[Wu Ji Consulting] Premiers pas...

Wan s'éveille, transi de froid, figé dans son sang et sa sueur. Une lumière lactée se déverse sur lui à travers les persiennes, celle de la lune et des étoiles, plus pure et claire qu'il ne l'a jamais vue dans une grande ville comme New York.

Il regarde le haut de son bras, là où, avant de s'endormir, se trouvait son étrange blessure.

Il n'en reste qu'une légère marque, comme s'il s'était trop longtemps appuyé sur un objet agressif. Combien de temps a-t-il dormi ?

La lampe sur le bureau dit 11:21pm, et le jour est bien le même que lorsqu'il s'est aventuré dans le métro.

La douche du bureau lui temps les bras. Faire peau neuve, enfin...

Wan se lève péniblement, sentant les muscles crier aux courbatures.
La douche ne lui avait jamais autant fais de bien. La tête rafraichie, il essaye de penser un peu, mais c'est le brouillard total.

Une fois sèché, il récupère des fringues qui sont dans son bureau. Puis commande en livraison à domicile.

Mais il a surtout besoin de se poser, de réfléchir. Il allumera de l'encens pour l'apaiser pendant sa méditation. Mais il attend sa nourriture d'abord. il va être dur de méditer le ventre vide ce soir pense-t-il. En attendant, il regarde sur les site d'information s'il son escapade ensanglantée fait parler d'elle.

Autour de lui, Wan semble voir le monde pour la première fois. Bien au chaud sous sa douche, il lui a semblé sentir l'eau frotter sa peau comme un masseur shiatsu. La flamme de l'allumette allumée pour l'encens a dansé un instant devant ses yeux, effectuant un balais extraordinaire. Mais Wan a secoué la tête, et immédiatement, la flamme a repris sa place.

De la fièvre ?

Sans doute... Mais pourquoi cette plaie s'est-elle refermée si vite ?

Tant de mystère. Et tandis qu'il se pose ces questions : on frappe à la porte. Le livreur sans doute. Celui-ci, un coréen au visage brousouflé d'acné, lui fait payer la note et s'évanouit aussitôt dans la nuit.

Wan se sent encore bien étrange. Il contemple la nuit avec une sensation singulière. Et au moment de faire demi-tour pour rentrer à l'intérieur, son pied chasse quelque chose, un petit objet qui roule sur le plancher et finit sa course sous le bureau. Il doit se pencher pour l'apercevoir, dissimulé sous un lot de dossiers suspendus.

C'est un os, une phalange, au bout de laquelle saille une unique griffe, longue et pointue...

L'odeur de la nourriture encore chaude lui monte directe au nez, et il commence déjà à saliver que le coursier n'est pas encore parti. Les épices lui monte à la tête, le transportant directement chez lui. Il ne pense qu'à une chose, c'est d'engloutir ces mets.

Le monde autour de lui le rattrape brutalement lorsque un objet tombe au sol et roule sous son bureau. Le retour à la réalité est d'autant plus brutal qu'en voyant cet os, fini par cette griffe ; les épices, la chaleur des boites, et la lumière se sont effacées. Reste plus que Wan, et cet objet mystérieux.

Le temps semble s'être arrêté quelques secondes, minutes, ou heure. Mais l'esprit reprend le dessus. Et le jeune homme se retourne pour savoir d'où vient cette chose. Qui l'a envoyé ? Le coursier y est-il pour quelque chose ? Mais surtout qu'est-ce que c'est ?!?

Décidément, quelle journée de fou ! dit-il en posant son repas et en allant ramasser l'os.

Lorsqu'il prend l'objet dans ses mains, le sol semble tanguer sous ses pieds, et il doit s'accrocher au bureau pour ne pas tomber par terre. Il n'a ressenti ça dans sa vie qu'en prenant en main le point d'ancrage de puissants fantômes gonflés d'énergie Yin, où les reliques d'anciens sages taoïstes qui suintaient l'énergie positive Yang. Ce n'est pourtant qu'un os, un bout de doigt appartenant à il ne sait quelle créature... Peut être même un homme ayant aiguisé son ongle en griffe...

Porté par ces pensées, il termine son repas et dort à nouveau, en se disant que Liang lui manque, qu'il a besoin de ses conseils.

Et il rêve...

