[Greenwood Cemetery] Une piste à creuser

Le cimetière de Greenwood était considérable. Il s’y trouvait environ six cents mille sépultures sur quatre cents soixante-dix acres. Cette grande étendue était vallonnée, il y avait des collines et quelques mares. Avec les divers monuments qu’on y trouvait également, sans même parler des différents tombeaux et autres mausolées, l’endroit attirait de nombreux visiteurs… en journée tout au moins.


Une piste à creuser


* * *

La pluie tombait de plus belle. Une vieille bagnole, un break bleu avec un revêtement simili bois sur les côtés, était garée sur la 5ème Avenue. A l’intérieur de cette splendide Ford Pinto Station de 77, Benedict et Luigi discutaient quant à la marche à suivre une fois qu’ils seraient dans le cimetière.

_ "Ok, on fait comme tu dis" déclara Benedict. "Mais faut qu’on fasse gaffe. Doit bien y avoir quelques viocs bedonnants qui jouent aux gardiens dans c’te foutue place. Quoique, vu ce temps de merde, on doit être les deux seuls couillons du coin à vouloir faire une ‘tite balade. Là prochaine fois, je prendrai un ciré et des bottes." Le cartien, souriant à sa propre remarque, regarda Luigi. "Moi, mes fringues risquent pas grand-chose, mais ton costume, il va faire la gueule."

Benedict retira les clés du contact et les mit dans sa poche. Il se pencha vers Luigi pour ouvrir la boîte à gants. Il en sortit un pistolet. Bien que Luigi n’y connaissait pas grand-chose en arme à feu, il reconnut ce qui devait être un automatique ; un beretta ou un truc du genre.

_ "Ca peut être dangereux. Y’a deux des nôtres qu’ont clamsé ici mine de rien" dit Benedict, comme pour répondre à Luigi qui regardait le flingue. "En tout cas, j’me demande vraiment si on va trouver queq’chose d’intéressant dans c’putain de grand cimetière."

Luigi regardait son arme. Il avait jamais été fan d'arme à feu, bien qu'il leur reconnaissait une utilité certaine. Il enleva sa veste, la plia en deux et la jeta dans la voiture. Il sortit la chemise de son pantalon, desserra un peu le noeud de sa cravate, et coinça son pistolet entre sa ceinture et son dos. Il l'enleva, essaya de le mettre devant, mais se ravisa et le remit dans le dos.

"_Dis, Benedict, t'as pas plutôt un couteau, un truc comme ça? Je crois que je vais me blesser avec ce flingue."

Luigi avait dit ça en souriant, pour détendr l'atmosphère. Il espérait bien ne pas avoir à se servir d'une arme ce soir.

"Sacré cimetière. Bon, que venaient-ils faire ici, tu penses? C'est sûrement pas le meilleur endroit pour s'amuser, ni pour se nourir. Ca m'étonnerait qu'ils soient venus déposer une gerbe de fleur sur un coin de granit... Un rendez-vous, plutôt non? Qui aurait mal tourné..."

Mal tourné, c'était le moins qu'on puisse dire.

_ "Désolé, mais j’ai pas de surin" répondit Benedict. Il souriait alors qu’il regardait Luigi manipuler son arme. "T’en fais pas va ! Tu risques pas de t’exploser les balloches, y’a une sécurité. C’est le ‘tit truc sur le côté."

Benedict rigolait. Luigi et lui ressemblaient alors à deux gamins hilares. Un peu comme des gosses de quartier qui s’apprêtent à aller chez un vioque qui hait les enfants pour récupérer leur ballon injustement confisqué. Un mélange d’excitation et d’appréhension en somme.

_ "Une gerbe de fleur, pfff" se gaussa Benedict. Petit à petit, il redevint un peu plus sérieux. "En fait, d’après ce qu’on disait d'ces deux gars, ça serait pas étonnant qu’ils aient ramené leur plat ici. Z’étaient un peu joueur d’après ce que j’sais, si tu voix ce que j’veux dire ? Pîs ça fait un foutu terrain d’chasse ici, non ?"

Luigi porta ses yeux sur l'immense étendue du cimetière de Greenwood.

"_Effectivement, sacré terrain de chasse... Bon, allons d'abord voir du côté de la Chapelle de Greenwood, c'est là-bas que le gardien a retrouvé Maya Price, le témoin. Et si ça ne donne rien, nous irons interroger les gardiens, savoir s'ils n'ont rien vu d'anormal. Ca a sûrement déjà été fait, mais on n'a rien à perdre à réessayer."

