[Casse des Schüldich] Le retour d'Heinrich

Nombre de messages : 653 Age : 40 Date d'inscription : 03/05/2007

Propriété des Schüldich

North Bronx

Dimanche, 10:30

Une voiture noire aux vitres teintées s'engage dans l'allée chaotique qui mène au garage des Schüldich. Après quelques secousses, elle se gare dans un craquement de graviers. Plus loin dans l'allée, une autre voiture du même genre est garée, faisant autant tâche dans le décors que la première. A quelques pas de là, travaillant sur une vieille camionette à la plaque occultée dix fois repeinte, Johann et Ulrich, les deux grands frères Schüldich lancent des coups d'oeils inquiets vers la voiture, et alors que la deuxième voiture débarque, le père Schüldich, qui observait ses deux fils au travail, rentre brièvement dans la maison et en ressort avec un fusil en main, le canon renversé sur l'épaule.

Puis, de la première voiture sort un colosse en costard et lunettes noires, crâne rasé et oreillette qui se lève et attend là, droit comme un "i". Les portières de l'autre voiture s'ouvrent, d'un côté un homme habillé d'un costume trois pièces valant plus que tout le terrain, garage et casse compris, de l'autre, c'est Heinrich qui sort, posant ses yeux fatigués et vitreux sur ces lieux bien-aimés.

Les hommes Schüldich en poussent un cri de joie et de surprise. Les deux frères courent vers lui tandis que le père commence à appeler le reste de la famille.

Dans la voiture, le Molosse resta silencieux, regardant par la fenêtre le paysage de New York défiler. Aucune question ne sorti de sa bouche, même pas un « où on vas ? » qui pourtant avait de l’importance après tout ce qui c’était passé. Le jeune homme, partagé entre la fatigue et la réflexion intense, était rentré dans un mutisme profond – Ce qui n’était pas rare chez lui.

Petit à petit, il reconnu la route qui le menait au Bronx, puis l'école où il avait passé un peu de temps, le chemin sur lequel il avait passé halloween dernier avec sa soeur et une amie à elle - La voiture roulait vers la casse Schüldich. Un sourire pris place sur son visage alors qu’il pensait de plus en plus à revoir sa famille. En même temps, tout cela allait paraître étrange, que Heinrich soit ramené chez lui par quelqu’un d’aussi … riche d’apparence. Tout ceci allait certainement inquiéter la mère Schüldich.

Peu importe.

Le jeune homme était en vie, c’était tout ce qui comptait. Repensant à ce qui c’était passé, il se dit que son envie de vivre avait réellement été mise à rude épreuve depuis quelques jours maintenant. Et, là, d’un coup, tout était terminé. La voiture rentra dans la casse, ses frères travaillaient et son père accueillit la voiture comme n’importe quel visiteur. Une autre voiture semblait s’être garée un peu plus loin … certainement le contact dont avait parlé son avocat. Mais pourquoi venir parler de tout ça ici ?

Enfin, l’heure était peut-être à profiter de ce que Heinrich avait rêvé tellement souvent pendant qu’il était enfermé. Ouvrant la porte de la voiture, il sorti non sans mal, le regard vide et le visage sale. Seul son sourire montrait à quel point le jeune homme était content d’être de retour.

Sa famille, égale à elle-même dans ce genre de cas, s’empressa de venir le saluer. Malgré sa douleur, Heinrich n’hésita pas un instant à prendre ses frères dans ses bras affaiblis par les séances de torture de la nuit dernière.

"- Salut, ya pas eu de soucis pendant mon absence ? "

C’est la seule chose que trouva à dire le jeune homme. A vrais dire, Heinrich avait aussi eu peur que sa famille ait des soucis à cause de lui. Fort heureusement, cela semblait ne pas être le cas. Le Molosse hocha la tête en direction de l’avocat qui lui avait sauvé la vie, comme pour le remercier une fois de plus. Peut-être que le mieux, maintenant, était de faire comme si rien ne s’était passé.

« - J’vais prendre une douche. Vous pouvez vous occuper des invités pour moi? »

Puis, Heinrich se dirigea vers l’entrée de la maison. Malgré la joie que lui procurait son retour, le jeune homme avait encore du mal a réaliser. Une douche lui remettrait certainement les idées en place.

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L'avocat refuse l'invitation d'un signe de tête.

- Je vous remercie M. Schüldich, mais nous devons nous en aller. Cette autre voiture va rester, ils vous emmèneront à Manhattan dès que vous serez prêt à partir. Rien ne presse, mais on m'a laissé entendre que si vous pouviez vous y rendre dans la journée, ce serait préférable.

Il salue la famille réunie et reprend place dans la voiture qui démarre sous les hurlements de rire des frères Schüldich qui ont l'air de trouver le fait qu'un bourge de Manhattan appelle Heinrich "M. Schüldich" hilarant.

Maman Schüldich arrive et écrase son fils dans un étau de bras et de chaire. Puis elle l'attrape à bout de bras et le scan de son regard maternel.

- Qu'est-ce qu'ils t'ont fait, ces barbares ? Ils t'ont frappé, n'est-ce pas ? Je vois que tu es affaibli. Viens par ici, mon grand, je vais te remettre sur pied.