Dans son rêve, il est nu. Son corps brille de cicatrices argentées. Il rampe, à moitié aveugle et sourd, presque privé de ses sens, au milieu d'une assemblée de loups qui le contemplent, qui l'entourent de leur chaleur. Il se sent fondre dans leur étreinte, et leur présence bienveillante lui restitue peu à peu ses facultés. Plus encore, elle les décuple. Le monde lui apparaît alors comme un reflet magique entraperçu sur la paroi d'un miroir, dans la demi lumière du crépuscule. Des créatures aux contours flous, qu'il prend d'abord pour des ours, mais prennent plutôt la forme de panda lorsqu'il les regarde de plus prêt, viennent se prosterner aux pieds des loups. Et au milieu de la pièce jaillit une fontaine éclatante, teintée de mille couleurs et chantant comme une cascade sur un lac cristallin dans la clarté du matin.

Wan contemple ce spectacle magique comme un enfant qui ouvre les yeux pour la première fois. Mais ses amis les loups lui montrent bientôt qu'autour, au-delà de la protection qu'apporte la fontaine, des bêtes sanguinaires rodent... Comme des loups ils sont, immitant la beauté étincelante de ses frères qui le protègent, mais ils ne sont que des ombres, des demi-êtres teintés de sang, de haine et de culpabilité. Ils baignent dans le vice et le crime. Ils hurlent comme des forcenés, une complainte d'une tristesse infinie, lancée à la lune, mais ils ne l'auront pas, car ses frères veillent...

Wan se réveille. Reposé, il regarde l'heure : 5:42 du matin...

Le jeune homme s'assoie sur son lit, et se frotte les yeux en soufflant doucement. Ne réalisant pas grand chose. Ne sachant pas comme souvent si cette réunion ou rituel était réel ou si ce n'était qu'un rêve.

Bon, l'avantage, c'est qu'on est dimanche. Donc pas de rendez-vous ni rien d'urgent. Liang devrai rentrer chez lui dans la journée. Lui saurai démêler tout ça.

En attendant, il prend son manteau, et sort dehors chercher de quoi prendre un petit déjeuné. Apres avoir fait plusieurs centaines de mètres, il se rend compte qu'il va être un peu plus compliquer de trouver un truc a manger... à 6h, un dimanche.

Il continu sa quête du petit déj, marchant un peu au hasard, ses pensées sont plongée dans ce rêve obsessionnel. Il ira faire des petites recherches dans ses bouquins sur l'occulte à propos des loups, de cette lumière ou fontaines ; ou encore sur le net.

Après avoir déambulé longuement dans les rues désertes, Wan finit par tomber sur un 24/24 tenu par un confrère chinois où on lui vend des donuts un peu secs qu'il emporte dans un sac en papier que le gras rend vite transparent. Il rentre donc au bureau où il commence ses recherches sur internet, tout en se remémorant tout ce qu'il a lu ou appris comme symbolisme sur les loups.

Pendant qu'il tape sur son clavier, il ne peut s'empêcher de remarquer la phalange griffue posée sur son bureau, là où il l'avait laissée cette nuit...

[Fais-moi un jet de Intelligence + Occulte, puis de Astuce + Informatique pour ta recherche sur internet]

1 réussite pour Intelligence + Occulte, puis de 2 réussites pour Astuce + Informatique

Alors qu'il s'est installé sur son bureau pour feuilleter ses livres, il lance en même temps quelques pages Internet issue de ses Favoris. En lisant quelques résultats de ses recherches, il manipule doucement le bout d'os. Mais avec le bout de son stylo, pour éviter tout contact avec cet étrange objet. Il préfère en apprendre plus avant de prendre à pleine main cet artefact inconnu.
Du coup, il fait attention aux différentes gravures, illustrations, ou descriptions de fétiches semblables dans les différentes littératures.
Il faudra qu'il pense a essayer d'analyser cet objet, essayer de ressentir quelle est réellement l'énergie qui en émane. Il faudra aussi qu'il résolve le mystère de son arrivé dans ses locaux. Pourquoi, comment, et par qui ?

Les loups ne sont pas fréquents dans l'imaginaire occulte chinois, et Wan ne se souvient pas en avoir vu un seul associé à un quelconque symbolisme. Il a beau parcourir sa bibliothèque et ses nombreuses connaissances en la matière, rien ne lui revient à ce sujet.