_ "Euh, j’crois pas que les gardiens soient très chauds pour taper la bavette avec deux inconnus en plein milieu de la nuit" s’interrogea Benedict. "Parce qu’à cette heure là on doit pas être les bienvenues. Faudrait venir en journée… si on voulait disperser nos cendres. Bref, Tu vois tous ces arbres là bas, bah ils vont nous planquer le temps qu’on se faufile dans l’cimetière. Ca te va ?"

"_Oh, on doit pouvoir trouver une combine pour tailler la bavette à un gardien. Un gardien de cimetière, ça doit être moins méfiant qu'un policier, ou un truc du genre, j'imagine. Mais c'est pas notre priorité de toute façon. Bien, pour les arbres, j'te suis."

Luigi était vigilant, et essayait de faire le moins de bruit possible. Il trouvait ça assez excitant, de jouer à cache-cache dans un cimetière. Il veillait à ce que les faisceaux de la lampe d'un gardien ne s'approche pas trop près.

Benedict et Luigi n’avaient pas lambiné. En catimini, ils étaient rentrés dare-dare dans le cimetière. Ils eurent tôt fait de repérer la Chapelle qui n’était pas loin de la porte principale. Mais c’est là aussi qu’il y avait les bâtiments où devaient se trouver les gardiens. C’est pourquoi Luigi et Benedict se tenaient sur le qui-vive, plus vigilants que jamais. Heureusement, la pluie jouait en leur faveur. Car bien qu’ils ne tardèrent pas à être trempés, qui à part eux irait mettre un pied dehors d’un temps pareil ?

Benedict et Luigi passèrent donc rapidement à côté de plusieurs tombes pour finir par se retrouver devant les portes de la Chapelle. Mais malheureusement, ces dernières étaient verrouillées.

_ "Euh, on fait quoi maintenant ?" s'interrogea Benedict.

Benedict avait tenté tant bien que mal d’ouvrir les grandes portes, mais il n’y était pas parvenu. Il avait beau eu pousser les battants, rien n’y avait fait. Ce n’était pas ce qu’il y avait eu de plus intelligent à faire, mais sous toute cette flotte, Benedict paraissait excédé. Il comptait bien rentrer !

Alors avec Luigi, ils passèrent quelques fourrés, longeant les murs de la Chapelle pour finir par la contourner. Ils se retrouvèrent devant une porte de service qui, celle-ci, paraissait bien moins solide. D’ailleurs elle ne résista pas à Benedict. Le colosse asséna plusieurs coups d’épaule à la porte tout en s’appuyant dessus de tout son poids. Alors que le bruit de la pluie incessante couvrait une bonne partie de ce boxon, la serrure céda dès le troisième assaut.

_ "Et bah voilà ! Pas besoin d’être un serrurier" lança Benedict, soulagé, alors qu’il s’empressait de rentrer dans la Chapelle.

Luigi et Benedict étaient maintenant à l’abri du déluge qui régnait encore dehors. Ils se retrouvaient dans une pièce à laquelle les visiteurs ne devaient pas avoir accès. Discrètement, après avoir vérifié une énième fois que l’endroit était bien désert, ils se rendirent dans l’enceinte principale de la Chapelle, là où Maya Price avait été retrouvée, apparaissant non loin de l’autel. A la seule lumière de leurs lampes torches, ils commencèrent à inspecter l’endroit.

De l’extérieur, on devinait la grande salle plus vaste qu’elle ne l’était réellement. Pour autant, à l’intérieur le haut plafond et ses voûtes procuraient une impression de grandeur, le tout appuyée par l’imposant lustre qui y était suspendu, au milieu de la coupole qui formait le toit de la Chapelle, et par la présence des nombreux vitraux qu’il y avait sur les murs.

_ "Au fait Luigi, qu’est-ce qu’on cherche exactement ?" demanda Benedict alors qu’il passait en revue les quelques rangées de banc qui se trouvaient là.

Luigi parcourait minutieusement chaque recoin de la chapelle avec le faisceau de sa lampe, et jetait de temps en temps un oeil à l'extérieur pour vérifier que personne ne s'approchait.

_"Qu'est-ce qu'on cherche... je sais pas vraiment... quelque chose qu'aurait laissé tomber les aggresseurs, ou les victimes, une douille, un bout de tissu, des traces de lutte... A vrai dire dire, j'aimerai surtout découvrir la vraie raison de leur présence ici, et la nature de leur "rencontre" avec leur assassin. Regarde bien partout, sous les bancs, et tout..."


