[Greenwood Cemetery] Une piste à creuser

Luigi rangea son arme et fouilla le gros gardien pour y prendre la montre à gousset qu'il avait aperçu quelques minutes auparavant. Il la regarda quelques secondes, puis la mis dans sa poche, avant de se raviser et de la garderpour l'instant dans sa main. Elle venait de changer de poche à deux reprises en peu de temps, et il ne voulait pas perdre la seul bribe d'indice qu'il tenait. Il lança un regard méprisant au corps inconscient du gardien au sol.

_"Quel gros abruti... Dis-moi benedict, je pense qu'il y a plus rien dans cette chapelle, à part ce gros tas de graisse...

Plein de sang chaud et teinté d'une douce alcoolémie...

_"Tu penses qu'il est loin le monument de la guerre civile? Ca nous laisse sûrement un peu de temps pour un petit en-cas..."

Luigi laissait déjà apparaître ses longues canines, quand un "petit" détail lui revient à l'esprit.

_"C'était quoi au fait ce coup de fil?"

_ "C’était la Dragon... ‘Doivent être déjà arrivés" dit Benedict, l’air dépité. "Mais t’emmerdes pas, t’as le temps de bouffer cet enfoiré. Vu la merde dans laquelle ils nous ont foutu avec ce coup de bigo, ‘peuvent bien attendre." Benedict se dirigea vers la pièce par laquelle Luigi et lui étaient rentrés dans la Chapelle. "Vas-y, moi j’fais le guet. Vu comment ce connard est imbibé, ça me tente pas d’être beurré."

Jusque là, Luigi ne s’était abreuvé qu’à des calices que Lucinda lui avait méticuleusement choisi. Que ce soit des inconnus lors de leur soirée d’initiation, ou bien Adena lors de rendez vous plus intimes, c’était toujours elle qui l’avait nourri. Et connaissant Luigi, elle l’avait justement mis en garde quant aux mortels qui lorsqu'ils étaient saouls transmettaient leur ivresse aux damnés durant le Baiser, seul moyen pour les non-vivants de retrouver cette sensation.
Mais cette nuit, peut-être était-il temps pour Luigi d’en finir avec cette becquée afin qu’il vole de ses propres ailes ? Car après tout, depuis l’Elysée qui s’était tenu ce soir, il était un membre de la Famille à part entière…

Luigi regardait maintenant le gardien dont le visage embrassait littéralement le sol de la Chapelle tout en l’agrémentant d’une légère flaque de bave. Décidément ce type, Carl, avait tout d’une baleine échouée, et plus particulièrement d’une baleine à bosse pouvait-on penser à la vue de son arrière-train qui dominait le reste de sa masse.

_ "Et cette montre à gousset que t’as pris sur ce gros cul, tu crois vraiment que c'est celle qu’on cherche ?" demanda Benedict à Luigi qui ne pouvait pas franchement répondre tant il avait examiné l'objet en question succinctement.

Luigi se pencha sur Carl et sortit ses crocs. Ce Calice était moins agréable à l'oeil que ceux que lui ramenaient Lucinda, mais du sang restait du sang. Celui-ci devait être légèrement teinté de Bourbon, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Allez, seulement deux petites gorgées... Luigi planta vigoureusement ses crocs dans la veine jugulaire de sa victime. Mordre ce gros tas de graisse n'avait rien d'agréable, mais rapidement le dégoût laissa place à l'extase. Un ample frisson parcourut Luigi de la tête au pied, comme une décharge électrique d'une douceur exquise, alors que le liquide chaud passait du corps du garde à celui du pianiste. Son regard s'embua, et il ferma instinctivement les yeux, comme pour mieux savourer cette instant. Le sang du garde avait de plus un petit goût corsé dû à l'alcoolémie du garde que Luigi savourait d'autant plus que les tourments de l'alcool lui étaient désormais difficilement accessibles, et qu'il n'en éprouvaient plus les besoins comme "avant".

[HRP: Je prends 3 points de vitae sur le garde. Tu me dis si j'dois faire un test de boulimie ou truc du genre. Si je me suis nourri c'était surtout rapport à ma faiblesse de Daeva, l'occasion était belle. Au fait, je subis les effets de l'alcool?]

