[Upper West Side] Tête à tête

Terence finissait de discuter avec une de ses connaissances de l'université - un espèce de gauchiste écopolitique dont le cheval d'arçon avait été diverses campagnes pour la signature du traité de Kyoto. Enfin, bref, cet homme le félicitait pour le Tomorrow's Light. Terry était aux anges et il avait toujours adoré la période de Noël.

Il sorti de son appartement après s'être fait appelé un taxi - il n'adorait pas conduire et à New York, faisons comme les New-Yorkais; affirmation d'autant plus pertinente qu'il était un New-Yorkais. Mais il se fit déposer quelque part près du Tomorrow's Light, pas directement devant. Il désirait marcher un peu, même dans ce quartier mal fâmé, puisque de toute façon, ça devait être sécuritaire en une pareille soirée.

Il engouffra sa tête blonde dans son écharpe rouge-vin et les mains dans les poches de son manteau gris-noir aux fibres artificielles bien solides et chaudes. Il calla deux écouteurs dans ses oreilles et mit son lecteur mp3 en marche. Doucement, le crissement de la neige sous ses pieds fut soudainement remplacé par une douce mélodie... C'était Eskimo de cet Irlandais de Damien Rice. Au fur et à mesure qu'il approchait du rendez-vous, la musique allait crescendo, bientôt, l'opéra se joindrait a la voix de fausset de Rice et la chanson finirait en beauté. Un temps mort passe et débute les deux chansons cachées - lorsqu'il mets les pieds devant le Tomorrow's Light, c'est maintenant le Silent Night qui joue.

Fini les digressions, Terence plonge dans ma mêlée médiatique. Il passe une partie de la soirée à vendre le projet et l'autre à ne pas reluquer d'autres femmes que Valentina.

Puis, après avoir fait ce pourquoi il était né, il se dirigea vers la beauté qu'il cotoyait depuis si peu de temps... Celle pour qui il aurait abandonné toutes ses valeurs, toutes ses idées si elle n'avait fait que grimacer à l'évocation de celles-ci.

_ "Valentina... Connais-tu le Vermont? Un État magnifique, somptueux, d'une verdure splendide... Lorsqu'il n'est pas recouvert d'une couche de givre blanchâtre. Si je te vante cet État de la Nouvelle-Angleterre, c'est que jaimerais que tu viennes y passer Noël avec nous, ma famille et moi... Je sais, nous sommes ensemble depuis peu, mais ce serait une première sortie... Nous aurions l'aile ouest de la maison de campagne à nous - elle borde le Lac Champlain, à cette période, il est recouvert d'une fine glace, parfois assez épaisse pour qu'on y patine. J'aimerais beaucoup que tu m'y accompagnes - et je sais que le froid ne t'effraye pas." Avoua-t-il, terminant sur une pointe plus humoristique, tentant ainsi de détendre l'atmosphère qui semblait avoir pris en lourdeur depuis le début de sa tirade.

Sil avait eu ses écouteurs sur les oreilles, ce serait justement Atmosphere de Joy Division qui passerait - le refrain lui collait dans la tête... Don't Walk Away In Silence, Don't Walk Away...

[HRP] Mes excuses s'il manque des lettres parfois, mon clavier sans-fil a tendance à perdre le contact occasionnellement et ça fait en sorte que certaines lettres ne rentrent pas [/HRP].

Terence avait remarqué que Val’, comme il la surnommait parfois, s’était mise en retrait par rapport à cette soirée. Elle venait de mettre fin à une conversation téléphonique car il la vit ranger son portable au moment où il était venu la trouver afin de lui faire sa proposition. Son monologue achevé, Terry pouvait se demander si le tracas qu’il discernait chez son amante provenait de son invitation ou d’autre chose.

