Après une nuit mortelle

- Ha ha ! fait la femme Maori. Tu ne parles pas ma langue blanc-bec ! Peut-être un jour...

Elle frappe trois coups à la porte et lance une autre interjection dans cette langue étrange qui semble étrangement familière. Peut-être le Molosse l'a-t-il entendue dans un film ou à la télé ? Il ne s'en souvient plus.

La porte s'ouvre, et un colosse Maori habillé de cuir, son visage couvert de tatouages rituels, ouvre la porte.

- Tu veux kek'chose, blanc-bec ?

Ok, c'était peut-etre un rêve étrange, comme quand on se vois en train de parler à des oiseaux. Ou alors, les bières de Cage étaient blindés de THC, ce qui lui faisait des effets étranges. Cette langue doit être celle de leurs pays, après tout. Enfin, cette femme était impressionante, mais si c'était juste un mauvais trip il n'y avait pas vraiment a s'inquiéter.

Tournant la tête vers la porte, il regarda le gars au corps couvert de tatouages. Les siens étaient vraiment beaux, et le jeune homme ne pouvait pas s'empêcher de penser à celui qui lui avait donné l'adresse voila quelques heures. Comme si ces gens étaient plus liés que ce que Heinrich pensait. Enfin, pour des vendeurs d'armes, ces gars n'étaient pas vraiment présentables ... On dirait vraiment un arêne clandestine ici, et ces gars avaient des têtes de tueurs.

Quand le Molosse sortirait d'ici, il demanderait à la femme de le suivre pour se battre Mercredi. Elle sera peut-être d'accord qui sait ... Enfin, le jeune homme devait répéter encore une fois ce qu'il avait à faire ici avant de rentrer apparement. Il se contenta alors de répéter sa dernière phrase.

"-Je dois parler à Mahaka, c'est Ahuna qui m'envoie ici, il m'a dit que je trouverais ce que je cherche."

Il ne croisait plus ses bras maintenant. L'allemand avait réussit a relativiser la situation, ce qui lui vallait quelques minutes de calme. Et quand le THC dans son corps s'en irait, il en toucherais de mots a Cage pour lui faire comprendre que les prochains rendez-vous ne se passeront pas dans sa sère.

- Hoy ! Mahaka ! lance le portier par-dessus son épaule, suivit d'une autre démonstration de cette langue incompréhensible. Une voix usée répond et le portier s'écarte.

- Entre, blanc-bec.

Heinrich aperçoit enfin l'intérieur du hangar. Il ne s'agit que d'une seule pièce, les murs en taule rouillée sont décorés d'autres trophés similaires à celui de l'entrée, ainsi que des tayahas, les lances de combat Maori, des boucliers et des masques. Des matelas sont entassés dans un coin, et le toit est découpé dans un autre pour laisser s'échapper la fumée d'un large feu qui a noirci la taule sur plusieurs mètres de hauteur. Des caisses de bois sont entassées un peu partout, certaines ouvertes, révélant les armes et autres marchandises qu'elles contiennent.

Une douzaine d'individus se trouvent à l'intérieur, la plupart d'origine Maori, mais avec tout de même quelques Caucasiens et Hispanos, bien que tous soient tatoués et scarifiés comme les deux premiers qu'il a vus, ce qui est facile à voir vu qu'une bonne partie de ces gens sont torse nue, les hommes aussi bien que les femmes. L'endroit est une vraie fournaise survoltée et étouffante, et l'odeur de sueur et de chaleur corporelle monte immédiatement à la tête du Molosse.

Dante est tapi au sol devant le bâtiment et refuse de rentrer. Il tremble et grogne, tiraillé entre son devoir envers son maître et la terreur qui lui agite les boyaux.

Un vieux Maori aux cheveux gris et marchant avec une canne se dirige vers Heinrich, son regard intimidant mais accueillant fixé sur le nouveau venu.

- Le Molosse, si je ne m'abuse. Soit le bienvenu chez nous. Je suis Mahaka.

Le Molosse fit un premier pas dans le batiment, et vit rapidement que son chien ne voulait pas rentrer. Quelque chose d'étrange vu que Dante était tout de même entrainé pour se fouttre du danger ... L'évènement du fusil a pompe le prouvait.

Se retournant totalement vers son chien, il lui lança rapidement un ordre, avec un air sec prouvant que Heinrich n'avait pas de temps a perdre.

"- Suis-moi Dante !"

[manipulation + animaux - 3 => 2 9 1 => 1 réussite]

Puis, se retournant sans vraiment vérifier si le chien l'avait suivi, question d'habitude, il regarda autour de lui. Les pièces étaient vraiment étranges, et le lieux avait des airs de secte indienne, les armes en plus, et les fleurs en moins. Bref, le tout bien plus agressif que d'habitude. Le jeune homme pensait connaitre beaucoup de choses sur ces lieux, pourtant il ne s'attendait pas à ça.

