[Metropolitan Museum of Art] Un premier Elysée

Duke se tourne brusquement vers Liz, le regard mauvais. Au bout de ses bras ballants, ses poings se serrent convulsivement. Il fixe la femme qui lui fait face, et répond froidement.

_ "On est pas d'vant la Rouge et sa cour, alors arrête tes putains d'grands airs avec moi, chérie."

La tension est monté d'un cran dans l'espace confiné de l'ascenceur, et le Gangrel ne lâche pas la Mekhet des yeux. Il finit pourtant par se détourner, comme s'il avait recouvré sa maîtrise de soi.

Après quelques secondes, il ajoute, d'une voix monorcode, et les poings toujours serrés.

_ "On va voir Maya Price. C'est une toxico, elle est au New Morning, sur Sakett Street. Elle sait p'têt des choses."

Fin de la discussion. Il était facile de sentir que Duke donnait ces informations à contre coeur. Probablement que sans les consignes de Bickle, le Gangrel aurait lâché le morceau beaucoup plus difficilement à ses semblables.



[HRP]MP à Liz[/HRP]

Luigi fit un signe de tête au trio qui partait pour Brooklyn South, puis il suivit Benedict.

"_Bien, allons voir Nik Korda tout de suite si vous le voulez bien monsieur Benedict. Je vous suis. Je suis curieux de savoir ce qu'il a à me dire."

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[HRP] Pour Luigi, la suite dans le sous forum Invictus ; Entrevue malvenue ? [/HRP]

Quelle ambiance... pense the Chronicler alors que l'ascenseur continu son chemin, s'arrêtant enfin au parking souterrain. Le trio quitte l'espace confiné de la cabine devenue quasiment insupportable à cause de l'odeur du Gangrel et the Chronicler les mène jusqu'à sa voiture qu'il ouvre en appuyant sur sa télécommande.

*tuik tuik*

« Par ici messieurs dames. La galanterie voudrait que je vous laisse la place du mort, Liz, bien que par son nom, elle corresponde autant à chacun d'entre nous, mais comme Duke va me servir de copilote, ce sera plus simple s'il prend le siège avant. »

En agissant ainsi, il souhaite également garder Duke en vue. il ne souhaite pas avoir cette présence menaçante dans son dos, se retrouver criblé de balles ou de griffes n'est pas exactement une de ses priorités. Il espère que Liz verra la chose sous le même angle et qu'elle pourra le couvrir s'il y a du grabuge.

Sans se soucier de blesser qui que ce soit, il ouvre le coffre de la voiture et en tire une vieille couverture qu'il utilise pour couvrir le siège avant.

« Et voilà, vous pouvez y aller. »

Sans plus attendre, il fait le tour de la voiture et ouvre la porte du conducteur. Il place sa canne le long du siège avant de se glisser dans son fauteuil. Puis il tourne la clef jusqu'à mettre le contact, mais le moteur est toujours éteint. La douce mélancolie de la trompette de Chet Baker s'écoule doucement dans l'atmosphère tendue qui règne entre les trois Damnés.

Ma mâchoire se crispa instinctivement quand Duke m'apostropha de la sorte. Bon, vu ce que me dévoilait son aura, ce n'était pas le moment de l'énerver encore plus qu'il ne l'était, mais il était hors de question que je me laisse faire ainsi. Je lançai froidement :

Si mes grands airs vous déplaisent, je n'y peux rien. Je ne vais pas changer ma façon d'être pour votre bon plaisir. Et je vous serais reconnaissante d'être un peu moins familier avec moi. Si nous devons travailler à cette enquête ensemble, autant commencer à se respecter mutuellement, non ?

L'ascenseur arrivait enfin à destination. Quel soulagement de pouvoir quitter cette ambiance malsaine et nauséabonde ! Quand le Chroniqueur suggéra que Duke monte à l'avant, je le laissai faire avec plaisir. Etre à l'arrière des voitures était mon lot quasi-quotidien quand j'étais encore en fauteuil roulant. Et puis, plus je me tiendrais en retrait de ces deux là, mieux cela vaudrait. Tout en m'installant sur le siège arrière, j'interrogeai Duke :

Cette Maya Price a quelque chose à voir avec la femme qui a été témoin de ce qui s'est passé dans le cimetière ?

Citation :

Si mes grands airs vous déplaisent, je n'y peux rien. Je ne vais pas changer ma façon d'être pour votre bon plaisir. Et je vous serais reconnaissante d'être un peu moins familier avec moi. Si nous devons travailler à cette enquête ensemble, autant commencer à se respecter mutuellement, non ?