_ "J’en serais ravie, mais je ne peux accepter Terry" dit Valentina en esquissant un léger sourire comme pour atténuer son refus. Sa voie était triste "Ce n’est pas contre toi ou ta famille, au contraire, c’est que je ne peux pas" murmura-t-elle. "Je dois partir, pardonne-moi."

Valentina priva Terence de toute réponse en scellant sa bouche d’un baiser passionné avant de partir sur-le-champ. Il était évident qu’elle était troublée et qu’elle ne voulait pas imposer ses soucis à Terry. Ce dernier n’attendit pas de la voir disparaître pour la suivre, bien décidé à la rattraper pour savoir ce qui la peinait ainsi. Mais alors qu’il lui emboîtait le pas, Roger Wright l’intercepta. Le directeur du Tomorrow’s Light était accompagné des journalistes qui couvraient la soirée.

_ "…Et voilà celui sans qui rien de tout cela n’aurait été possible messieurs ; Terence Cassidy !" lança Roger en serrant la main de celui dont il fit l’éloge…

Les deux hommes étaient maintenant sous les projecteurs, littéralement. Tous les regards étaient tournés vers eux. Il y avait des hommes d’affaires, des politiciens, dont quelques-uns étaient même républicains, des représentant d’associations, des artistes locaux, etc. Alors face aux caméras, le professionnalisme de Terence prit le dessus sur son désarroi, pour un temps du moins. Quand il eut finit de vanter les mérites du projet du centre et de la Cassidy & Baycroft company, Valentina avait disparu. Alors qu’on l’applaudissait, il se souvint de ce qu’elle lui avait dit au début de la réception : "Cette soirée, c’est la tienne !", et pourtant...

Il pâlit. Le flash des appareils photos couvrait cette pâleur, mais après cet interview, il pâlissait - lui qui avait déjà une peau de roux. Il aurait aimé pouvoir voir et parler à Valentina, l'aider davantage...

Et cette réponse si peu satisfaisante... Il pouvait la comprendre, il savait que Valentina était une femme très occupée et prisée, mais en même temps, ça restait un refus. Pire encore, il se rendait compte qu'il la connaissait encore moins qu'il ne le pensait.

Il s'assura de donner une bonne image et tout et immédiatement après, il s'enfonça vers la sortie, bien décidé à rejoindre Valentina... Mais par où débuter?

Il dégaina son teléphone portable et composa le numéro de la sulfureuse blonde. Le froid était mordant, sa peau picottait, mais ce n'était qu'un coup de fil et ça en valait la peine.

En fait, Terence hésitait. Valentina vait droit à sa liberté - et en ce point, téléphoner n'était en rien castrant, c'était à la limite intéressé. Par contre, il doutait qu'elle prenne bien le fait qu'il la pourchasse dans tout New York... Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait! Sans compter qu'il devait encore finir quelques trucs par rapport au Tomorrow's Light et que sa famille comptait sur lui au réveillon.

Il garda le téléphone à l'oreille et laissa sonné, l'air plutôt songeur.

Après plusieurs sonneries qui lui parurent interminables, Terry tomba sur le répondeur de Valentina qui lui disait de laisser un message. La voix mélodieuse de cette dernière lui rappela une fois encore la place qu’elle avait prise dans sa vie…

_ "Mr Cassidy, que faites vous dont là ?" l’interpella le personnage qui s’extirpa des ombres. Il s’agissait de Mr Hudson, le conseiller juridique du Tomorrow’s Light. Tout sourire, il tenait une cigarette entre ses doigts. "Aurions-nous un vice en commun ?" reprit-il aussitôt en exhalant de la fumée avant de tendre la main en direction du jeune Cassidy.

Terence s’apprêtait à le saluer quand soudain ; il reçut un violent coup derrière le crâne ! Il s’effondra sur le sol enneigé suite à la virulence de l’impact. Terry n’avait rien vu venir et il était maintenant incapable de se relever tant il était sonné. Dans le brouillard le plus complet, il vit que ses agresseurs étaient au nombre de deux, minimum, trois avec Hudson car à n’en pas douter ce dernier était complice.

