[Sapphire lounge] Première nuit à NYC

Martina est pimpante, ses grands yeux verts, heureux résultat du métissage entre sa mère africaine-américaine et son père d'origine irlandaise, soulignés par d'épaisses lignes noires et du far pailleté. Pantalon slim taille basse, bottes en cuir et haut long un peu bouffant : elle est à la pointe de la mode et se fond sans souci dans la foule des fêtards venus décompresser d'une semaine de boulot.

Devant eux, la devanture du Sapphire lounge, avec sa grande tonelle bleue et blanche, leur ouvre les bras, diffusant à travers les clients massés à l'entrée sa lumière rose orangée. Un videur black de près de deux mètres au crâne luisant guette les allées et venues, les bras croisés sur sa panse rebondie.

Déjà, Aftermath entend le casque autour de son cou monter en volume, et il perçoit de l'avarice, ici, mais aussi de l'euphorie et le tout semble chapeauté par la créativité : émotion principale des lieux.

Le DJ observe plus attentivement le videur, pour se faire une idée du 'comment rentrer tranquille' . Il essaie de repérer un signe particulier à certains clients, son etat d'esprit général ou quelque détail que ce soit, attentif au sons dans son casque pour celà, avec seulement un des écouteurs maintenu sur l'oreille . De l'autre main il fait semblant de selectionner une chanson sur son baladeur, mais toute son attention est focalisée sur l'armoire à glace à l'entrée.

En observant, il essaie de se remémorer le nom du DJ de la soirée.

[HRP : astuce + empathie : 4 dès : Le membre 'Aftermath' a effectué l'action suivante : Lancé de dés 'D10' : 2, 7, 2, 4 ... ]

Ne voyant pas vraiment d'angle d'approche particulier, il choisit, pour aujourd'hui, de ne pas faire trop de vagues, il revient à la conversation avec la chanteuse sur la dernière soirée au Quiet Life dont il n'arrive toujours pas à se rappeler le nom des protagonistes . Son casque à nouveau autour du cou, il se contente d'ouvrir son sac quand on le lui demande et après un salut très simple, n'espérant pas forcemment de réponse, il demande :

- " J'arrive de Bristol, UK, où j'avais une résidence comme DJ, j'risque de m'installer dans le coin tu crois qu'ils auraient un créneau pour j'ter une oreille à ce que je ramène ? "

La musique émise par son casque indique une grande sérénité chez ce videur. Mais son observation ne lui apporte pas plus de détail.

Lorsqu'Adrian prend la parole, le colosse, visiblement pas habitué à ce qu'on s'adresse à lui directement, tourne son cou de taureau en direction du petit bout d'homme britannique qui vient de lui parler. Il répond d'une voix caverneuse, plusieurs octaves en-dessous de la moyenne humaine :

"Vois-ça à l'intérieur, petit. Moi, j'm'occupe juste de la porte."

Et il fait signe au couple d'entrer d'un vague geste de la main. A l'intérieur, un relent de sueur, mêlé d'un vieux fond d'urine, vient tout de suite agressé l'odorat lupin d'Aftermath. Mais il en a vu d'autres, et il sait que, d'ici quelques minutes, quand il aura bien baigné dans l'ambiance moite et alcoolisé du club, il ne fera même plus la différence.

Ce soir, le DJ est un jeune Latino, un peu sec, avec une chemise aux manches retroussées. La cravate a quitté le col, et le bonhomme l'a nouée autour de son front à la place. Il ruisselle de sueur et est penché à 80° au dessus de ses platines, transporté dans un autre monde... Mais son son est lamentable, et il est bien le seul à s'amuser.

Derrière le bar, un type aux allures de requin est en train de faire la grimace en murmurant à l'oreille de la barmaid des propos qui n'ont pas l'air très élogieux.

Au comptoir, la foule se presse, et le service est complètement bloqué. Sur le dance-floor, on ne danse pas, on essaie de discuter par-dessus les beats maladroits mais néanmoins frénétiques du DJ.

Au milieu de l'ambiance étrange du club, Adrian est aux anges, quelle meilleure porte d'entrée que de reprendre derrière un débutant.