A la sortie de l'ascenceur, Duke daigne regarder Liz, jaugeant son intervention. Il répond lui-même, après quelques pas dans les sous-sols, marmonnant presque.

_ " 'Se respecter mutuellement'... belles paroles... ouais, sûrement... pourquoi pas s'faire une bouffe au resto, tant qu'on y est... Conneries !!... Conneries d'intello à la mord-moi-l'noeud, ça !! ...."

Le gangrel ne relève pas quand The Chronicler installe une couverture sur le siège passage, à l'avant. Sans doute Duke est-il encore à ressasser le bien qu'il pense de Liz et de 'son monde'. Ou du moins, de l'idée qu'il s'en fait.
Ceci dit, elle avait raison sur un point : Bickle avait dit qu'il devait les aider... Est-ce que 'travailler ensemble', c'était pas un peu trop ? Un peu exagéré ?! Il trouvait la formule bien trop ... 'formelle' à son goût.

Citation :

Cette Maya Price a quelque chose à voir avec la femme qui a été témoin de ce qui s'est passé dans le cimetière ?

S'il avait encore été humain, Duke aurait certainement soupiré.

_ "On peut rien t'cacher."

Il faillit lui demander, ironiquement, si elle avait été flic avant d'être un macchabée... mais la condescendance dont elle faisait preuve (Duke en était persuadé) lui avait donné cette impression qu'elle était plutôt de la 'haute', qu'elle avait probablement jamais foutu les mains dans la merde. Obtu comme il était, il ne démordrai pas de cette idée tant qu'il n'avait pas vu la preuve du contraire.

Une fois que tout le monde est dans la voiture et les portes fermées, the Chronicler tourne légèrement la tête vers son passager et lui fait avec un sourire :

« Dites moi, mon cher Duke. Vous allez bien nous en dire un peu plus avant de partir... »

Majestée a écrit:

Niveau 2, Révélation

Manipulation + Persuasion + Majestée (9 dés) vs Calme + Puissance du sang

3 succès

Si Duke échoue au jet en opposition, il va nous raconter tout ce qu'on veut

Duke arrête de grommeler en pensée, regardant étrangement The Chronicler quelques instants.... avant de détourner les yeux. Lentement, et sans savoir vraiment pourquoi, il commence à dire tout haut ce qu'il ressassait mentalement.

_ "Bordel, j'ai pas l'impression qu'on soit du même monde, tous les 3..." Sa voix, toujours rauque, paraît moins agressive qu'avant... comme sur le ton de la confidence.

_ "Faut pas être médium pour capter qu'on s'comprendra jamais. Ca fait un putain de bail que j'chuis dans la rue... je suis rien, moi... ch'uis personne. On les r'garde pas, les gens comme moi. Ceux qu'ont atteint le fond. Qu'attendent plus que d'crever... Vous savez pas c'que c'est d'pas bouffer tous les jours, de dormir dans la rue, d'être obligé de chier et de pisser comme ça, sans que quiconque s'en fasse... sans que des gens comme vous aient le moindre regard pour nous. Et quand ils en ont, putain, c'est pour nous dire quoi faire, et comment le faire... C'est... Putain.... j'étais comme ça avant ! Avant de mourir, j'veux dire... Merde. Obligé de me coltiner des merdeux d'votre acabit, qui sont persuadés de valoir infiniment mieux que tout le monde."

Un sourire, sans aucune trace d'ironie, se dessine presque sur son visage tanné par la rue, tandis qu'il fouille dans ses poches. Parler de son passé le rend soudainement nostalgique... et Duke aime bien fumer dans ses cas là. Il sort de sous sa veste une cigarette roulée, plus ou moins tordue.
Se tournant vers The Chronicler, il poursuit.

_ "Alors tu comprends, quand ce genre de situations r'commence, ça a tendance à m'rendre comme qui dirait nerveux."

Il ponctue sa phrase d'un p'tit rire gras, tendant sa clope.

_ "T'as pas du feu ?"

Le gangrel s'était soulagé d'une bonne partie de ses griefs envers The Chronicler et surtout Liz, et cela se voyait, l'atmosphère se détendait doucement.

Citation :

Calme + Puissance du Sang => 2 réussites. Duke parle donc... de ce qui le préoccupe en ce moment même, en absence d'orientations précises.