"Dépêchons-nous…" "Vous savez ce qu’il vous reste à faire…" "Je vais voir Baycroft…"

Avant de sombrer dans l’inconscience, c’est là tout ce que Terry put entendre de la conversation que ce petit monde se pressa de conclure. Le reste était couvert par les tam-tams qui résonnaient dans sa tête.
Ironie du sort, tout cela venait de se passer dans la même ruelle où il avait été attaqué dix jours plus tôt.

...

Quelques instants plus tard, Terry se réveilla ficelé à l’arrière d’une camionnette qui roulait vers une destination inconnue. Il reprenait doucement ses esprits tandis que sa nuque le lançait douloureusement. Trois individus se trouvaient dans le véhicule, deux à l’avant et un à l’arrière. Terence ne pouvait voir que ce dernier et il était certain de ne jamais l’avoir rencontré auparavant. C’était un latino d’une quarantaine d’années, plutôt baraqué et à l’allure peu commode. Il était emmitouflé dans une parka sombre. Le type regarda le portable de Terry puis le fourra dans sa poche avant de poser un regard intimidant sur le jeune homme.

_ "Je te préviens cabron : t'as intérêt de fermer ta putain de gueule ! " lança le type en armant le flingue qu’il avait en main.

Terry pouvait craindre le pire.

_"Qui êtes-vous, hein?!" Question stupide avisa Terence après l'avoir demandée.

_"Je vous paye le triple de ce que vous donne celui qui vous paye si vous me débarquez au coin de rue le plus proche!" Sa tête élança, lui rappellant qu'il avait pris il ne savait quoi derrière la tête.

Il se calla dans le fond de la camionnette, prêt au pire avec cette arme chargée et près de lui. Enfin, ils ne lui tireraient probablement pas dessus, sinon ç'aurait déjà été fait espérait-il. Il avait deux solutions: sauter sur le gros latino et se prendre une raclée ou attendre sagement qu'ils l'amènent il ne savait où. Il décida de choisir la décision la plus sage et logique; se lancer sur le gros latino. Mais, eh, lorsqu'il constata qu'il était attaché, il changea d'avis... Et cherchait le moindre point de repère à l'extérieur du van, question de savoir où il était.

_ "Tsss" souffla l’homme au flingue. "Te fatigue pas hombre."
_ "Je crois qu’il a pas compris hein ?" surenchérit le type assis à l’avant, côté passager, et qui se retourna en passant son bras au dessus de la banquette pour toiser Terry. D’origine caucasienne, une cicatrice parcourait sa joue droite et ne faisait qu’accentuer le sourire sadique qui barrait sa sale gueule. "Je vois pas ce qu’on attend, il devrait déjà être…"
_ "¡ Cállate !" le coupa sèchement le latino tout en lui lançant un regard mauvais. "On se tient aux directives, point !" La brute posa à nouveau ses yeux sur Terence. "Toi, contentes-toi de prier ou je serais obligé de te bâillonner."

Terry ne pouvait que se sentir impuissant. Il ne savait même pas où ces types le conduisaient, incapable qu’il était de deviner le trajet qu’ils empruntaient étant donné qu’allongé, il ne voyait rien de ce qui se tenait dehors. Par contre, et à son plus grand désarroi, il se doutait de ce que ses agresseurs lui réservaient. Mais qu’est-ce qui pouvait justifier ça bordel ? Tout ce qu’il pouvait faire, c’était espérer se réveiller pour que ce foutu cauchemar cesse sur le champ !


[HRP] Test de Résolution + Calme pour conserver ton sang-froid. Et si réussite ; un jet de Astuce + Calme, Perception donc, pour voir si tu n’arrives pas à repérer un indice quant à ta localisation. [/HRP]

Tout en Terence se déchaîne. Il ne sait pas s'il tiendra bon, s'il ne cédera pas plutôt à la panique. Il ferme les yeux, inspirant profondément, cherchant peut-être à se résigner...