Alors que Martina regarde l'actuel avec un air dépité, lui arbore un sourire radieux quand il hausse le ton pour se faire entendre :

-" J'crois qu'on va pouvoir faire quelque chose ici !" Il fouille dans sa poche pour retrouver son cash,

- "On bois un coup pour féter ça ? C'est pour moi c'coup là, mais j 'pourrais pas faire beaucoup plus ... en piste ! tu prends quoi ?" Il la prend par la taille pour aller jusqu'au bar, aussi près que possible du requin et de la barmaide.

En commandant, il tend un vinyl à la serveuse en demandant à ce qu'il soit transmis à qui de droit
-" J'crois que je peux vous aider"

Tandis que le couple trinque, observant et s'imprégnant des émotions de la foule, essayant de deviner quels titres seraient les meilleurs 'starters', le regard du patron se pose sur le disque, feeling good, Nina Simone, et sa 'new dawn, new day and new life'.

Le requin tourne vers lui un visage hérissé de crocs. D'un geste de la tête, il envoie la barmaid s'occuper des clients un peu plus loin. Il s'accoude au comptoir, faisant se balancer la grosse croix en or sur la chaîne autour de son cou.

"Et t'es qui, toi, dude ? demande-t-il avec un rictus carnassier. Un vendeur de disques ?"

Sur ces mots, et avec un dernier accord discordant, le DJ finit son solo en levant les bras vers le ciel.

Les conversations ne s'interrompent pas pour autant.

Le patron, lui, siffle entre ses dents, et lâche, dans un murmure plein de mépris :

"C'est pas trop tôt. J'espère que c'est l'heure de sa pause..."

Rebuté par l'air blasé et cynique du type en face de lui, Adrian prend sur lui et arbore son sourire le plus travaillé avant de répondre :

- "Aftermath, j'résidais deux soirs plus deux mensuelles au lab à Bristol, UK, j'ai eu envie de voir du pays."

Au son du final et des pass-pass foireux du DJ, Adrian baisse la tête d'un air dépité. De côté, il tourne son regard vers le patron aux dents longues, et, fronçant les sourcils, il ajoute :

-" On m'avait dit que le son était bon par chez vous ... Il tourne son visage complètement vers le requin, une autre soirée comme ça et c'est pas quelque chose qu'on réentendra, ça vous dit d'm'écouter faire deux minutes voir comment on peut rattraper l'tout.

[hrp : persuasion + présence + volonté : 'D10' : 7, 7, 10(3), 3, 9, 2, 2, 9 ; 3 réussites]

Le requin regarde la scène, où le DJ est déjà en train de mettre des disques de côté pour un deuxième massacre, et regarde à nouveau Aftermath.

"Le Lab, hein ? Aftermath... Ca me dit que'qu chose... L'est quelle heure, en Europe ?... 4pm ?"

Mais il s'interrompt en voyant que la pause de l'affreux DJ arrive à son terme. Il est en train de réajuster sa cravate rayée autour de son front et de remonter ses manches.

"P'tain, pas le temps d'appeler ! Viens avec moi !" grogne le requin sans regarder Aftermath.

Il sort de derrière le bar et fond sur le DJ comme un rapace sur sa proie.

"Toi ! Ta soirée est finie !"

"Quoi ? Mais, attend, bro, ça déchire, là, faut juste que la salle se chauffe un peu..."

"C'est moi qui vais te chauffer si tu dégages pas la place. Dis bye bye à ta carrière et fous moi le camp."

Puis il se tourne vers le Britannique, un éclat vicieux dans le fond des yeux, un rictus d'une rare agressivité sur le visage. Il pointe un index meurtrier vers la poitrine de son interlocuteur qui entend les décibles de la rage et de la cupidité monter dans les hauts-parleurs de son casque.

"T'as intérêt d'assuré, dude. Sinon, tu vas manger du trottoir avant de partir de ce club, t'as compris ?"

Sans même regarder le requin qui s'égosille, Aftermath commence à observer la salle en préparant ses disques. Il cherche, oreille contre son casque, le son qui mettra le feu aux poudres pour démarrer la soirée.

-" T'en fait pas pour moi, j'garde mes dents, toi ta réput', et on verra après ça comment s'arranger, tu veux que je leur laisse une ou deux pauses qu'ils aillent consommer quand même ".