Une fois rassasié, Luigi lécha la blessure pour la faire disparaître. Il se releva, et reprit la montre à gousset.

"_Une montre à gousset.. je doute que ce soit le genre de ce type de s'en procurer une naturellement. M'étonnerait pas qu'il l'ait trouvée par terre."

[HRP] Pas de test de frénésie de faim sur ce coup là, tu regagnes un point de sang . [/HRP]


Tandis que Luigi se nourrissait, Benedict était aller jeter un coup d’œil dehors. Il ne tarda pas à revenir dans la grande salle de la Chapelle où Luigi venait de terminer son plat.

_ "T’as sûrement raison mais là on a un problème plus urgent" lança Benedict en armant le chien de son revolver, un Smith & Wesson quelque chose avait-il bassiné Luigi un peu plus tôt. "Ya quelqu’un qu’arrive ici et c’est pas un gardien, crois-moi. Mettons que le tueur soit de la Famille, bîn il doit savoir qu’on le recherche et même à quels demeurés on a refilé l’enquête si tu vois ce que j’veux dire."

Benedict fit un signe à Luigi pour qu’il se fasse discret. L’arme à la main, le Cartien était maintenant planqué derrière le petit autel, proche de la pièce réservée au personnel par laquelle, selon lui, l’intrus ne manquerait pas de rentrer.

...

Duke et Liz arrivèrent au pied de la Chapelle, face aux grandes portes. Mais comme ils le pensaient celles-ci étaient verrouillées. D’où ils étaient, ils pouvaient voir la grande arche de l’entrée du cimetière ainsi que les bâtiments principaux où devaient probablement se trouver les gardiens. Alors afin de rester discret, ils se dissimulèrent parmi les quelques buissons et autres arbustes qu’il y avait là.

Le Sauvage et l’Ombre contournèrent la Chapelle pour trouver un autre accès. Ils tombèrent justement sur ce qui devait être une entrée de service, probablement réservée au cureton par exemple. Toujours était-il que cette petite porte avait été forcée. Le vent et la pluie s’engouffraient dans une pièce exiguë où le sol était donc trempée et même couvert de boue.

Malgré l’obscurité, Liz et son regard surnaturel voyaient parfaitement le passage qui donnait sur ce qui était la grande salle de la Chapelle. Mis à part la quasi-tempête qui faisait rage dehors, nul bruit ne se faisait entendre.

[HRP] Allez hop ; zou ! J’arrête de lambiner et je mets un coup de pompe au train de toute cette scène . [/HRP]


Les deux damnés, Liz en tête, traversèrent la petite pièce pour se rendre à l’intérieur de la Chapelle. Là aussi il y avait de la flotte sur le sol, et également des traces de boue qui formaient des empreintes de pas. Pourtant, il semblait n’y avoir personne dans la grande salle. Toujours grâce à ses yeux perçants, Liz aperçut une forme dans l’allée centrale mais d’où elle était, les rangées de bancs lui empêchaient de voir de quoi il s’agissait. Alors prudemment, elle avança, Duke étant non loin derrière et tout aussi vigilant…

Benedict était focalisé sur les bruits de pas, attendant le moment qu’il jugerait le plus judicieux pour surgir de derrière l’autel, fin prêt à tirer dans le tas car il y avait au moins deux personnes. Quant à Luigi, planqué là où il était, il ne voyait pas grand-chose. Il savait lui aussi qu’il y avait plusieurs visiteurs inopportuns. Tandis que les pas s’approchaient, le Daeva jeta un bref coup d’œil pour voir à qui il avait affaire. De sa cachette, l’obscurité ne le laissait voir que le haut d’une silhouette dépasser des bancs sans pouvoir la reconnaître…

Tandis qu’elle était maintenant au bout de l’allée centrale, Liz, malgré son talent, avait du mal à distinguer ce qui était étendu sur le sol quelques mètres devant elle. Elle fit donc quelques pas en avant pour finir par identifier ce qui était un énorme cul, qui lui faisait face, là, dressé. Soudain, alors qu’elle discernait le gardien inconscient qui allait avec cet arrière-train pour le moins imposant, elle vit du coin de l’œil que quelqu’un se dissimulait dans les ombres, sur sa droite. Elle eu tout juste le temps de remarquer qu’il s’agissait de Luigi quand dehors un éclair gronda !