Elle l'entraîne dans la maison, suivie par le reste de la famille, les enfants bondissant, chantant et poussant des "Hip hip hip !" pour marquer le retour d'Onc' Heinrich. Les frangins sortent les bières pour fêter ça et pendant un instant, alors qu'il s'est isolé dans la douche pour nettoyer la crasse de la peur et de la prison, Heinrich peut oublier un instant la situation étrange dans laquelle il se trouve. Mais lorsqu'il ressort, s'habille et revient dans la cuisine pour manger un copieux repas, la vérité lui retombe dessus : des men in black l'attendent dehors pour l'emmener vers il ne sait quel patron louche, on l'a tiré de taule... tiré de la chaise, même, pour pas un rond. Le dossier sur la fusillade est vide sans rien qui explique pourquoi et tant les flics que les gangs du Bronx vont vouloir lui faire la peau...

Autant dire que sa seule lumière pour se sortir de ce tunnel est cette opportunité présentée par le patron de Filpatrick. Si elle n'est pas bonne, ses ennuis ne feront que commencer.

Heinrich écouta la réponse de l’avocat avant de repartir pour se retrouver enlacé dans les bras de sa mère. Pendant un instant, ce câlin lui fit un bien fous, mais la douleur le ramena vers la réalité, ce qui ne pouvait que conforter la mère sur ce qu’elle pensait. Le jeune homme la repoussa légèrement, pour lui montrer que sa douleur ne lui autorisait pas les gros câlins de retrouvaille.

" - Bonjour maman, tout va bien maintenant. Ils se sont trompés de gars. J’vais pas pouvoir rester très longtemps, mais je reviendrais. "

Puis, Le Molosse pris le chemin de la douche. Sous l’eau chaude il ne pensait plus vraiment à tout ceci. C’est comme si un nouveau matin commençait en fait, et Heinrich aurait bien aimé aller jouer aux petits chefs une soirée de plus finalement.Mais la douche se terminait et Le Molosse savait très bien où il en était. Et chaque pas dans la ville pourrait lui coûter cher, selon les quartiers. En fait, c’est toute sa famille qui était en danger à présent.

Fermant le robinet, Le jeune homme s’habilla rapidement et sorti de la douche avec un regard moins calme. L’eau ne faisait déjà plus son effet, et avec tout le danger qui rôdait autour de lui, toute la famille allait bientôt en pâtir.

Et pour commencer, "on" l’attendait. Pour un travail qui ait la valeur d’une vie certainement, ou plutôt d‘une bonne quinzaine. Heinrich se dirigea vers sa mère, le pas encore lourd mais l‘air un peu plus en forme. Jetant un regard aux autres membres de la famille, il préféra lui chuchoter à l’oreille.

" - Maman, quand je reviendrais il faudra qu’on parle, sérieusement. En attendant, si quelqu’un me cherche, ou cherche un quelconque membre de la famille, fait bien attention à lui. Je reviens plus tard. "

Le Molosse pris le temps de regarder sa famille encore une fois. Elle était ce qu’il avait de plus cher, et Heinrich ne tenait pas à la perdre. Après ça, il leur tourna le dos pour s’en aller vers la porte, et suivre les deux gorilles.

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La mère du Molosse a un sourire usé mais franc, elle serre son fils contre son coeur tout en le rassurant :

- Tu sais bien que ma famille, c'est ma vie, je les protégerai jusqu'à la mort. J'attendrai ton retour. Sois prudent.

Heinrich rejoint les deux costumes qui le font monter à la place du mort. L'un d'eux prend le volant et l'autre se place derrière. Ils ne pipent pas mot. Seul le chauffeur parle une fois en mettant sa main à son oreille :

- Nous sommes en route. ETA trente-quatre minutes. Over.

Heinrich se dit qu'il n'a rien à voir avec ses gens là, qu'il n'est pas à sa place, mais pourtant, une vague impression de familiarité émane de ces deux personnes, la même qu'il avait ressentie avec Filpatrick, comme-ci tous ces types étaient des cousins éloignés qu'il avait perdu de vue depuis l'enfance.

Décidément, la mère de Heinrich était vraiment rassurante, et c’est avec le sourire que Le Molosse entra dans la voiture, encadré par deux gorilles. Sensation étrange, quand il eut l’impression d’avoir un lien avec eux, n'avaient rien a voir avec le Molosse. Heinrich eut l’impression de ne pas vraiment comprendre, cette impression lui revenait de plus en plus, et était souvent signe de confiance.

Heinrich était entre de bonnes mains. Oui, mais en même temps, il ne sentait vraiment pas à l’aise. Peut-être a cause des costumes que portent les gens ici, où la valeur dépasse la casse Scüldich. Peut-être encore a cause de ce 28° étage. A vrais dire, le jeune homme n’avait jamais eu l’opportunité de se balader dans un tel luxe. Sa sensation d’importance grandit, mais en même temps, habillé comme un truand, il avait l’impression d’être vraiment à côté de la plaque.

S’avançant au guichet, une jeune fille adorable, et certainement très qualifiée, l’accueille avec un grand sourire, contraste étonnant étant donné que le jeune homme sort complètement du lot.

« - Hum, ouai, moi c’est Heinrich, apparemment, c’est a moi maintenant de faire quelque chose pour vous. »

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