[Empathie + astuce (ou Ig, idem) (+ casque ?) + volonté : 7 dés : ]

Le membre 'Aftermath' a effectué l'action suivante : Lancé de dés

'D10' : 2, 2, 1, 6, 6, 2, 9

Pas entièrement sûr de lui, c'est un public qu'il ne connais pas encore, il décide de commencer sur du mainstream, dès son intro faite avant de tester des morceaux plus travaillés.

Il lance l'intro de feeling good de Nina Simone, une basse lourde qui prévient la salle que quelque chose se prépare,
'Birds in the sky you know how I feel'
puis intègre progressivement, en réponse à la voix dans un premier temps,
'It's a new day it's down it's a new life ...'
quelques samples des percussions de l'après midi,
'so many things I need to tell you'
avant d'accélérer, couper,
'Things you need to hear'
scratcher,
'And I'm feeling good'
intégrer infrabasses et routines de sa collection,

'Here inherit my kingdom'

et conclure son intro

'So this is the Aftermath'

[Expres​sion(Electro)+ Dextérité + Matos (?) + Volonté : 11 (?) dés]

Le membre 'Aftermath' a effectué l'action suivante : Lancé de dés

'D10' : 3, 5, 10, 3, 9, 3, 8, 8, 5, 10, 5

yeah man ! relance

Le membre 'Aftermath' a effectué l'action suivante : Lancé de dés

'D10' : 5, 6

Le beat se lance, et alors qu'Aftermath s'est trouvé un peu limite sur le ressenti de la salle, là, dès que ses doigts effleurent les platines, il se voit transporté dans un autre monde. Ses comme si le champs de ses perceptions venait de se démultiplier, comme s'il pouvait voir au-delà du Goulet et à nouveau dans le monde physique, transcender les barrières, ressentir les vibrations de Pangée et l'excitation des premières chasses.

Le public n'utiliserait sans doute pas ses termes là, mais l'effet est là. Ils sont accrochés à la boucle, vibrent sur les basses, frissonnent au son de velour de la voix de Nina.

Aftermath, lui, est comme en transe. Il n'en ressort que trente minutes plus tard, ruisselant de sueur, sans trop se souvenir exactement les successions de sa boucle, mais peu importe. Le torrent d'applaudissements lui suffit comme réponse.

Et derrière le bar, le requin hoche la tête, l'air satisfait. Il aperçoit également le regard chaleureux de Martina qui n'en a pas raté une seconde : celle-ci le fixe avec intensité, et il lit dans ses prunelles étincelantes tous les sentiments de la femme, mêlés au respect de l'artiste.

Puisqu'il est temps de faire une pause, le patron s'approche pour discuter.

"Pas mal, dude. T'as quoi comme soirées de libre en ce moment ?"

Il laisse tourner un classique pour pouvoir prendre cinq minutes et s'approche du patron.
Avec un sourire non feint cette fois-ci, et son accent british pour relever encore un peu du poids de leur dernière conservation, il répond :

- " ça veut dire que je garde mes dents ? Du coup tu vas pouvoir nous offrir un verre pour t'avoir dépanné ce soir, il se tourne vers Martina qui les a rejoins, et lui cède sa place en l'accueillant,
- ça l'a fait ? J'me suis un peu emporté après les pass-pass sur Tricky, tu veux quoi ? c'est de la part du patron.

Il attend sa réponse, attentif à l'esprit critique de la pro avant de se mettre derrière elle la main sur son épaule, et de reprendre en direction du requin

- Bon, sérieux, deux soirs semaines ça t'irait, genre mardi jeudi ou mardi vendredi, ça me permettrait de me préparer au public d'ici, j'étais pas dans mon assiette ce soir, ça a roulé, mais j'ai pas réussi à jauger ce que j'avais en face de moi, faut que je sorte un peu histoire laisser trainer mes oreilles . Après, on pourrait aussi voir à se caler une mensuelle le samedi si ça te paraît jouable, qu'est-ce que t'en dit ? "

Martina n'a pas le temps de répondre que le patron s'imisce dans leur conversation.

