Wanted !

Heinrich ouvre les yeux, discernant les feuillages usés d'arbres, et sa vision trouble mêlée au désarroi de l'épisode auquel il vient d'assister lui fait se demander s'il est mort. Cependant, les odeurs d'urine, de pots d'échappement et d'animaux morts, ainsi que les bruits d'un trafic intense, le ramènent à la réalité. Il est allongé de tout son long sur le dos, dans ce qui semble être un petit parc au bord d'un gros axe routier. L'herbe sale, les arbres mourrants et les bancs cassés lui indiquent que le lieu n'est pas très bien entretenu, ce qui n'est pas étonnant vu sa localisation.

Il n'a pas l'impression d'être blessé. Il a perdu son manteau dans l'affaire, son flingue aussi. Il tourne la tête et voit qu'il n'est pas seul. Michelle est là, à ses côtés, emmitoufflée dans le manteau d'Heinrich, les genoux repliés à l'intérieur, son visage dénotant un intense questionement intérieur. Ses yeux sont perdus dans le vague et elle se ronge machinalement un ongle du pouce .

Elle aperçoit qu'il s'est réveillé et lui sourit tout en lui passant les mains dans les cheveux pour le rassurer. Elle n'a pas l'air blessée mais elle semble épuisée.

Des coups de feu, de la chair giclant ça et là, des hurlements de bêtes, puis, le calme, et cette peur qui lui glaçait l’estomac. Heinrich ouvrit les yeux, le vent pollué de la ville chassa rapidement l’impression qu’il avait : celle de ne plus être du monde des vivants. Ce dernier était perdu, il ne comprenait pas ce qui c’était passé, et le seul souvenir clair de cette soirée restait … le SWAT.

Michelle était là, elle devait être nue sous le manteau du jeune homme, chose plutôt étonnante. Remarquant que le jeune homme c’était éveillé, elle tenta un geste rassurant en passant sa main dans les cheveux du jeune homme, mais ce dernier semblait encore trop préoccupé pour y prêter attention.

Relevant le haut de son corps, pour prendre une position assise, le jeune homme regarda tout autour de lui avant de tourner le visage vers la seule personne qu’il connaissait.

« - Où est Dante? Les autres? Mahaka? Le … SWAT? Qu’est-ce qu’on fout là? Faut se barrer ! Si ils nous trouvent je donne pas cher de notre peau ! »

Heinrich tenta de se lever, mais tout ceci était encore trop frais dans sa tête. Le Molosse mis la main sur son front, tout dans sa tête semblait marcher à une vitesse trop grande pour comprendre quoique ce soit. Et surtout, surtout, comment avait-il survécu à une telle fusillade? Pourquoi était-il dans ce parc? Pour lui, tout le monde était mort là-bas … Les hommes que Michelle avait trouvé, le SWAT peut-être … Mahaka les auraient-ils tués? Et surtout …

Heinrich releva la tête vers la seule personne qu’il connaissait, son regard était dur : On avait touché à quelque chose qui lui appartenais.

« - Quelqu’un à fait du mal à Dante? Qui? »

A vrais dire, le Molosse ne savait plus comment réagir, après tout ce qui c’était passé … Et tout ce qui tournait dans son crâne, le jeune homme était comme perdu dans un flot continue de questions. Malgré tout, il essaya quand même de se relever, de manière à partir au plus vite avec Michelle le plus loin possible de toute cette merde. C’est là qu’une autre question lui traversa l’esprit … Comment avait-elle survécu?

Michelle prend un profonde inspiration.

- C'était un coup monté. Les flics nous attendaient. Je ne sais pas qui nous a balancés... On le saura peut-être jamais. Dante va bien, il nous a suivi. Les autres, je ne sais pas. J'en ai vu certains mourirs, mais c'était un tel carnage... On s'est fait attaquer dans le dos par je ne sais qui, j'ai été renversée sur toi. Tu as dû te cogner la tête. Irvine m'a aidé à te sortir de là, mais il s'est fait flinguer. J'ai réussi à te trainer jusqu'à la route où on est montés dans un taxi qui nous a emmenés ici. Ca flinguait encore dans tous les sens, donc je crois pas qu'ils m'aient vus partir. Mais si un seul des Black Dogs a survécu à la fusillade, ils pourront t'identifier. Tu seras sûrement recherché. Tu sais ce que tu vas faire ?