Au beau milieu de sa recherche, alors qu'il ouvre un épais volume sur l'occultisme, Wan est happé par une vision. Deux yeux incandescents, fondus dans un tourbillon d'argent en fusion, le regardent. Il sent la puissance de ce regard le frapper de plein fouet, et il chute sur son séant, le souffle coupé. Le livre lui tombe des mains, mais l'empreinte de ce regard plein de douleur s'est incrusté dans son esprit, gravé en lettres de feu. Dans ces yeux se lisait l'agonie, mais aussi un amour éternel, indestructible : le regard d'un père qui s'est sacrifié pour ses enfants.

Lorsque Wan se redresse, des larmes coulent à profusion le long de ses joues. De gros sanglots lui remontent du ventre et éclatent dans sa gorge. Il pleure comme il ne l'a pas fait depuis des années, comme un enfant. Cette crise de chagrin inexplicable lui transperce le coeur, et bien qu'elle passe après quelques minutes, elle le laisse vidé, purifié, et, étonamment, plus serein que jamais.

Il commence alors ses recherches sur internet, en jouant du bout du stylo avec l'os posé sur son bureau. Il est déjà près de midi, il a passé toute la matinée sur ses recherches en occulte. Son ventre gargouille alors qu'il parcoure site après site de gothiques éplorés, d'emo mythomanes et autres fanas de l'occulte du dimanche. Il a du mal à glaner quoi que ce soit de réellement intéressant. En son sein, il lui est difficile d'associer cette fontaine de lumière a autre chose qu'un point d'équilibre Yin Yang, une source d'énergie et de sérénité créée par la jonction des forces primordiales.

Et créer ces lieux d'équilibre, c'est justement son métier...

Il range ses affaires, emballe l'os dans un tissu, emporte le livre sur l'occultisme qui l'avait interpelé et décide de rentrer chez lui. Au calme dans son appartement, Wan pourra plus aisément méditer. Il pense également à envoyer un texto à Liang pour dire qu'il est rentré sain et sauf de sa balade de la veille. Qu'ils en parleront après.

Avant d'arriver à proximité de 77th Street, il se lève et se prépare à la vague d'énergie négative de la veille, ou tout autre chose. Il ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé la nuit dernière ici.
Il s'aperçoit également qu'il a mit la main dans son sac. Et qu'il serre de manière crispée ce petit morceau de tissu enroulé autour du bout d'os.

Mais alors qu'il approche du lieu fatidique du déséquilibre, il découvre avec stupeur que la perturbation est terminée. Un équilibre précaire a été restauré, ce qui permet à Wan de franchir cette zone sans être assailli. Les poubelles calcinées ont été évacuées, les gens se comportent normalement, tout semble être rentré dans l'ordre.

[Fais-moi un jet de Astuce + Calme]

Wan va voir plus en avant, voir s'il serai possible d'aller voir dans les galeries. On est dimanche, il devrai pas y avoir grand monde sur le quai, voir même les surveillants...

Wan passe une heure à explorer les lieux du déséquilibre. Mais il ne retrouve rien. Pas une trace, pas un signe. La tâche de sang a disparu... Quant à ce qu'il s'est produit après, Wan a beau essayé, il ne se souvient plus... Il ne se souvient que de sa fuite. Tout le reste n'est qu'un vaste trou noir, et tout en lui l'incite à quitter vite les lieux, malgré le retour à l'équilibre.

Le Jeune homme remonte dans la prochaine rame et retourne chez lui.
Il se prépare à manger et commence à s'installer dans son salon. Allume quelques bâtons d'encens, mets un fond sonore pour couvrir les bruits extérieurs, mets son téléphone en vibreur loin de lui. Il prépare les différents fétiches, bols et dessins autour de lui afin de commencer la méditation.
Une fois posé et au calme, il prend le morceau de tissu contenant le morceau d'os, le déballe et le tient dans le creux de ses mains. Il se laisse ensuite partir dans ses pensées et ses rêves. Il libère son esprit.

Sans vraiment s'en rendre compte, Wan se laisse dériver dans un état de semi-conscience. Autour de lui, le monde est étrange. Flou, biscornu. les couleurs ont changé, les objets ne sont pas les mêmes... Certains se déplacent tout seul. Au-dehors, le ciel est d'un gris laiteux, et le paysage est baigné dans un brouillard grisâtre.

Très vite, Wan réalise qu'il a pleinement le contrôle de ses facultés, qu'il peut bouger à sa guise et intéragir avec cet étrange environnement : un lieu qui ressemble à son appartement, et qui, pourtant, lui est totalement étranger.