[HRP] Jet de Résolution(3) + Calme(3): 7 10(4) 6 4 7 9. 2 succès.
Jet d'Astuce(2) + Calme(3), en cas où l'autre réussi: 10(5) 8 3 6 10(4). 3 succès.[/HRP]

Néanmoins, Terence analyse les informations qu'il a pu tirer de l'extérieur et espère pouvoir y trouver un point de repère quelconque. Car autrement, il peut certainement se préparer au pire... Il en frissonne, il en a des sueurs froides, mais Terence est un homme de maintenance, de sang froid, de patience, de... Un homme qui a peur en ce moment!

Terence avait le cœur qui battait à cent à l’heure mais malgré cela il conservait un minimum de présence d’esprit. Ce n’était pas forcément une bonne chose car peu importait le sens dans lequel allaient ses réflexions ; celles-ci avaient toujours pour conclusion le triste sort que ces hommes lui réservaient et qui semblait inéluctable.

Il put apercevoir un panneau qui se trouvait au même niveau que les feux de signalisations qui défilaient au dessus de la camionnette, indiquant qu’ils venaient de s’engager sur Pennsylvania Avenue. Mais tout cela ne lui était d’aucun secours.

_ "L’est où le chantier ?" lança le conducteur d’une voix grave. Terry ne pouvait toujours pas voir à quoi ressemblait ce mec.
_ "Continue, c’est juste derrière la voie rapide" répondit le latino. "On ne devrait plus tarder. Harold nous y attend et après on…"
_ "Eh, putain de pick-up !! Mais qu’est ce qui veut ce connard !?" grogna soudainement la brute qui était derrière le volant. "Oh merde… !!!"

* !!! CRAAAAC !!! *

Précédé par un vrombissement de moteur, un choc secoua la camionnette violemment. Tandis que le conducteur tentait tant bien que mal de garder le contrôle de son véhicule, le latino tomba à la renverse en perdant son arme au passage qui atterrit non loin de Terry. Bien qu’il avait les mains attachées dans le dos, c’était peut être là la seule chance du jeune Cassidy !

Terence, voyant l'arme glissé en sa direction, n'hésita pas un instant - enfin, un petit, mais peut-être étais-ce simplement du à la perturbation de la camionette.

Il se rua sur l'arme comme s'il tombait lui aussi sous le choc, presque comme si ce n'était pas voulu. Pourtant, il faudrait au latino une fraction de seconde pour comprendre le faux jeu de Cassidy. Le jeune d'origine irlandaise tâta à l'aveuglette en direction de l'arme, cherchant à l'aggriper.

[hrp] Oula, je suis un peu rouillé, c'est un simple jet de dextérité?[/hrp]

Terry parvint à récupérer le revolver en se laissant tomber sans ménagements. Il ne ressentit même pas la douleur de sa chute tant son esprit était tourné sur sa seule survie ! Mais voilà, le latino n’avait pas été dupe. Le truand ne prit pas le temps de se relever pour se jeter sur Terence qu’il saisit alors fermement, bien décidé à récupérer son arme !

Tandis que le conducteur et le type à la mauvaise trombine se confondaient en jurons, la camionnette tanguait toujours au rythme des chocs et autres frottements dont elle était victime. Un autre véhicule s’employait à la faire sortir de la route !

Terry était donc au sol, à l’arrière, entravé par la solide poigne de son agresseur. Semblable à des gamins qui se chamaillaient, les deux hommes roulaient d’un bout à l’autre de l’habitacle au gré des embardées de la camionnette.

Peut-être que si Terence parvenait à se dégager de la prise de cette brute, ne serait qu’un chouïa, il pourrait lui tirer dessus !?