Un coup monté, un putain de coup monté. Voila ce qui c’était passé. Le jeune homme avait envie de crier, de hurler, pour laisser s’échapper le surplus de colère qu’il était en train d’engranger à cause de cette connerie. Mais il préféra rester calme, et, encore une fois, seul son regard traduisait ce qu’il ressentait vraiment.

Un plan autan élaboré, la seule fuite pouvait venir de Mahaka, ou d’un des potes de Michelle … Mais Le Molosse faisait confiance aux deux. Il y avait autre chose, le SWAT était une énigme qu’il n’arrivait pas à résoudre … C’était pas clair, comme à chaque fois que le jeune homme était de la partie.

Etait-il maudit? Cette idée traversa son esprit. Après avoir pris conscience que Dante était bien présent, le jeune homme caressa machinalement son crâne, seule source de réconfort dans cette période de doutes. Mais peu importe, si le jeune homme était maudit, il allait se battre, comme il l’avait toujours fait, et pèterais la gueule de celui qui était à l’origine de tout ça.

Heinrich tourna la tête vers Michelle.

« - Ce que je vais faire? Déjà, j’aimerais que tu me dise ce que tu as vraiment vu ce soir. Tout ce qui c’est passé n’a pas de sens, personne dans mon entourage n’aurait pu me vendre, ni toi ni Mahaka, et vous êtes les seuls à vraiment savoir ce qui était prévu.

Ensuite, je vais appeler ce Mahaka, qui me donnera sa version des évènements, puis je me mettrais à chercher d’où venais la fuite, et enfin je ferais payer tout ceux qui sont à l’origine de ce drame. Si je suis recherché, cela ne me laisse que peu de temps, alors dit moi ce que tu sais et barre toi avant qu’on te vois avec moi. Et dit moi aussi qui t‘a foutue à poil, je m‘occuperais de lui au passage.»

Le jeune homme s’appuya à un arbre, attendant la suite des évènements.

Michelle soupire et se lève, faisant quelques pas colérique.

- Et moi, tu crois que j'ai envie de repenser à tout ça ? Tu y penses à ça ? Non, t'es trop occupé à penser à ta petite gueule, à ton petit honneur baffoué ! Tu sais dans quelle merde je m'suis foutu pour toi ? P'tain j'y crois pas...

Elle commence à fouiller les poches du blouson pour trouver une clope, mais elle en sort le flingue qu'elle lui tend en le tenant par le canon.

- Tiens, j'ai ramassé ça avant de partir. Dans les prochains jours, tu risques d'en avoir besoin. Et oublie Mahaka et les autres types qui ont participé au coup, s'ils ne sont pas morts, c'est chez eux que les flics t'attendront. Quand à mes fringues, c'est moi qui les ait jetées, j'ai laissé des bouts dans la fusillade, j'aurai pu être facilement reconnue. Je vais appeler un contact qui va me faire disparaître...

Elle lui lance un regard brûlant de sentiment en lui tendant la main :

- Tu pourrais venir avec moi...

En effet, le jeune homme ne pensait qu’a son honneur bafoué, ce qu’il avait vécu, cette fusillade dont il avait été la seule victime, et Michelle avait sciemment participé à tout ceci, sachant parfaitement ce qui pouvait arriver, et les risques qu’elle allait rencontrer en le suivant.

Malgré tout ça, malgré la leçon qu’elle essayait de donner au jeune homme qui, lui, ne voyait aucun mal à agir comme il le faisait, elle lui tendis un flingue pour se défendre, et lui proposa même de la suivre, de disparaître.

Disparaître, c’était une idée des plus tentantes, mais pas oublier ce qui c’était passé, ni faire payer ceux qui c’étaient joués de lui. Un dilemme? Non. Pas vraiment. Heinrich c’était déjà fait à l’idée de ne pas revenir vers sa famille, pour ne pas les impliquer. Mais Michelle, elle, il la voyait comme quelqu’un sur qui il pouvait compter, et le regard plein de sentiments qu’elle lui avait lancé n’eut pas de réponse, le jeune homme restait fermé. Son objectif n’avait pas été atteint, mais à présent il allait devoir courir après d’autres personnes, faire son enquête, et casser des dents pour y arriver. Ce scénario lui plaisait, il n’avait pas besoin d’autre chose.

Le jeune homme pris le flingue et le mis sous son T-shirt, dans son jean.

« - T’a raison Michelle, je ne peu pas laisser quelqu’un me cracher dessus comme ça. Je suis d’accord pour te suivre, mais si tu pense un instant que je vais oublier cette histoire, tu te plante. Je ne laisserais pas ces salops partir avec mon territoire et notre commerce en souriant, les mains dans les poches. Je vais les retrouver, et leur prouver que le Molosse est un cauchemar pour ses ennemis. Cette histoire ne fait que commencer. »

Le jeune homme pris la main de Michelle, comme pour appuyer ses paroles.