Wan fait attention au morceau d'os qu'il a dans la main, puis se lève pour touché chaque objet, comme s'ils étaient tous nouveaux. Puis il essaye de ressentir l'atmosphère, comment est-elle chargée. Rêve-t-il, voit-il le Yin et le Yang comme s'ils s'étaient matérialisés ? Enfin, il va se voir dans un miroir, et va vers la fenêtre, pour essayer d'apercevoir d'autres personnes dans la rue.

Wan touche chaque objet dans l'appartement avec un étrange sentiment de familiarité, d'autant plus troublant qu'il ne les reconnait qu'à grand peine. Son chez lui, organisé selon les principes du Feng Shui, reste un lieu de vie où s'entassent papiers et autres. Ici, tout est rangé au centimètre prêt pour respecter les principes de l'équilibre Yin/Yang. A la fenêtre, Wan tombe sur une troupe de petits enfants aux visages déformés par un sourire plus grand que nature, portant des ballons, ou des jouets multicolores. Les bâtiments sont tordus et colorés : Wan ne reconnait rien.

Lorsqu'enfin il trouve un miroir pour se contempler, il approche avec peine, le cœur battant. Ses yeux se ferment malgré lui. C'est alors qu'il entend une voix dans son dos :

"Que fais-tu ici, Nuzusul ? Tu es du mauvais côté. Ouvre les yeux !"

Wan tressaille. Ses yeux s'ouvrent sans qu'il ait pu se retourner pour voir l'origine de la voix impérieuse. Dans le miroir, il tombe nez à nez avec lui-même...

Mais son visage est celui d'un loup.

***

Wan prend une profonde inspiration. Son reflet habituel le contemple depuis le miroir, pâle, les yeux soulignés de cernes violacées. Un rêve ? Un rêve éveillé... Il l'ignore.

C'est alors qu'il aperçoit la lumière rouge qui clignote sur son répondeur, signifiant que quelqu'un à laisser un message sur la messagerie de son bureau...

Wan ignore son répondeur, des questions plus immédiates le travaillent.

Que se passe-t-il ? Le jeune homme vit des moments bien étranges ces deux derniers jours. Des ressentis, des évènements, des trous de mémoires, de la colère, des rêves, des loups, des griffes tombées du ciel, et un reflets qui parle... Il lui faut des réponses, et pour la première fois, il rencontre quelqu'un, ou quelque chose.

"- Qui es-tu ? Quel est ce côté ? Que ce passe-t-il ce week-end ?"

Mais les appels du jeune homme demeurent sans réponse. Son appartement est désespérément vide, désespérément silencieux.

De nouveau seul, il essaye de reprendre ses esprits. Et va vers son répondeur.

La voix mécanique et monocorde du répondeur retentit dans l'appartement.

"Vous avez 1 nouveau message. *bip*"

Au bout du fil, une voix de femme, d'un certain âge :

"Oui bonjour, ici le secrétariat de Hunter's College. Désolé de vous appeler un dimanche. Nous souhaitions contracter les services de monsieur Cheng-Hao pour l'arrangement scénique du nouveau bureau du doyen de l'université. Nous avons entendu beaucoup de bien de vos travaux et nous souhaiterions que vous vous occupiez de ce dossier dès que possible. Le doyen est prêt vous recevoir dès demain si vous avez un créneau de libre. Vous pouvez rappeler à ce numéro aujourd'hui, ou demain matin afin de convenir d'un rendez-vous. En vous remerciant, bon week-end."

"-Tiens" le jeune homme s'étonne de cet appel.

Avant de rappeler, il fait vite fait des recherche sur le Hunter's College. Il en a déjà entendu parlé, mais mieux vaut se renseigner sur son interlocuteur avant tout entretien, ne serai-ce téléphonique. Il tombe vite sur la page sur site officielle de l'université, wikipedia, les différentes communauté et clubs, etc. Puis il trouve facilement une carte de localisation des structures dans New York pour mieux appréhender les différentes énergies qu'il pourrai y avoir.
Puis il rappelle la secrétaire pour fixer un rendez vous.

Son appel est reçu presque immédiatement, et la femme au bout du fil se présente immédiatement comme la secrétaire et assistante personnelle du doyen de l'université, Pr. Nash Anderson. Celui-ci est disponible pour recevoir M. Cheng-hao dès demain matin, 9h. Elle demande si cet horaire lui convient. Wan n'a justement pas de rendez-vous à cette heure.

Enfin une occasion de se remettre au travail et d'oublier les événements etranges de ces deux derniers jours... Sans oublier que Liang ne tardera pas à revenir... Les choses sont elles en train de rentrer dans l'ordre ?