Alors que Luigi braquait son arme sur l’énigmatique silhouette, la foudre éclaira pendant un court laps de temps la grande salle à travers les vitraux et lui permit de reconnaître Liz, qui déjà s’était mise à couvert car elle avait apparemment vu qu’il la mettait en joue. Quant à Benedict, il sortit de sa planque l’arme au poing et prêt à tirer sur Duke, qui lui s’apprêtait à se jeter sur le Cartien comme si il avait ressentit sa présence avant qu’il ne se dévoile. Mais heureusement, à peine avait-il compris la méprise que Luigi réagit, allumant sa lampe torche tout en lâchant un bruyant "STOP !" qui l’aurait époumoné si il n’avait pas été un vampire. L’intervention du Daeva coupa l’élan de Duke et de Benedict qui étaient à présent face à face, se rendant compte de la bévue qu’ils s’apprêtaient tous deux à commettre. Le pire fut donc évité.

La tension retombée, les damnés se retrouvaient devant l’autel. Luigi et Benedict prévinrent les derniers arrivés qu’ils ne devaient pas s’attarder car un garde devait maintenant être à la recherche de Carl, le gros type avachit sur le sol.

[Oulah, ça c'est de l'expédition vite fait bien fait !^^]

Je fermai les yeux un instant afin de me concentrer.

Bien. Si nous devons agir vite, allons-y ! Il faut commencer par retrouver cette montre à gousset dont Maya nous a parlé. Et tout autre indice sera le bienvenu. Je vais jeter un oeil aux alentours, pour essayer de repérer l'endroit où s'est passée l'agression et voir si je peux trouver quelque chose. Il faut aussi fouiller la chapelle. Et voir si le garde a des trucs intéressants sur lui.

Puis, sans attendre de réponse, je me détournai, enjambai le garde étendu par terre et ressortis de la chapelle. Malgré la pluie et la nuit, j'y voyais plutôt clairement, et c'était notre seule chance de trouver des indices, alors je ne négligeai rien pour tenter de retrouver le lieu de l'agression et les traces encore visibles.

[Petit jet d'astuce + investigation, à 8 dés : 2 succès... Quel jet de m**** !]

Luigi s'apprêta à arrêter Liz et à lui montrer la montre (montrer une montre...), mais, se remémorant le coup de téléphone à l'instant crucial, se ravisa et enfourna la montre dans sa poche. Il comptait juste la laisser chercher 5-10 minutes sous la pluie, rien de plus.

"_Bien. Benedict et moi avons pas mal fouillé le coin, on a rien trouvé, ça sert à rien qu'on s'acharne, on va peut-être plutôt retourner à la bagnole. Au fait, cette Maya Price.. ça a donné quoi?"

_ "L’a raison Luigi. En tout cas elle pète le feu la Dragon !" s’exclama Benedict après avoir regardé Liz quitter la Chapelle en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. "Eh ! Dragon : feu, feu : dragon. Tordant hein ?"

Le Cartien se marrait, mais il s’arrêta net quand il vit que Duke demeurait toujours aussi imperturbable. Sourire en coin, il se contenta de faire une grimace à Luigi en désignant le sauvage d’un coup d’œil pour se jouer de son sérieux.

_ "M'ouais, de toute façon j’vois pas ce qu’elle compte trouver avec toute cette pluie. Ca fait une semaine quand même" reprit Benedict avant de continuer sur un ton emprunt d’ironie. "En plus, son détecteur de montre à gousset ne marche pas, sinon elle saurait qu’on en a trouvé une, nous, de montre à gousset." Il fit un signe de tête à Luigi comme pour appuyer ce qu’il disait. "Ca sert à rien de la laisser patauger dans la boue du coup, car mine de rien faudrait pas qu’on tarde à se tirer d’là fissa. Si le Chroniqueur était avac elle encore, j’dis pas. D’ailleurs il est où celui là ? L’a eu les miquettes de venir ou Mooooosieur a peur de crotter ses souliers ?"