« - Je te remercie pour tout ce que tu as fait, tu m'a sauvé la vie et je ne l'oublierais pas. Maintenant, c’est à toi de faire un choix. Celui de me laisser régler cette affaire, ou de m’oublier jusqu’au jour où j’aurais terminé tout ça. C’est à toi de savoir si tu veux continuer à t’impliquer. La seule chose que je suis, c‘est mon instinct, sa n’a jamais changé et ne changera jamais. Alors, qu’est-ce que tu décide? »

Michelle tape du pied par terre de dépit et de rage.

- Mais t'as rien compris ! Ca t'a pas suffit un échec ? Tu veux y laisser plus que ce que tu as déjà perdu ? T'es sorti de ta ligue Heinrich. On négocie pas avec des coups de poings dans une situation comme la tienne, c'est fini, tout ça, c'est la cour des grands maintenant. C'est pl...

La jeune fille est interrompue par une sonnerie provenant de la poche du Molosse. En sortant son portable, il voit les mots "Private Number" s'afficher sur l'écran fendu.

Les paroles de Michelle avaient fait mouche. La cours des grands, elle avait raison. Avec son coup, Heinrich n’était plus fait pour le bac à sable, même si le SWAT lui était tombé sur la gueule. Le Molosse resta un moment à regarder cette jeune femme. Le téléphone sonna une fois, puis une seconde avant que le jeune homme ne réagisse.

Sur l’écran était marqué "numéro inconnu". Sa pouvait être un piège, mais dans tout les cas il était prêt à prendre le risque de répondre. Depuis quand le SWAT recherchait les gens de cette manière … Le jeune Allemand décrocha.

« - C’est pour quoi? »

La seule chose qu’il dit. Heinrich craignait qu’on piste son numéro, et préférait donc connaître rapidement la raison de l’appel. Si tout ceci paraissait trop farfelu, il ne resterais pas longtemps au bout du fil.

A peine a-t-il décroché qu'un violent revers de la main de Michelle le lui arrache des mains.

- Mais putain ! T'es vraiment trop con !

Elle bondit jusqu'au portable qu'elle explose d'un violent coup de talon.

- T'as rien compris ou quoi ? Tu crois que si c'est les flics, ça leur prend une minute pour détecter ta position ? Que dalle ! Tu décroches et c'est mort ! Ca y est on est baisés ! Démerde toi, tiens, moi j'me casse.

Elle se détourne de lui et s'éloigne à petites foulées tout en sortant un téléphone de la poche du manteau.

Voila. Le jeune homme se retrouvais enfin seul, seul contre la grande pomme et au centre de sa pourriture, comme à son habitude apparemment depuis une semaine. Là où le destin avait fait de lui une légende urbaine, ce dernier semblait tout faire pour que le jeune homme s’en morde les doigts à présent, mais Heinrich ne s’arrêterais pas.

Après avoir répliqué un « c’est ça casse toi » à Michelle, plus par fierté qu’autre chose, le jeune homme la regarda partir avant de réfléchir à ce qu’il allait faire. Ce dernier ne pouvait pas mettre sa famille en danger, et devrait joindre Mahaka au plus vite, ou trouver un endroit où manger et dormir tout seul. Cage pouvait aussi s’occuper de le « réintégrer », mais … C’était trop dangereux de traîner avec des anciens collègues de deal.

Dans tout les cas, la première étape était de se planquer car si Michelle disait juste, les flics tarderaient pas à boucler la zone. En même temps, le jeune homme c’était toujours démerdé pour que les poulets n’aient rien de gros contre lui … Pourquoi le Molosse était recherché maintenant?

Peu importe, il fallait se dépêcher. Faisant confiance à son instinct, à ses habitudes de ‘road-surfer’, le jeune homme chercha le genre de ruelles dans laquelle les jeunes vont pour échapper aux flics. Son but était clairement de retourner dans le Bronx, proche du lieux où la fusillade c'était passée, car même si c’était dangereux, son enquête commençait là-bas.

Lorsqu'Heinrich lâche sa réplique, Michelle s'arrête de marcher, comme figée, et l'Allemand peut sentir la rage émaner d'elle comme une aura pulsant au rythme des battements de son coeur. Un instant, le temps semble comme suspendu alors qu'il la sent lutter contre l'excedent de colère essayant de prendre possession d'elle. Puis, tout s'estompe, Michelle se retourne vers lui, franchit les quelques pas qui les sépare, et lui colle son talon en pleine tête.