Luigi continuait à chercher. il regarda le lustre et les vitraux, plus par curiosité que pour espérer y trouver quelque chose. Il parla machinalement, pour faire la covnersation.

_"Elle est rentrée comment à ton avis Maya Price? Elle a du crocheter une des portes, car je doute qu'elle ait réussi à les défoncer. A moins qu'une des portes ait été déjà ouverte... Enfin elle n'est peut-être venue dans la Chapelle que pour s'y réfugier, et le rendez-vous aura eu lieu dehors. J'imagine que ça ne devait pas être très loin de la Chapelle de toute façon."

HRP: Désolé pour l'absence, j'étais en partiels, j'avais pas trop de temps pour moi. Mais me revoilà! Euh... pour fouiller j'fais Astuce+Investigation? C'est une action étendue? J'ai des malus? J'fais déjà un jet Astuce+Investigation normal, tu m'diras si faut en faire d'autre, ou le refaire ou quoique ce soit. Luigi a une Astuce de 2 et une Investigation de 1: 3 dés. Bon bah zéro réussite comme ça c'est réglé.

_ "Les portes devaient être ouvertes, c’est clair" assura Benedict. "La grande, l’est impossible à forcer, quand je vois comment j’ai galéré, j’crois pas qu’une gonzesse aurait pu réussir. Peut-être qui ferme la Chapelle depuis cet incident d’ailleurs, va savoir ?"

Benedict faisait ce que Luigi lui avait recommandé, à savoir ; fouiller la grande salle de A à Z. Banc par banc, il inspectait l’endroit avec un sens de la rigueur irréprochable. Mais à force d’être à quatre pattes afin de pouvoir examiner les moindres recoins, Benedict finit par s’énerver :
_ "Bordel ! Ya rien ici !" pesta-t-il. "Comment trouver quoi que ce soit quand on sait quasiment que dalle sur tout ce putain de micmac." L’armoire à glace se releva et dépoussiéra son jean, qui en plus d’être trempé était maintenant dégueulasse. La mâchoire serrée, il passa sa main dans ses cheveux humides qu’il plaqua en arrière. "‘Scuse-moi Luigi, mais ça me tape sur le système ce genre de situation… Depuis l’temps, j’espère que les autres ont appris quelque chose d’intéressant en rencontrant cette Maya Price. Mais ça leur ferait mal au derche de nous appeler pour nous tenir au courant, tu penses !"

Il allait sans dire que Benedict était colère et qu'il perdait patience.

_"Ouais je crois que t'as raison, y a rien là-dedans... elle a du se réfugier ici après la Mort Ultime des deux vampires. Tu sais ce qu'on va faire, on faire un tour autour de la chapelle. Voir si y a pas des tombes abîmées, des branches cassées... des trucs qui indiqueraient qu'on s'est battus quoi."

Luigi jeta un oeil à l'extérieur, vérifiant qu'aucun gardien n'approchait, puis il sortit de la chapelle, après avoir éteint sa lampe torche.

_"Si tu trouves un truc par terre, on sait jamais, ouvre l'oeil..."

Luigi commença à parcourir les allées, à la recherche d'un détail inhabituel, toujours en alerte pour éviter de se faire surprendre par un gardien.

Quand Luigi annonça qu’ils allaient gambader dehors, Benedict ne put s’empêcher de faire la gueule et de grommeler, tout en lui emboîtant le pas. Car dehors, il pleuvait toujours autant. Quand Luigi sortit de la Chapelle, le téléphone de Benedict sonna.

_ "Eh, attends voir" héla Benedict en montrant son portable qui sonnait, alors que Luigi s'éloignait déja. "C’est p’têt les autres… Alors ça sert à rien qu’on reprenne la flotte." Il fit demi-tour et retourna dans la Chapelle, à l’abris du déluge et du vacarme qui en découlait, où il décrocha. "Ouais ?"

Benedict fit un signe à Luigi pour lui confirmer qu'il s'agissait bien des autres damnés avec qui ils enquêtaint. Il rejoignit ensuite la grande salle pour s'asseoir sur un banc, pour continuer tranquillement sa discussion avec Liz.

_ "On est déjà à Greenwood, dans la Chapelle. Je crois qu’on trouvera rien ici. Mais comme on est déjà sur place, vous pourriez nous dire vite fait si vous avez des indices, qu’on sache quoi chercher. Pasque sinon on se casse, ça sert à rien que Luigi et moi on s’éternise ici… Pîs après, on parlera de tout ça au sec."