Bien qu’il regardait Duke, les questions de Benedict n’appelaient pas vraiment de réponses. Le colosse se contenta de soupirer, dans la mesure du possible pour qui était vampire bien entendu, pour ensuite sortir son portable tout en se dirigeant vers le fond de la grande salle. Il regarda alors dans ces derniers appels reçus pour joindre Liz. Alors que Benedict entendait la première sonnerie, il fit un signe à l’attention de Duke et Luigi pour les inviter à continuer leur discussion sans lui, ou plutôt à la commencer vu à quel point le Gangrel était loquace.


[HRP] @ Duke :

@ Liz : Pour trouver quoi que ce soit dans le grand cimetière de Greenwood, cela résulte en une action étendue. Du style ; 1 jet représente une demi-heure et 15 succès minimum sont requis au final. El là je ne te parle même pas des pénalités aux jets que ton bonus de vision nocturne ne suffirait pas à combler, comme celles dues au temps passé ou au climat par exemple. Pour résumé = Deux succès ? Vas-y, tu tiens le bon bout ! [/HRP]

Duke hausse légèrement les épaules, taciturne, se détournant assez vite de Bénédict et de son baratin. Quelque peu vouté, il fait quelques pas dans la chapelle, observant les lieux. Le regard en coin, il répond évasivement à Luigi.

_ "Pas grand chose... elle a assisté à la mort des deux Damnés qui avaient décidé de faire d'elle leur casse-dalle."

Il continue son petit tour du propriétaire, comme un animal dans un environnement neuf. Son regard s'arrête sur le corps du garde, au sol. Il continue, un rien absent, absorbé par la masse inerte.

_ "Apparement, vu la puissance du meurtrier, il aurait eu aucun mal à s'occuper de Price s'il l'avait vraiment décidé ... alors possible que ce dernier l'ai laissée en vie volontairement.. ou qu'il soit juste trop barge pour se contrôler complètement. En tous las cas... notre oiseau aurait laissé tombé sa montre à gousset quand Price a réussi à mettre les voiles."

[Mais je ne cherche pas dans tout le cimetière ! Bonjour la galère sinon ! Il me semble juste qu'on a une petite idée de l'endroit où s'est déroulée l'agression, non ? Et c'est dans ce coin-là que je voudrais fouiller]

[Arf... Bon, ben tant pis, je vais rentrer bredouille alors]

Après quelques instants à errer dans le cimetière, il apparut assez vite que l'endroit était plus grand que ce que je pensais. Et même en me limitant au périmètre qui entourait la chapelle, je ne trouvai rien du tout. Le temps passait et il ne fallait pas qu'on nous trouve ici. Retour à la chapelle donc.

En rentrant, je me secouai un peu pour évacuer une partie de l'eau qui dégoulinait sur mes cheveux et mes vêtements, mais il était un peu tard pour se préoccuper de la pluie.

Bon, le cimetière est dix fois trop grand pour qu'on y retrouve quoi que ce soit. Quelqu'un aurait-il une idée pour trouver ce que nous cherchons ?

Luigi montra la montre gousset à Duke, et fit un signe de tête dans la direction de la sortie.

"_ J'ai trouvé ça sur le garde. Allez, on s'arrache, on n'a plus rien à faire ici."

Luigi se dirigea vers la sortie de la chapelle, pusi vers l'endroit où était garé Benedict.

Quand Benedict vit Liz rentrer à nouveau dans la Chapelle, il raccrocha son téléphone tout en grimaçant, l’air dépité. Elle t’appelle au meilleur moment mais elle, elle est même pas foutue d’te répondre ! pensa-t-il.

Tout juste après avoir exposé la montre au regard de Duke, Luigi la présenta brièvement à Liz. Rapidement, les quatre damnés quittèrent ensuite la Chapelle, le Daeva en tête. Il était inutile pour eux de s’attarder davantage, sans compter que le gardien en vadrouille finirait bien par retrouver le gros Carl.

Après être sorti du cimetière, les vampires rejoignirent leurs voitures. Là, Benedict demanda au Chroniqueur, qui n’avait pas bougé de son véhicule, de le suivre dare-dare. Ne lui laissant même pas le temps de répondre, le Cartien monta dans son vieux break en compagnie de Luigi tandis que Duke et Liz, eux, avaient rejoint Mark dans son Audi.