La violence de l'impact le fait voler en arrière. Il fait un tour en l'air avant d'atterrir le dos contre un arbre. Il perd conscience quelques secondes, suffisament pour que, lorsqu'il ouvre les yeux, il soit seul dans le parc. Seul Dante demeure à ses côtés, et au grand désarroi d'Heinrich, il comprend immédiatement que ce dernier n'a pas attaqué Michelle lorsqu'elle lui a emplafonné le portrait.

Il porte une main tremblante à sa joue et ses doigts rencontrent de la chaire bien plus tôt qu'il ne l'avait prévu. Les tissus autour de sa mâchoire ont triplé de volume, une molaire a été déchaussée par la violence de l'impact et il a du sang plein la bouche.

C'est alors qu'il se relève doucement, prenant appuis sur ses membres flageolents, que le son lui parvient : un rotor d'hélicoptère dans la nuit New-Yorkaise.

[Tu t'es pris 3 niveaux de blessure, 1 létal, 2 contondants, pour t'apprendre à ne pas contrarier une femme blessée]

Le coup choqua le jeune homme qui, inconscient, repensa à sa mère. Sans même s’en rendre compte, son cerveau avait switché de la dure réalité qui, sur le moment, était un talon dans la gueule, à une doux souvenir de sa famille. Oh, il ne dura pas longtemps, mais assez pour qu’au réveil, le choc soit dur.

Le jeune homme resta un moment, la main sur la joue, la bouche légèrement ouverte, à comprendre que la seule personne encore capable de l’aider était parti, en lui laissant un petit souvenir, à cause de sa fierté. Une larme coula, et se mélangea au sang sur la joue du jeune homme, avant que ce dernier ne l’essuie d’un revers de la manche - Ça ne lui était pas arrivé depuis des années.

La pression était forte, trop forte, et Heinrich commençait à avoir du mal a la supporter. Malgré tout, et cette fois-ci par peur d'être découvert, il allait devoir faire vite. Serrant les dents, il se rendit compte que sa dent lui faisait un mal de chien. Le Molosse regarda une dernière fois autour de lui, espérant y voir la silhouette de Michelle, mais sans succès.

Levant les yeux au ciel, Heinrich chercha l’hélicoptère tout en essayant de rester planqué derrière l’arbre. Il était encore sous le choc, et allait mettre une minute à reprendre ses esprits, avant de commencer sa fuite. Toujours le visage dirigé vers le ciel, il réfléchis à un moyen de s’évader sans encombres.

Heinrich aperçoit un hélicoptère fonçant droit dans la direction du petit parc où il se trouve, portes latérales ouvertes. Il comprend vite qu'un sniper est embarqué dans la machine et que s'ils sont là pour lui, il se fera tirer comme un lapin.

Dante commence à aboyer, la nervosité d'Heinrich lui montant à la tête. Le parc est désert pour l'instant, et à part le bruit constant des voitures empruntant à grande vitesse l'énorme route à six voies qui longe le parc, rien ne bouge. Il discerne au delà des arbres une petite rue longeant un quartier résidentiel assez aisé, une ribambelle de maisons avec jardin. De l'autre côté de la grande route, il aperçoit les hautes tours d'une zone d'activité.

[Tu peux me faire un jet d'Astuce + Calme pour essayer de capter où tu es, et du coup en savoir plus sur le quartier]

Après ce qu’il avait vu, le Molosse était quasiment certain que cet hélicoptère était là pour lui … Dante qui ne faisait qu’aboyer n’arrangeait rien. Se tournant vers son chien, il lui donna l’ordre de se taire, et dans la seule langue qu’il arrivait à maîtriser vu son état.

« - Halt den mund Dante ! »

Le fuyard tourna la tête à droite, puis à gauche. Il fallait trouver une issue, et il ne fallait surtout pas se faire repérer. Un hélicoptère reste un engin peu maniable dans les tournants, mais engager une poursuite avec cette machine aux trousses relèverait de la folie pure.

Si il était parti avec Michelle, et si il n’avait pas répondu à ce putain de portable … Il n’en serait pas là. En fait, bien des choses l’avait emmené à se retrouver ici, mais bien qu’il ne l’ai jamais souhaité, il était responsable, et ça le faisait rager.

Le mieux restait d’aller au Bronx, là où la police serait déjà un problème de moins. Après ça, il devrait se démerder comme c’était possible, et le mieux serait peut-être de reprendre contact avec l’ami de Cage au hangar.