Luigi revint également dans la chapelle. Il attendit que Benedict raccroche, avant de lui lancer:

_"Alors, quelles nouvelles? ils ont pu lui parler? Ils ont des indications?"

_ "...Donc on fait comme ça. A tout de suite" conclut Benedict avant de raccrocher.

Le cartien rangea le portable dans sa poche pendant que Luigi lui demandait ce que les autres avaient trouvé de leur côté.

_ "Ouais ils ont rencontré la nana, et ils ont dû apprendre quelques trucs car ils arrivent d’ici dix minutes pour nous en dire plus. Mais en attendant, si on pouvait trouver par je ne sais quel miracle une montre à gousset, bîn ça serait nickel" ironisa Benedict, alors qu’il s’installait plus confortablement sur le banc, passant ses bras au-dessus du dossier tout en étirant ses jambes. "Le mec qu’a buté Clark et Simmons l’aurait paumée dans le coin, mais je te le dis, moi je vais les attendre bien gentiment ici. Car j’ai bien peur que ce cimetière de merde soit bien trop grand pour qu’on trouve quoi que ce soit, en particulier une montre à gousset. Pîs ça eu lieu ya une semaine, et avec un temps pareil… Mais je vais quand même pas me priver d’un joli petit spectacle : le Chroniqueur pataugeant dans la gadoue…"

Benedict s’était calmé. Mais le sourire que ses lèvres dessinèrent s’évanouit aussi vite qu’il était apparu quand Luigi et lui aperçurent un halo lumineux passer brièvement derrière l'une des mosaïques de la Chapelle. Ca ne pouvait être que le faisceau d’une lampe torche, probablement celle de quelqu'un qui se trouvait dehors !

Le Conteur a écrit:

Ah bah voui, j'ai oublié de te le dire . Et à ton grand dam, ça va être Astuce + Discrétion car là il s'agit de vous planquer. D'ailleurs, mis à part les rangées de bancs et les quelques sombres recoins, il n'y a pas grand chose... Vous avez au moins l'obscurité qui joue en votre faveur ^^.

Benedict s'exécuta sur le champ, se jetant entre deux rangées de bancs. Luigi, lui, entendit une bourrasque de vent s'engouffrer dans la pièce par laquelle ils avaient pénétré dans la Chapelle un peu plus tôt.

A l'instant, quelqu'un venait de rentrer par le même endroit.

Des bruits de pas signifièrent que le nouveau venu venait de rentrer dans la grande salle. Le "putain" que Benedict et Luigi entendirent était également un bon indice, tout comme le rayon de lumière qu’ils voyaient passer au dessus de leur tête. Heureusement, ils étaient pour le moment à l’abri de leur planque respective.

_"… C’est quoi toute cette flotte bordel !?" jura le gardien, alors qu’il scrutait sommairement la salle à l’aide de sa lampe torche. "Ca doit être ce bon dieu de vent qui s’est levé… Faut que je vérifie si la grande porte est bien fermée."

Le type s’avança dans l’allée centrale après être passé à côté de l’autel. Benedict était planqué quelques rangées de bancs plus loin. Quant à Luigi, il était à côté, dissimulé derrière une colonne, ou plus exactement derrière l’une des deux seules colonnes qu’il y avait ici. Leurs planques étaient donc loin d’être idéales. Et alors que le gardien s’approchait d’eux dangereusement, une voix accompagnée de grésillement se fit entendre.

*Schrrk*…Qu’est-ce que tu fais Carl ? Ta ronde se passe bien ?…*Schrrk*

_ "Ouais ouais, impec’ Charlie. Rien à signaler" répondit vivement le gardien en portant son talkie-walkie à la bouche. L’appel de son collègue l’avait fait s’arrêter juste avant le banc derrière lequel se trouvait Benedict.

*Schrrk*…Okay, alors à tout à l’heure…*Schrkk*

_ "Ouais, c’est ça vieux schnock ; à tout à l’heure" dit le gardien d’une voix mauvaise, mais seulement après avoir coupé sa radio. "Ca t’arrange bien que ça soit moi qui me tape tout le sale boulot comme ces foutues rondes hein ? Surtout de ce temps de merde… Bah là tu viendras pas me faire chier l’ancêtre."

