[Hunter College] Rencontre avec le doyen

Wan fait son apparition sur les allés de Hunter College, au beau milieu des masses d'étudiants se rendant en cours pour une nouvelle semaine. Peut-être se sentirait-il nostalgique, voir rajeuni par l'expérience, s'il n'avait pas passé une nuit si mouvementée. Des rêves d'une rare violence l'ont assailli sans relâche, heure après heure de cette nuit noire... Encore et toujours, ces yeux étincelants de douleur et d'amour sont revenus le hanter, perdus au milieu d'un tourbillon de flammes et d'argent. Il s'est réveillé à de nombreuses reprises en larme, avec dans sa tête l'echo de cette phrase tragique :

Notre père est mort... Ils ont tué notre père...

Troublé, mais décidé à mettre derrière lui ces expériences traumatisantes, Wan s'engage entre les pelouses grasses de la plus grande université du consortium universitaire New-Yorkais. Liang ne répond toujours pas à son portable. Il devrait être au bureau dans une heure, au mois saura-t-il où le trouver à ce moment là. Mais avant celà, il doit traverser la marée humaine, demander son chemin à l'accueil jusqu'à atteindre un secrétariat où une vieille femme souriante aux cheveux décolorés en blond platine l'accueil chaleureusement. Il reconnait bientôt la voix de la secrétaire qui lui a téléphoné la veille, et celle-ci, maternelle, le mène en le tenant par le bras jusqu'au bureau provisoire du Professeur Nash Anderson.

Il ne s'agit que d'une salle de réunion, reconvertie à la va vite pour accueillir le doyen. Celui-ci, assis à une table, une demi douzaine de dossiers ouverts éparpillés devant lui, sourit à l'entrée du nouveau venu et retire ses lunettes qu'il remonte sur son front dégarni.

L'homme approche sans-doute les soixante-dix ans, comme en témoignent les rides qui sillonnent son visage, mais ses larges épaules et son maintien témoignent d'une grande robustesse et d'une vigueur laissée intacte par le passage des ans. Petit de taille, mais avec la poitrine comme une barique, il véhicule une image de force tranquille. Ceintré dans un costume beige, sans cravate, il peut se flatter d'en imposer, et dans ses traits racés se lit une classe que n'importe quelle tenue n'aurait pu étouffer. Ses cheveux, d'un blanc parfait, sont légèrement ébouriffés sur son crâne au front large.

"M. Cheng-Hao ! Pr. Nash Anderson, ravi de vous recevoir dans notre établissement."

Il se lève et vient viguoureusement serrer la main de son visiteur.

"Installez-vous, je vous prie."

Wan se dirige vers lui pour lui serrer la main avec une petite hochement du haut du buste.
"- Professeur Anderson, ravie de vous rencontrer. Merci de m'avoir contacter. Comment puis-je vous aider ?"

Le jeune homme en rentrant dans la pièce essaye de s'imprégner du lieu pour ressentir les différentes émotions et énergies du bureau du Doyen

[Calme 3 + Occultisme 4 : 4 réussites]

Wan ressent tout de suite que cette pièce est d'une grande neutralité. C'est un lieu de passage, au décor épuré, où les énergies s'équilibrent de façon naturelle.

"M. Cheng-Hao, je vous ai fait venir pour l'aménagement de mon nouveau bureau, qui vient d'être construit dans l'aile ouest de ce bâtiment. Nous coupons le cordon rouge dans un mois, et je souhaite que tout soit parfait. On ma vanté les mérites de votre agence, j'ai donc fait appel à vous. J'ai tout un tas de meubles et d'objets décoratifs venus de mon ancien bureau que j'ai stockés dans un débarras. Je vais vous faire visiter les lieux et vous laisser vous imprégner de tout ça. Il faut que mon bureau soit un lieu de sérénité parfaite, loin des doléances des élèves et des professeurs. Je n'ai pas besoin de devis, je suis prêt à payer ce qu'il faudra pour avoir la meilleure de vos prestations."

L'homme lui adresse un sourire franc. Ses doigts épaix martèlent le bord de la table en rythme. De l'extérieur parvient les bruits de la vie estudiantine et les échos étouffés du traffic routier englué dans les rues New-Yorkaises.

Wan commence a comprendre le projet du doyen. Mais attend de visualiser les meubles et les locaux pour répondre franchement.

"- Très bien monsieur. On va aller voir vos meubles puis votre futur bureau afin que je me fasse une idée de l'étendu du travail et l'agencement à proprement dit. Puis la localisation des bâtiments est aussi importante, j'ai déjà pu noter quelques points d'énergies sur le campus. Il va falloir que je prenne en compte de tous ces points afin d'établir le meilleur profil pour votre bureau.

- Également, il faudrait que je sache, rapidement, votre rôle au sein de l'université. Afin que je visualise pourquoi les gens vont vers votre bureau, et surtout avec quelles émotions ils arrivent et repartent d'ici. Je ne connais pas trop le rôle des Doyens dans les universités américaines.