"Olah, olah, minute papillon ! lance-t-il en faisant signe à la barmaid de venir servir l'artiste. T'enflammes pas non-plus. T'as remplacé un blaireau au pied levé, c'est cool, mais ça veut rien dire : après le massacre que m'a fait l'autre crétin, la salle t'étais toute acquise. Tu leur aurais passé du Céline Dion, ils t'auraient applaudi pareil ! Le blaireau en question, c'était déjà un remplacement de dernière minute, je l'ai auditionné hier pour aujourd'hui, et il m'avait fait un truc classique qui passait, je me suis dit, il me tiendra la soirée sans faire trop de vagues... Visiblement, j'm'étais planté. Ca m'arrivera pas de si tôt de recommencer, tu peux me croire !"

Il se décapsule une bière avec les dents et continue.

"Tu connais, les samedi soir du Sapphire, dude ? C'est pas n'importe quoi. L'a un nom, mon rade. Et je compte bien le tenir. Pour l'instant, je te propose de finir la soirée. Et si tu continues d'assurer, tu pourras me faire les mardis. On verra après si tu vaux plus. Ca dépend plus que de toi."

Il boit une longue rasade, exhibant les immenses auréoles de sueur sous ses aisselles.

Pensant qu'il n'aime pas la gueule de son interlocuteur, Adrian se dit qu'il est peut-être plus prudent de pas trop s'engager avec un type comme ça, et dans une boutique qui sent autant, pas sans avoir été voir la concurrence en tout cas. Il est conscient d'avoir réellement sauvé les entrées du requin pour quelques semaines, mais n'a pas envie d'entrer dans les négociations maintenant.
Et puis, une seule soirée bien payée vaut mieux que trois pour une misère, il négociera plus tard. Pour l'instant, la piste l'appelle, et il a déjà idée de quelques disques à faire tourner.

- " On peut pas dire que t'es un grand émotif toi, va pour ça alors, j'te prouve ce soir que je peux te tenir une soirée, faire revenir, et rester le public sur la piste, et on part sur un mardi pour l'instant ."

Aorès une courte pause, il reprend, assuré,
-" Bien sûr, comme rien n'est signé, j'risque d'me faire un brin d'pub au son, ça t'dérange pas de toute façon."

Le requin luitend la main pour la serrer.

"Ca marche pour moi, dude. D'ailleurs, la pause est finie. Montre-moi que c'était pas un coup de bol !"

Il vide sa bière d'une traite et monte sur l'estrade.

"La soirée reprend, messieurs, dames ! Après une première partie un peu étonnante, qui, heureusement, n'a pas été trop longue, notre ami qui vient de vous faire vibrer reprend les platines !"

Le regard de la foule se tourne vers la lumière des spots. Le requin murmure à l'oreille du DJ : "Vas-y, présente-toi, tu le feras mieux que moi."

L'intro avait été parfaite, Adrian n'avait plus qu'à tenir la distance, et pour ça, alors que le public tourne ses regards vers lui, il se lance . Avec un dernier regard pour la chanteuse avant de commencer, il lève le poing pour signaler le début des réjouissances.

Deux trois scratchs
All the way from /
Bristol UK /
Une petite intro, 25 secondes /
brake, cuivres énergiques,
let me take you down, la voix chaude de Richie Havens, légèrement accélérée
//in the jungle
congas, intro latine
Now //This is the Aftermath // jungle VIP ...
accélérer progressivement
I wanna be just like you, walk like you, talk like you do
You see it's true, A /scratchs/ like me can learn to be human too
ajouter une ligne de basse plus puissante
/living is easy with eyes closed//
I wanna be a man, mancub, stroke right into town
What I desire is man's red fire, so I can be just like you ...

Il intègre quelques samples avec son nom au fur et à mesure que la musique emplit la salle, gardant des phrases de percussions en complément du funk avec le respect d'Otis Redding Puis laisse remonter les percussions en première ligne, pour aboutir sur quelque chose de plus électronique et plus sombre

misunderstanding all you see

Il ajoute petit à petit des boucles comprenant des samples de Wild Marmalade au didjéridoo et guitares saturées,

et laisse partir la soirée, s'adaptant aux émotions qu'il lit dans la salle, revenant à des boucles plus funk s'il sent les gens fatiguer ou se lasser de la transe.

[expres​sion(electro) (5) + dextérité (3) + matos (4) : 12 dés : 'D10' : 5, 10 (10(4)), 10(5), 1, 7, 8, 9, 5, 6, 4, 9, 3 : 6 réussites, j'suis en forme ]

La soirée se poursuit, et Aftermath se réjouit de sa prestation, dont il n'a pas à pâlir. Cet exil de l'autre côté de l'Atlantique n'a en rien affecté ses talents, et il sent toujours les rythmes s'assembler dans sa tête comme les pièces d'un puzzle que lui seul comprend, mais que tous peuvent apprécier.