Alors qu’il continuait de parler tout seul, le gardien sortit une flasque de sa poche et la dévissa. Luigi le vit faire tellement ce type était proche de Benedict et Lui. Carl donc, était un gars d’environ un mètre quatre-vingt, ce qui devait être un minimum lorsque comme lui on avoisinait à vue d’œil les cent cinquante kilos. Il paraissait d’ailleurs à l’étroit dans son uniforme pourtant déjà bien large, recouvert d’un ciré transparent sur lequel la flotte dégoulinait. Mais ce n’était pas l’eau qui intéressait Carl le gardien, mais bel et bien autre chose.
Luigi fut soulagé de le voir faire demi-tour après avoir avalé une bonne rasade de son breuvage mystérieux. Mais alors que les damnés espéraient qu’il s’en aille, le gardien s’assit sur le banc le plus proche de l’autel, tournant le dos aux deux compères qui étaient toujours planqués.

_ "Ici, j’suis bien mieux que sous la pluie" souffla Carl en s’affalant sur le banc. "Je débauche que dans cinq heures, pffff… Allez, en attendant, santé Seigneur !"

Le Conteur a écrit:

Fais un jet de perception Thomas ; Astuce + Calme .

Alors que le gardien se lamentait sur ses horaires de travail, Luigi risqua un œil hors de sa planque. Il vit le gros Carl de dos, éclairé par sa propre lampe torche et avachit sur le banc en train de regarder une montre… à gousset ! Luigi ne rêvait pas. En pareil moment, combien y avait-il de chance pour qu’ils rencontrent un tas de saindoux en possession d’une montre à gousset quand eux même en cherchait justement une !? Ca ne pouvait pas être qu'une simple coïncidence...…

_ "Pssst, il le bouge son gros cul ou pas !?" murmura Benedict en direction de Luigi.

Le grand gaillard était toujours derrière son banc, allongé sur le dos, les yeux ronds posés sur Luigi. D’où il était, il ne pouvait rien voir d’autre que son compagnon d’infortune du moment. Et il commençait déjà à en avoir marre de se rouler dans la poussière. Alors il sortit un pistolet automatique de l’intérieur de sa veste et, tout en regardant Luigi, il fit des signes avec dans la direction du gardien.

Mais quand Benedict vit l’air consterné de Luigi, et après quelques regards allant de son flingue au Daeva et du Daeva à son flingue, il comprit la méprise. Il s’empressa d’agiter les bras tout comme la tête pour faire comprendre que lui non plus ne voulait pas buter le gardien. Il se redressa un peu pour faire en sorte que Luigi comprenne ce qu’il voulait "dire". Benedict, grimaçant, mima un coup de crosse en plein derrière la caboche.

Luigi regarda le gardien qui était toujours accroché à sa flasque. C’était sûrement grâce à ça qu’il n’avait pas encore remarqué le petit show de Benedict, heureusement. Car mine de rien, même allongé, le Cartien restait une bonne bête qui n’avait rien d’une ballerine. D’ailleurs ce dernier fit un signe de tête à Luigi pour savoir si il approuvait son plan.

Le Conteur a écrit:

Alors, quoi tu fais ? Si tu t'approches de gros Carl pour lui coller un coup de crosse, ça sera d'abord un jet de Discrétion avec Dextérité, et si ça passe, un autre d'armes blanches (bonus de
+ 1 pour la crosse). Sinon, tu laisses faire Benedict et sa délicatesse, ou mieux encore ; tu tires en plein dans la gueule de Carl. Je sais que tu n'es pas expert en flingue, mais tu peux viser pendant 3 tours pour un bonus total de + 3... Ajoute à ça un point de volonté et Bang !!

_ "Qu’est ce que c’est !?" gueula le gros Carl après s’être brusquement relevé pour voir qui d’autre que lui pouvait bien blasphémer ici. Il braqua sa lampe torche sur Luigi avec une rapidité qu’on ne lui soupçonnait pas. "Qui… Qui vous êtes bordel ? J’vous préviens j’ai été marine et…" Le gardien se ravisa quand il vit que Luigi était armé. Il était à deux doigts de s’évanouir quand l’arme fut braquée sur lui. "Par pitié, me tué pas ! Je vous en supplie, j’dirai rien, je serai muet comme une tombe… Non ! Pas comme une tombe ! J’en ai marre des tombes…Vous voyez ce que je veux dire hein !? J’vous ai même pas vu de tout façon… ça y est j’vous vois plus…" Le visage de Carl était totalement déconfit alors qu’il regardait ses pieds, comme paralysé, tout en continuant de déverser un flot d’ineptie. Il était si effrayé qu’il en laissa même tomber sa flasque qui devait pourtant lui être précieuse, surtout en pareil moment.