Quand il arriva proche du feu, ses yeux s'écarquillèrent. Des hommes et des femmes presque nus et tatoués. Heinrich regarda rapidement les pupilles des gens, de manière a s'assurer qu'aucun n'avait pris de drogues étranges. Tout cela était de plus en plus foux, et la thèse du rêve se faisait de plus en plus forte. Entre le gars qui fait trembler la terre et cet endroit, il y avait vraiment de quoi se poser plusieurs questions.

Heinrich ricana un peu au moment où un homme qui semblait plus vieux et ... sage que les autres s'avança vers lui. Il avait l'air accueillant, c'était une chose que le jeune homme se mis a appécier sur le moment.

"- Bonsoir Mahaka, Ahuna m'a dit que tu saurais m'aider. Je compte former mon gang ..."

Le jeune homme faillit dire quelque chose d'autre, mais préféra se raviser. Rêve ou pas, cette discution était importante pour la suite. Il faudrait faire attention a chaque mot, et ne pas froisser ces hôtes pour le moins étranges.

Dante s'avance à taton, la tête basse, tout signe d'agressivité ou de fierté disparu, et vient s'allonger au pied de son maître.

Mahaka prend Heinrich par l'épaule et le mène près du feu.

- L'enfant prodige des Black Dogs souhaite monter son propre clan ? As-tu eu un problème avec tes frères ? Tu sais qu'ils ne vont pas apprécier s'ils l'apprennent.

Les autres individus les suivent des yeux, sauf les deux trois jouant de la musique dans un coin, absorbés comme ils sont par leurs instruments.

Le Molosse regarda la main de Mahaka sur son épaule. Cet exès de gentillesse était vraiment étrange, encore plus. Seule conclusion possible : Ils étaient drogués. Enfin c'était plutôt une bonne chose, sa aiderais pour le deal et, au pire, ils auraient tout oubliés demain. Le chien de Heinrich ne semblait vraiment pas ravis d'être ici, et était apeuré par tout ce qui se passait. S'asseyant à a côté du feu, il lui caressa l'échine pour le calmer et lui permettre de retrouver un peu de dignité.

Les paroles de cet homme étaient aussi étranges, il n'avait pas la façon de parler d'un gangster, ni l'allure quand on y pensait. Isolés, les évènements de ces lieux pourraient parraitre normal, mais mis bout a bout, on aurait vraiment dit un groupe d'indiens dont ce gars était le "sage". Une secte? non, c'était trop étrange pour en être une, et trop famillier. Il y avait aussi quelque chose dans l'air qui empêchait au jeune homme de penser a des choses trop simples. Enfin, il en saurait plus par la suite.

"- Je me fiche bien de ce que peuvent penser les Black dogs, je vais les frapper au coeur et les faire partir du Bronx. On me prend pour un chiot là-bas et ... Ils le regrèterons. Donc je viens chercher de l'aide ici, une alliance même. Vous pourrez vous installer partout où mon territoire s'étendra pour faire votre commerce. En contre partie, il me faut des armes, et de quoi me payer des hommes pour faire un coup d'éclat mercredi prochain."

Le jeune homme en avait dit beaucoup, mais bon, inutile de se cacher. Si la chance n'était pas avec lui, Cage le protègerais peut-être, ou peut-être pas, mais le Molosse s'en foutait royalement. Tout ce qu'il voulait, c'était mettre toutes les chances de son côté pour exploser la tête de Jose, et il voulait le faire en grandes pompes, histoire de bien lancer son gang ... la meute.

- Lorsqu'on ne prend pas garde au chiot, il finit par nous mordre. Dans ce monde de fou, un homme sage sera considéré comme un fou ; telle est notre philosophie. Nous ne ferons pas cette erreur. Tu aurais dû être des nôtres depuis le début, uragarum. Tu es un guerrier comme nous, et les autres te croient fou, mais tu es sage. Nous t'aiderons. Nos deux organisations seront ainsi alliées, et notre pouvoir n'en sera que plus grand. "La chance sourit aux audacieux"... cette maxime a marché main dans la main avec cette cité par le passé. Nous verrons si elle s'applique encore...

Le vieil homme tend à Heinrich un récipient d'os contenant un épais liquide laiteux, et prononce un seul mot : "Bois", et contrairement à ce qu'il aurait pu croire, il obéit immédiatement, comme dans un rève où l'on a qu'un contrôle limité de nos actions. Il se souvient ensuite avoir empoigné vigoureusement la main de l'homme, puis le trou noir...