Benedict démarra et le Chroniqueur le suivit…



Les damnés étaient dehors, à côté de la vielle Ford Pinto Station de 77 et de la luxueuse Audi TT©, maintenant à l’abri de la pluie sous la station du métro aérien de Fort Hamilton Parkway, non loin du cimetière de Greenwood. Les vampires partageaient leurs découvertes respectives et au bout de la chaîne qui pendait de la main de Luigi, il y avait la fameuse montre à gousset que chacun venait de passer en revue.

La montre avait un aspect légèrement patiné mais on ne la devinait pas moins précieuse. Elle était en or massif, recouvert de fins ornements en argent qui formaient de délicates arabesques. Au dos, il y avait l’inscription suivante : Mr et Mrs Stewardson, for ever. A l’intérieur, face au cadran où les aiguilles étaient probablement depuis longtemps immobiles, se trouvait une vielle photo noir et blanc datant de début 1900, à l'instar de la montre pouvait-on penser à première vue. Il s’agissait d’un couple de blancs qui devait avoir la trentaine. Un homme assez grand et tiré à quatre épingles, arborant une moustache soignée, ainsi qu’une femme, brune, habillée d’une élégante robe blanche et portant une ombrelle au dessus de son épaule. Ce qui était saisissant, c’était la pose que ce couple affichait, loin du formalisme de l’époque qu’on lui devinait. Ces deux personnes se dévoraient du regard tout en se souriant, offrant leur profil à celui qui regardait cette photo et qui ne pouvait alors que s’apercevoir de l’amour que ces époux se portaient.

_ "Alors, c’est quoi la suite du programme ?" demanda Benedict.

« On retrouve M. Stewardson. Il répond au portrait que nous a dressé Maya Price. Je pense même avoir un début de piste... »

The Chronicler marque une courte pause pour donner un petit effet dramatique.

« Latvinia Farrow. Je pense qu'on devrait essayer de faire quelques observations dans ses relations. Elle a tout un groupe de fanfarons habillés façon dix-neuvième. Ils sont plutôt discrets et viennent rarement aux Elyzées. Ce sont de gros pontes de l'Invictus, enfin, Latvinia elle-même en tous cas, elle dirige le MET, donc ce n'est pas n'importe qui. Il faudra faire attention à nous si on va jeter un coup d'oeil de ce côté là. »

Il se tourne ensuite vers son frère de Clan :

« Luigi, vous qui faites partie de l'Invictus, vous pourriez peut-être nous en dire plus sur eux, ou trouver quelqu'un qui le pourrait, non ? »

Il souligne sa question d'un haussement de sourcil interrogateur.

[HRP] @ Thomas : Je me permets de faire avancer le schmilblick sans attendre Luigi. D’avance ; désolé. [/HRP]

Luigi eu tôt fait de raconter qu’il avait rejoint l’Invictus pas plus tard que ce soir. Il ne connaissait donc rien de Latvinia Farrow, si ce n’est qu’elle était à l’Elysée en tant que maîtresse de cérémonie comme l’avait indiqué le Chroniqueur. Mais l’infant de Lucinda n’en savait pas plus sur elle et encore moins sur ses fréquentations. Pour l'instant, avec sa sire, il ne connaissait que Damien Edward Johnston au sein de l’Invictus, qui en était ni plus ni moins le dirigeant. Cela rappela au Chroniqueur qu’il était d’ailleurs en bons termes avec ce dernier étant donné que son père, Fernando Alveia, était un ami de celui-ci.

_ "Bah en tout cas ça ne m’étonnerait pas qu’on soit sur la bonne piste" lança Benedict. "Mais c’est clair qu’on a intérêt de faire gaffe ! Reste à trouver le mobile pour finir par trouver l’empaffé qu’a foutu tout ce bordel. J’veux dire que si il a buté Simmons et Clark, c’est qu’il devait avoir ses raisons ce bâtard de monsieur Stewardson."

Benedict s’appuya sur l’Audi du Chroniqueur. Les bras croisés, la grimace qu’il affichait depuis cinq bonnes minutest témoignait de son intense réflexion. Les traits de son visage se décrispèrent quand, apparemment satisfait, il sortit son portable de sa poche.