Tout se passa alors très vite. Après s’être fait repéré, Luigi fut surpris par le débit de parole du gardien. Mais heureusement, tout ça joua en la faveur de Benedict, telle une diversion. En empruntant une allée extérieure, il avait réussit à contourner les bancs pour se retrouver derrière Carl, sans même se faire remarquer. Alors que le pauvre type paniquait, le Cartien s’approcha discrètement pour se placer dans son dos. A distance idéale, il leva le bras pour assommer le gardien… Quand son téléphone sonna !

_ "AAAAAAHHHH !!!" paniqua Carl en se retournant brusquement, victime de la peur qui le tenaillait.

Dans son geste réflexe, le gardien poussa Benedict sans même le vouloir. Sous le coup de la surprise, le colosse fit un pas en arrière. Et comble de malchance, il dérapa sur la flasque, se cassant la gueule avant d’avoir pu faire quoi que ce soit !
Le gros Carl continuait de brailler, submergé par la panique. Mais les mains tremblantes, il réussit à saisir sa radio. Il allait appeler au secours !

Luigi n’avait pu être que spectateur face à la rapidité de cette scène un brin loufoque, mais il se devait maintenant d’agir sur le champ.

Le Conteur a écrit:

"J'adore qu'un plan se déroule sans accrocs ." Allez à toi de jouer, tu as l'Initiative ...

[HRP: Tac, même si j'ai l'initiative, j'utilise ma célérité (2), je grille un point de vitae histoire de faire ça très vite, je pointe mon flingue sous la gorge du gardien, ma bouche contre son oreille (tu me dis si je dois faire un jet), je murmure ce qui suit: ]

Luigi sentit que la situation était critique, et, laissant son instinct prendre le dessus, il se retrouva en une fraction de seconde au côté du gardien, le canon de son pistolet enfoncé de deux bons centimètres dans le double menton de l' homme, alors que sa bouche frôlait presque son oreille, il murmura à l'attention du gardien qui venait de saisir sa radio:

_"Tout se passe bien, j'ai cru voir quelque chose, juste la pluie."

Enchaînant, sur un autre ton, plus autoritaire, mais toujours en murmurant:

_"Sois crédible ou tu vas mourir."


[HRP: Quelle scène! ]

[HRP] Tu l’as dit ; ça c’est une équipe ! ^^[/HRP]

Le gardien était pétrifié. Il transpirait la peur, le visage couvert de sueurs, de larmes et de morves. Un filet de bave dégoulinait même de sa bouche arrondie. Les yeux exorbités, il regardait péniblement l’arme à feu qui disparaissait dans la graisse de son menton. Son haleine chargée d’alcool empestait, exposant son subtil fumet à Luigi qui se tenait tout près du gardien, plus menaçant que jamais.

*Schrrk*...Qu’est ce qu’il y a Carl ?... Oh !?...Eh, tu réponds le nouveau !?...*Schrrk*

_ "Je… J’suis là Charlie, tt… tout va bien" dit Carl d’une voix chevrotante en parlant dans son talkie-walkie. Il regarda du coin de l’oeil Luigi tout en essayant de prendre un ton plus assuré. "Tout se passe bien, j’ai cru voir quelque chose, juste la pluie."

*Schrrk*…Juste quoi ?...Mais qu’est ce que tu racontes ?...T’es où là ?...*Schrkk*

_ "Hein ? Euh, je suis à côté du… du monument de la guerre civile, sur la colline, avec les soldats et tout ça. C’est juste une branche qu’a pété mais il y a pas dégâts, ça doit être à cause du vent, c’est rien. Je t’entends mal là, avec le déluge." débita le gardien avant de relâcher le bouton de sa radio.

*Schrrk*…Bouge pas, j’arrive…*Schrrk*

Le gars qui était à l’autre bout de la radio coupa la communication. Le gros Carl commença à fondre en larme :
_ "J'suis désolé, j’ai fait d’mon mieux... Et je l’ai attiré aut’part. Pitié" supplia-t-il, la voix déformée par les sanglots.

*PAF !*

Le gardien tomba sur les genoux et s’écroula par terre, se retrouvant le derrière en l’air. Le bruit qui résonna dans la chapelle était celui de la lourde chute de gros Carl et non pas du coup que Benedict venait de lui foutre derrière le crâne.

_ "Putain j’y crois pas" grommela le Cartien en regardant son téléphone portable.