Il voit, lorsqu'il relève la tête, le regard perçant du requin, et son rictus carnassier, braqués sur lui. Peu importe : il assure, et le gérant n'a besoin de rien d'autre. Martina sirote un verre au bar. Elle hoche la tête en rythme avec la musique et l'encourage par la pensée, par l'oreille et l'attention.

Le public semble apprécier, et entre les boucles, il entend dans son casque, mêlé à sa musique, les remous rythmés de la satisfaction, de la joie. Et au milieu de tout ça, il reconnaît une autre mélodie qui sifflote dans ses écouteurs, celle qu'il a fini par associer à Martina et qui s'immisce dans le flot dès qu'elle est dans les parages : une série simple de petites notes douces, mais qui véhicule une grande émotion. Chaque fois qu'il l'entend, c'est comme si son cœur fondait dans sa poitrine. Cela le ramène aux méandres du rêve, lorsqu'il a senti cette main qui le secourait, et durant lequel il avait entendu cette musique pour la première fois.

Le DJ fixe sa compagne attentivement, près de céder à la tentation de laisser ces notes envahir sa mélodie, envahir la piste, et rendre à la jeune femme l'hommage qu'il lui sait mériter sans qu'elle même ne s'en doute encore.

Si un instant de lucidité lui évite de se laisser complètement submerger, il adoucit légèrement la rythmique, garde la profondeur, le côté sombre, mais intègre d'abord un harmonica rapide sur les boucles précédentes et calle, sur une nouvelle montée en rythme, un mélange harmonica beat box by Yuri Lane qui laisse la place au son granuleux voix de l'impro finale d'un live de Jeff Buckley concluant une reprise de Be my husband de Nina Simone comme boucle, sur laquelle il laisse passer quelques unes des plus puissantes phrases,
I'll be lovin' you the best I can
scratchées et réintégrées en pics d'intensité.
Oh darlin' love me do
Durant la durée du morceau, son attention, bien que ses yeux et ses mains soient aux platines et à la MPC, est toute à la chanteuse, et à la mélodie qui lui correspond.

Outside you there's no place to go

La mélodie de Martina l'obsédant encore dans le casque, Il s'en était moins bien sorti sur cette partie, mais sûr de tenir assez bien sa salle pour pouvoir tenter quelque chose d'un peu plus risqué, il intègre après ça, sur une rythmique accélérée par rapport à leurs essais précédants, quelques phrases des morceaux qu'elle lui avait inspiré . Comme un appel qu'elle seule dans le club pouvait entendre, sachant très bien que le clubbing n'est pas le fort de la chanteuse, il la fixe simplement, un sourire de défi au coin des lèvres qui semble dire :

-" Tu te sent d'attaque ?"

[Dx (3)+ Expres​sion(electro) (5) + Matos (4) : 5, 2, 4, 3, 6, 9, 1, 2, 3, 2, 6, 8 : 2 succès :'( ]

Avec les encouragements du public, Martina monte sur l'estrade aux côtés du DJ de Bristol. Comme elle le lui a promis, elle fait l'effort, et il sait que c'est pour lui qu'elle le fait. Car c'est ainsi que leur duo tourne, cette symbiose artistique qui semblait écrite tant elle leur semble naturelle, riche, presque enivrante.

Le public ressent immédiatement la complicité artistique de ces deux là, et le voyage n'en est que plus envoutant. Ensemble, ils innondent la salle dans le flot des rythmes, des samples et de la voix suave de la chanteuse. Ensemble, ils achèvent la soirée, sous les applaudissements.

Les deux musiciens repartent main dans la main, avec une liasse de billet, payée au black pour la soirée, et un contrat en bonnes et dues formes pour les 8 mardis à venir. Lorsqu'ils ont tout signé, il est 4h30 du matin, le bar est fermé depuis un moment et les rues sont désertes, ne demeurent que les éventuels noctambules en quête d'un bar d'after et les plus imbibés qui passeront sans doute la nuit là.

Ils regagnent la piaule de Martina avec les premiers métros, éreintés, mais satisfaits.