- Je viendrai vous présenter les différents croquis du projet afin d'avoir votre point de vue et votre accord."

Le doyen hoche la tête à chaque phrase, visiblement satisfait de chaque phrase que prononce son invité. Il écoute, avec une attention sans faille, et une certaine chaleur dans le regard et l'expression qui met tout de suite à l'aise son interlocuteur. Wan sent que cet homme est sans doute réellement passionné par le projet.

"Je suis intrigué, Mr Cheng-Hao, de savoir comment vous procédez pour remarquer ces lieux d'énergie... J'ai pris ma journée aujourd'hui spécialement pour pouvoir accompagner le projet. Cela vous dérange-t-il si je deviens votre ombre pendant que vous effectuez vos routines ? Ainsi, je serai à votre disposition dès que vous aurez la moindre question, et nous avancerons plus vite. Qu'en pensez-vous ?"

Le jeune asiatique ne cache pas sa surprise à la demande de cet homme.

"-Hé bien, à vrai dire, personne ne m'a jamais accompagné lors de mes travaux à part mon associé.

- Il faut avant tout s'ouvrir à l'environnement , et de laisser tous ses sens faire leur travail. Ensuite, il faut savoir associer les différents éléments ensembles pour recréer l'équilibre dans la pièce, ou savoir faire pencher la balance d'un côté afin que l'équation s'équilibre en fonction des énergies déjà en place. Un savoir théorique et presque mathématique, pour des sensations non perceptibles ..."Wan marque une pause en regardant le cadre où ils se situe, puis ponctuent sa phrase par un "scientifiquement".

- Je serai ravie de partager un peu de mon savoir, même s'il faut des années de pratique pour arriver à interpréter les différents signes. Mais en effet, si nous faisons les repérages ensemble, il me sera plus aisé pour moi de travailler à mon bureau.

"Vous m'en voyez ravi !" lance le doyen en se levant de sa chaise. Il lui indique la porte d'un signe de la main et l'accompagne à travers une aile en travaux jusqu'à un bureau spacieux, aux grandes baies encore poussiéreuses du fait du chantier. La pièce est vaste, et le parait d'autant plus qu'elle est vide. A travers les fenêtres, on voit l'étendue verdoyante du parc de l'université, où des étudiants paressent au lieu de se rendre en cours. Sur le sol, du parquet de bois clair, sur les murs et le plafond, un blanc virginal fraichement sêché.

"Voilà les lieux. Dans le cagibi à votre droite sont entreposés mes meubles et mes objets d'art. Lorsque l'on aura tout débarassé, ça deviendra le bureau de ma secrétaire."

Alors qu'il achève sa phrase, un vieux Latino usé et râblé, à la peau profondément creusée de rides profondes, toque discrètement à la porte laissée ouverte. Il porte un vieux jean délavé et un cuir rapé, et ses mains sont sales.

"Pas maintenant, Santiago, lui dit le doyen sur un ton amical, je suis occupé avec Monsieur Cheng-Hao. Tu pourras repasser tout à l'heure ?"

L'homme acquiesce lentement, avant de tourner un regard inquisiteur à l'invité du professeur. Ses yeux profonds, aussi noirs que des carapaces de scarabée, transpercent le jeune homme, puis se détournent presque aussitôt. Santiago hausse les épaules, puis ils s'éloignent d'une démarche lente et désinvolte.

"Monsieur Cheng-Hao, allez-y, faites comme chez vous."

Le jeune homme commence par faire un signe de tête au doyen en signe d'acquiessement, comme pour signaler qu'il se met au travail avec son autorisation. Il ouvre alors sa besace pour en sortir un petit livret de papier qu'il tend au professeur :
"- Voici les contrats que nous devons remplir avant tout Mr Anderson. Oui, nous sommes en Amérique avant tout et vous le savez qu'il faut se couvrir avant tout.

Une fois le dossier remis à l'homme, il sort un petit appareil photo et commence à prendre des clichés de la pièces et des points de vues des fenêtres tel un bon agent immobilier. Au regard interrogatif de son employeur, il répond qu'il faut vivre à son époque, et que ça l'aidera à travailler dans son bureau ensuite. Puis quelques mesures de la pièce, des entrées, de l'orientation. Il touche le sol pour en déterminé la texture du bois, les murs, la porte. Il essaye de déterminer tous les éléments qui habitent le lieux. Ensuite, il pose ses affaires de mesures. S'assoie au centre de la pièce et essaye de déterminer les éléments qui circulent dans la pièce. Les rayons du soleil, les courants d'airs provenant des différentes ouvertures, l'odeur dégagées par le parquet (puisque l'odeur de la peinture est encore trop présente). Ensuite, il pose son bloc note, et son crayon. Wan ferme alors les yeux et essaye de ressentir les énergies qui tournent autour de lui. D'abord sans le professeur, puis après avec le futur locataire des lieux.

Après quelques instants, il se relève et vont faire un inventaire des meubles qui devront loger ici. Leur taille et leurs matières.