Alors c'était ça ? C'est parce qu'on "ne se comprendra jamais" que Duke était aussi agressif ? Tout s'expliquait... Sauf ses soudaines confidences alors qu'il paraissait si peu disposé à lâcher quelques mots. J'encaissai le "merdeux de votre acabit" avec raideur, mais je comprenais maintenant beaucoup mieux la situation.

Quelque part, Duke m'apitoyait : parler de cela avec tant de hargne témoignait quand même des difficultés qu'il avait dû affronter. Néanmoins, il était un peu injuste de nous traiter comme si ne connaissions rien de cet état. Je ne savais pas ce qu'il en était du Chroniqueur, mais pour ma part, j'estimais avoir eu aussi mon lot de malheurs.

Je décidai d'intervenir, avec un peu plus de douceur qu'avant :

Je n'ai peut-être pas vécu ce genre de situations, je ne sais pas ce que c'est que de vivre dans la rue, mais, contrairement à ce que vous semblez penser, j'ai subi plus d'une fois le mépris des autres. Je ne suis certainement pas parmi les gens les plus malheureux de ce monde, mais sachez que vous n'êtes pas le seul à avoir vécu des saloperies. On est tous dans le même bateau tout compte fait. Et croyez-moi : c'est pas parce qu'on est différents qu'on n'arrivera pas à se comprendre.

Je revis l'espace d'un instant ma vie à la Nouvelle-Orléans, et ma rencontre avec Jean, Ash et James, enfin Aaron : on ne pouvait pas dire qu'on avait le même style de vie, ni les mêmes idéaux, et pourtant on avait fini par lutter ensemble, dans le même camp et par se comprendre mutuellement. Je ne désespérais pas qu'il se passe la même chose avec Duke.

Tout marche comme prévu, et Duke commence à se mettre à table. Lorsqu'il dévoile ses pensées, le masque du Chronicler s'effondre un instant pou faire place à une expression de sincère compréhension immédiatement remplacée par son air mielleux habituel. La rue, il la connait lui aussi, et durant les voyages qui ont nourri son inspiration, il en a passé des nuits dans les pires endroits, entre les parkings de quartiers mal fréquenthés où les prostitués rammènent leurs clients et les préaux de supermarchés, à voler des fruits et des légumes dans les jardins des habitants ou boire l'eau des légumes en boites quand il n'avait plus rien d'autre... Il en avait vu lui aussi.

Après l'intervention de Liz, qui ne fera que renforcer l'idée que Duke s'est confié de lui-même, the Chronicler reprend tout en poussant l'allume cigare :

« Les apparences sont parfois trompeuses mon cher Duke. Peut-être ne sommes nous pas si différents. Si vous nous en disiez plus sur vous même, peut être nous sera-t-il plus aisé de se comprendre les uns les autres. »

The Chronicler place une main sur l'épaule de son passager en lui allumant sa cigarette. Il lui fait un sourire encourageant et amical, l'invitant à poursuivre, même si au fond de lui, le Daeva sait pertinemment que le Gangrel n'a pas tellement le choix.

Duke tire une taffe, silencieux, savourant le plaisir simple du tabac, qui lui est désormais absolument inoffensif. Néanmoins, ses sourcils se froncent lorsque ses interlocuteurs lui parlent de se comprendre.

Il tire une autre bouffée, égrenant ses pensées en même temps que la fumée s'évacue par ses narines. La voix mielleuse de The Chronicler sonne bien à son oreille. Quelque chose est curieux, jamais il ne se confierai de la sorte à quelqu'un qu'il ne connaissait pas il y a un quart d'heure... encore moins à quelqu'un qui n'est pas de la rue. Et puis, parler lui fait un bien étrange en cet instant, c'est incontestable, mais il a la sale impression qu'ils n'écoutent pas vraiment ce qu'il dit. Ou qu'ils ne comprennent pas. Ou qu'ils ne veulent pas comprendre. Qu'est-ce que ça peut bien leur foutre, la vie d'un pauvre clochard ?!


_ "'Tain, j'parle Chinois, ou vous faites exprès ?!!... Malgré tout vot'blabla sur le respect et la compréhension mutuelle, vous z'avez rien écouté, et vous savez mieux que moi c'que j'ai à faire pour qu'on "s'comprenne", soit disant."

Une autre bouffée, tranquille.

_ "J'ai un scoop pour vous : laissez tomber. Il suffit de s'mettre dans l'crâne qu'on se captera jamais. Et de faire juste ce qu'il faut pour ... bosser ensemble, comme la p'tite dame l'a dit. *il désigne Liz*. En commençant par arrêter les ronds d'jambe, et autres hypocrisies de sociétés."