_ "En tout cas c’est un sacré boulet ce vampire assassin, avec une tocante à bracelet l’aurait pas paumée" reprit-il l'air amusé, en désignant de la tête la montre à gousset que tenait Luigi. "Bref, j’crois que faudrait qu’on en apprenne plus sur Clark et Simmons. J’sais que c’était des sacrés enflures doublés de poivrots, mais Monsieur Flerko qui dirige tout le coin pourrait nous en apprendre davantage non ? Pîs on est chez lui après tout..." Le cartien leva son portable en regardant le reste de la troupe. "J’prends rendez-vous ?"

The Chronicler regarde dans le vague, son esprit concentré sur les preuves qu'ils ont rassemblées jusqu'ici. Ses doigts s'agitent à ses côtés alors qu'il étudie le dossier dans sa tête. Finalement, alors que Benedict attend avec son téléphone ouvert, il commence à énoncer ses pensées

« Evitons les conclusions hâtives. Que savons nous du tueur ? C'est un expert, un monstre de combat, sans doute pas étreint de la dernière pluie vu son potentiel. Il portait une tenue type dix-neuvième et pourrait ressembler à l'individu sur la photo trouvée dans la montre. Que sait-on des victimes ? Deux relativement jeunes vampires, et d'après vous, Benedict, des "enflures" et des "poivrots", je dirai plutôt des drogués : ils ont incité une pauvre gamine à se droguer pour qu'ils puissent bénéficier des narcotiques contenus dans son sang... »

Il marque une pause, son regard se fixant dans celui de Liz, qui lui semble être son associé le plus fiable dans cette affaire.

« Que savons nous de ce que leur mort à entraîné ? Les deux victimes étaient des Cartiens. » Il pointe un doigt vers la montre. « Et voilà que nous trouvons des preuves qui semblent nous mener vers les grosses légumes de l'Invictus. Regardons l'affaire de ce point de vue : je suis un Vampire souhaitant semer le chaos dans la société Vampirique New-Yorkaise. J'ai un homme de main surpuissant capable de massacrer du damné au petit déjeuner. Quelles pièces dois-je éliminer pour voir tout l'échiquer s'entredéchirer ? Il aurait été aisé de déguiser l'assassin, et de ne laisser volontairement comme seul témoin qu'une pauvre gamine droguée. Maya Price a survécu parce que le meurtrier l'a laissée vivre, cela pourrait être pour soutenir les preuves qui nous dirigent vers l'Invictus. Si l'Invictus est accusée de traîtrise, qui en patit ? »

Ses yeux passent de Liz à Luigi, puis à Benedict, puis à Duke avant de revenir à Liz.

« La Reine et Nik Korda, tous les deux. Le conflit qui en découlerait serait sanglant et pourrait virtuellement éradiquer toute présence Cartienne ainsi que celle de l'Invictus pendant des générations. Qui aurait à y gagner ? Les effectifs de l'Ordo Dracul sont trop réduits pour que nous ayons à y gagner quoi que ce soit. Seul le Cercle de la Sorcière pourrait en profiter, ou bien une troisième faction, qu'elle leur soit liée ou pas. L'Engence de Belial n'est pas à écarter. Ils ont tenté le putch une fois, ils pourraient essayer à nouveau. Tout cela ne reste que spécualtif, mais nous ne devons pas le perdre de vue dans notre enquête. »

Ayant fini son long monologue, il regarde à nouveau autour de lui pour voir la réaction des autres damnés.

_ "Clark et Simmons étaient des camés, c’est clair" lâcha Benedict. "C’est ce que j’voulais dire en les traitant de poivrots, mais c’est de l’argot alors... ‘Pas grave !" Le colosse se gratta la tête avant de continuer. "Et ouais, faut qu’on en apprenne davantage car pour le moment c’est vrai que c'est p’têt un peu gros tout ça. Et des gus qui se sapent comme c’est pas permis, il y en a plus d’un après tout." Le colosse regarda le Chroniqueur en souriant. "Après reste à savoir si cette Maya Price était crédible ou si elle vous a raconté que des bobards. Pour le reste, ya pas que le Cercle, pourrait très bien y avoir la Lancea Sanctum aussi, mais là on part vers des théories toutes plus foireuses les unes que les autres."