L’hélicoptère approchait, il allait devoir courir, courir vite, fuir loin, très loin. Le jeune homme était vraiment dans un mauvais coin, car un milieu social élevé emmenait les gens à appeler les flics beaucoup plus vite, et le Molosse ne devait pas être repéré. Par le Nord, le jeune homme pourrait rejoindre la 14° avenue qui, après, l’emmènerais à 149° rue. De là, il rejoindrais Whitestone Bridge, mais d’ici là, il lui faudra une voiture … Dans tout les cas, le mieux était déjà de se rapprocher de whitestone.

« - Dante, cours ! »

Le jeune homme se mis à sprinter, son seul instinct de survie pour carburant, en direction du Nord où il aurait un avantage de plus face aux autorités. Après ça, il appellera certainement Mahaka. C’était le mieux, et le marabou n’aurait pas pu mourir là-bas, il était bien trop … spécial pour ça.
Les idées du jeune homme s’emmêlaient toutes seules, sous l’effet de l’adrénaline montante. Ce qui était sûr, c’est que Le Molosse courrait comme il ne l’avait jamais fait pour rejoindre cette avenue. Une fois là-bas, il aviserais.

[ jet astuce + calme => 8 1 3 5 => 1 réussite.
jet sprint 5 4 4 1 4 => échec critique -_-]

Alors qu'Heinrich court à en perdre haleine, les bruits de sirènes lui parviennent, de plus en plus puissants et de plus en plus proches. Alors qu'il déboule sur 14th Avenue, il arrive nez-à-nez avec une patrouille en pleine accélération. Alors qu'il tente un saut de côté pour l'éviter, il se tape le pied contre le bord du trottoir et vole, s'étalant de tout son long sur le bitume, les genoux en feu. Immédiatement, un crissement de pneus, une portière qui s'ouvre et deux flingues lui sont braqués dessus alors qu'il s'est tout juste redressé :

- FREEZE !

L'un des flics, le passager, a callé ses deux bras sur le toit de la caisse, les deux mains refermées sur la crosse de son Smith & Wesson, l'habitacle lui faisant office de couverture. Son collègue, lui, est toujours dans son siège, une main sur le volant, l'autre tenant son revolver braqué à travers la vitre ouverte directement sur le molosse qui est juste en face de lui sur le trottoir.

Le Molosse était vraiment mal, mais il fût rassuré de voir que la police ne tenait apparemment pas à le tuer a vue … peut-être qu’avec un peu de chance il réussirait à s’en sortir sans fuir au final. Enfin, le jeune homme ne savait trop quoi faire. Il ne pouvait pas partir, il était cerné.

Ne tentant même pas de se relever, le jeune homme mis les mains derrière sa nuque, a plat ventre, et releva le col de son T-shirt pour montrer son arme, de manière à ce que la police n’ait plus qu’a la cueillir. La meilleure chose à faire, dans ce genre de cas, était de coopérer.

Heinrich regarda Dante. Le chien devait être prêt à agir, mais le jeune homme ne pouvait pas le laisser foncer sur les flics pour le couvrir.

« - Dante ! Assis ! Pas bouger ! »

Le Molosse avait les genoux en feu, sa bouche pissait le sang, et il était déjà essoufflé de sa course. D’habitude, il s’en sortait bien, mais ces derniers temps, la malchance semblait danser avec lui. Enfin, peut-être que la police serait indulgente avec lui, le connaissant assez pour savoir qu’il peut être un élément de valeur dans leur camp.

Le flic passager fait le tour de la voiture en lui énonçant ses droits. Il le menotte puis lui retire son arme visible avant de le fouiller intégralement pour être sûr qu'il n'en a pas une autre de dissimulée. Une fois satisfait, il le colle à l'arrière de la voiture avec son chien tandis que le chauffeur se détend et déclare à la radio :

- Patrouille Q-29. Avons intercepté le fugitif. Il s'est rendu sans résistance. Nous le ramenons au QG. Over.

- Bien reçu patrouille Q-29. Bon boulot. L'hélico va vous faire escorte jusqu'au Bercaille en cas de grabuge.

- Je suis sûr que ma femme sera ravie. A tout de suite.

Le deuxième agent prend place dans son siège et la voiture démarre, toute sirène dehors. Le bruit des hélices les suit alors qu'ils se dirigent vers le NYPD 107th Precinct qui ne se trouve qu'à deux rues de là où Heinrich a été intercepté.