Cette fois, il tire plus longuement sur sa cigarette, faisant rougeoyer le bout de son mégot.

_ "Allez, roule."Quelques secondes s'écoulent, et il ajoute. "Price est effectivement le témoin de la scène."

Citation :

Dépense de 1 point de Volonté.
1 jet de Calme + Puissance du sang => 3 réussites. [EDIT MJ = annulation du deuxième jet]
==> Duke est immunisé pour le reste de la scène. Et il se souvient de tout ce qu'il a dit.

Je soupirai et ajoutai doucement :

Je ne sais pas qui est celui de nous deux qui a le moins écouté...

Puis, je m'enfonçai dans le siège de la voiture et croisai les bras : s'il n'avait pas envie de comprendre, qu'il reste dans son ignorance !

Un nouveau soupir... Non, je ne pouvais décidément pas laisser faire ça. Je ne pouvais pas abandonner délibérément cette discussion, même si le cas de Duke me semblait particulièrement désespéré. Ou alors je ne m'appelais pas Jean Fanning !

Je me penchai vers l'avant de la voiture et m'approchai de Duke :

Personne ne sait mieux que vous ce que vous avez à faire, Duke. Mais si vous restez borné comme ça, c'est certain que la compréhension mutuelle risque de tomber à l'eau. Pourquoi est-ce que vous persistez à vouloir croire qu'on ne vous comprend pas ? Bon sang ! S'il y a quelqu'un de mieux placé que moi pour dire ça, je veux bien être pendue ! Enfin... Façon de parler...

Duke se contente de hocher la tête négativement, réprimant un rictus d'ironie. 'Elle' était la mieux placée... ben voyons... le contraire l'aurait étonné, tiens.

_ "Laiss'tomber..."

Après tout, tout au fond de lui, peut-être que Duke n'avait pas envie de les faire entrer dans son monde. Peut-être qu'il n'avait pas vraiment envie qu'ils se comprennent. Le boulot pour y parvenir était tout simplement trop important... surtout pour Duke, pour qui cette opportunité, ce choix, ne s'était jamais, au grand jamais, offert à lui. Les choses étaient comme elles étaient, et tout le monde devait se débrouiller avec, c'était comme ça, point barre.

Finissant sa pensée en marmonnant, il écrase dans le même mouvement sa clope dans le cendrier.

_ "J'me d'mande bien pourquoi j'vous ai causé d'tout ça, tiens... du temps perdu !!"

The Chronicler est légèrement décontenancé de voir que ses pouvoirs ont si peu d'effet sur le Gangrel. Il l'a sous-estimé, et ces faibles résultats montrent qu'il pourra difficilement s'appuyer sur ses dons pour l'influencer.

Sans rien ajouter, le Daeva allume le moteur et sort du parking, direction South Brooklyn.

Décidément, on ne pouvait pas faire plus borné ! Tant pis, il valait mieux laisser tomber pour le moment, quitte à remettre le sujet sur le tapis plus tard.

Bon, eh bien, laissons tomber, comme vous le dites si bien ! Mais vous pourriez au moins nous en dire plus sur Maya Price. Qui est-elle exactement ? Vous la connaissez personnellement ? Et Korda a dit qu'un certain Flerko avait pris les choses en main : qu'a-t-il fait au sujet de Maya ?

Duke grogne en retour.

_ "Je sais rien d'elle. Simplement qu'elle a été témoin du truc. Et j'ai jamais entendu parler de Flerko."

Au ton du Gangrel, on peut sentir que celui-ci espère bien qu'il n'y aura plus de questions avant qu'ils arrivent à destination.

L’ambiance dans la voiture restait tendue. Le fait que Chroniqueur et Liz pouvaient pleinement profiter des fragrances de Duke n’arrangeait rien, car dehors le déluge les empêchait de baisser les vitres. Cette situation était à l’image de la clique que formaient ces trois personnages ; singulière !

Heureusement la musique, toujours aux bons soins de Chet Baker, allégeait un minimum l’atmosphère. A présent il chantait dans un français sûrement approximatif une sorte de balade, style dans lequel il avait toujours excellé. Le morceau s’intitulait "Just Friends".

La voiture venait de traverser le pont de Brooklyn… Bientôt, ils seraient sur Sakett Street.

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[HRP] La suite dans le sous-forum Brooklyn, dans le sujet [Brooklyn South, Sakett Street] Désintox'. [/HRP]