Benedict se redressa en s’appuyant sur l’Audi. Il tapota la carosserie de ses gros doigts, comme si ça pouvait l’aider à réfléchir.

_ "Et d'là à ce que les Cartiens et les bourges, sans vouloir te vexer Luigi, soient éradiqués ; ya une putain de marge quand même" reprit l’armoire à glace en regardant brièvement l’infant de Lucinda. "La Rouge et Monsieur Korda ; 'sont pas nés de la dernière pluie si vous voyez ce que je veuxd dire ! Moi j’y connais que dalle en politique, mais si c’était si grave que ça ils auraient pas confié cette enquête à des bleu-bites non ? Pîs si on commence à parler des fêlés de Bélial, vaudrait mieux être sûr de ce qu’on avance pasque c’est queqchoz’ de plutôt délicat et j’crois que parler de ça nous filerait plus d’emmerdes qu’aut’choses. Car mine de rien, ils sont censés être morts jusqu'au dernier et depuis un sacré bout d'temps."

Benedict commençait à me porter légèrement sur les nerfs, avec son argot à tout va, sa cervelle de moineau et ses remarques complètement stupides.

En revanche, le Chroniqueur remontait sérieusement dans mon estime : son argumentation était non seulement parfaitement plausible, mais elle témoignait en plus d'une connaissance poussée de la politique vampirique de New York. Il était peut-être finalement l'élément-clé de cette enquête.

Pour ma part, je devais avouer que j'étais complètement perdue : les magouilles politiques et autres n'avaient jamais été mon fort. Lorsque je menais une enquête, je m'attachais plutôt aux éléments personnels, à la psychologie des tueurs. Après tout, c'était mon boulot.

Histoire de marquer mon approbation au Chroniqueur, j'adressai un signe de tête à Benedict :

Sans vouloir vous offenser, Benedict, quand on confie une enquête à des "bleu-bites" comme vous le dites si bien, on ne sait pas toujours ce qui se trame derrière. Et je parle d'expérience : c'est fou le nombre de cas bénins qui se révèlent être une machination conçue à grande échelle quand on met le nez dedans. Les suppositions du Chroniqueur sont loin d'être stupides... Quant à savoir si elles recèlent vraiment la vérité...

Je haussai les épaules.

Mes connaissance en politique vampirique ne sont pas encore vraiment au point, alors je ne saurais vraiment vous dire... En ce qui concerne Flerko, je ne suis pas sûre que ce soit vraiment ce qu'on attend de nous : aller nous réfugier dans les jupes de nos aînés parce qu'on est incapables de se débrouiller par nous-mêmes, je doute que ce soit franchement une attitude qui nous ferait monter dans l'estime des dirigeants.

Ceci dit... Je n'ai pas franchement de proposition à vous faire pour l'avancement de l'enquête. A moins qu'on puisse aller discuter avec un vieux vampire susceptible de connaître ses congénères étreints au début du XXe siècle.

Duke reste silencieux pendant que chacun émet ses hypothèses. L'air absent, il est difficile de dire s'il réfléchit à la situation, ou s'il s'en contrefiche royalement. Se grattant la barbe qu'on devine hirsute dans l'ombre de son galurin, il se contente de hausser les épaules de temps à autres, détournant son regard du groupe.

Il finit néanmoins par prendre la parole lorsque Liz se tait.

_"Tant qu'on aura pas plus de preuves tangibles, on peut imaginer tout et n'importe quoi. De la 'conspiration nationale', au meurtre gratuit et isolé."

Il tourne son visage vers le Chroniqueur.

_"Tant qu'on y est, les Cartiens auraient aussi pu descendre deux brebis galeuses de leurs troupeaux, en voulant faire porter le chapeau à l'Invictus... pour pouvoir se les cogner ensuite légitimement."

Reniflant bruyamment, il détourne le regard, haussant une nouvelle fois les épaules.

_"On n'a que dalle, là. Faut trouver des preuves. Remonter les dernières heures de Clark et Simmons... voir aussi auprès de l'autre ponte, là... la directrice du MET."

Le Gangrel semble plus penser à haute voix, que parler directement à ses camarades lors de sa dernière tirade.