[HRP]Donc pas besoin de lancer de dés pour attraper la pétoire. Par contre, il va te falloir faire un jet pour te dépêtrer du latino qui t’a chopé, ou pour lui tirer dessus. L’un comme l’autre se règlent avec le même jet lorsqu’il s’agit d’un agrippement, à savoir Force + Bagarre (même pour utiliser une arme ; couteau ou flingue). Jet nécessaire : Force + Bagarre – 3 (la force de ton agresseur). T’es pas dans le caca … Bon courage ! [/HRP]

Le jeune blondinet se débatti comme un diable dans l'eau bénite ou un vampire au soleil. Il savait que la frénésie était certainement le seul moyen de venir un tant soi peu à bout de ce colosse, parce qu'autrement, il se ferait maîtriser aisément. Il y mit une volonté de fer et tenta de se dégager du latino pour lui coller une balle je ne sais où, ou au moins pour l'effrayer.

[hrp]Force: 2 + Bagarre: 0 = 2 -1 (incompétence). Ajout volonté = 4. 4 - 3 (force latino) = 1. Résultat: 7.[/hrp]

Terence ferma les yeux. Il n'était pas certain de vouloir savoir ce qui se passait, mais il n'était vraisemblablement pas parvenu à se défaire de son adversaire... À son plus grand dam.

Terry avait beau se débattre farouchement, rien n’y faisait : son agresseur avait une poigne à toute épreuve ! Après l’avoir maîtrisé, le type voulut lui reprendre son arme…

* !! BANG !! *

Le coup de feu partit quand le latino tenta d’arracher le revolver auquel Terence s’accrochait fermement, comme si sa vie en dépendait, ce qui était sûrement le cas d’ailleurs. Mais hélas, le gros bras ne fut pas touché. Il parvint même à reprendre son arme et, enragé qu’il était, il la braqua illico sur Terry, résolu à lui exploser la cervelle ! Instinctivement, ce dernier ferma les yeux !

_ "Gino !?" aboya le type à la balafre qui était à l'avant côté passager. "GINO !!?? ... Merde !!! C’est prit une balle !!!"

Le couperet n’était pas tombé ! Regardant à nouveau ce qui se passait, Terry vit le canon du flingue qui était toujours braqué sur lui tandis que le latino avait le regard tourné vers l’avant de la camionnette. Le conducteur avait été touché par la balle perdue de Terence !
A partir de là, tout alla très vite ! Les yeux du latino s’écarquillèrent soudainement au moment où la sale gueule tenta de reprendre le contrôle du véhicule… Trop tard ! Un "putain" fusa et, sans doute aidée par le pick-up qui s’échinait à lui faire quitter la route, la camionnette percuta de plein fouet un réverbère ! La collision fut redoutable. Le choc envoya valdinguer tous les passagers, Terry y compris !

Quelques secondes plus tard, le silence régnait à l’intérieur du van. Terence reprit ses esprits. Il ne s’attarda pas pour voir si il était blessé outre mesure car toute son attention était portée sur les portes arrière de la camionnette qui s’étaient ouvertes suite à la violence de l’accident. Il vit là une chance inespérée de s’enfuir. Il se releva donc tant bien que mal pour sortir, quand une main le saisit à la gorge !
C’était le latino, la gueule couverte de sang et déformé par la grimace de colère qu’il affichait ! Bien que mal en point, la force de cette brute était intacte, comme aurait pu en témoigner Terry si sa gorge ne s’était pas alors trouvée dans ce qui était un étau impitoyable.

_ "Tu vas crever" susurra le colosse alors que ses énormes paluches se resserraient petit à petit autour de la gorge du jeune Cassidy.

Terence commençait maintenant à voir des étoiles. Menotté, il était impuissant face à un sort qui semblait bel et bien inéluctable…


[HRP] Envoyez la Marche funèbre . Déjà, tu as pris trois blessures contondantes suite à l’accident. Maintenant, tu peux essayer à nouveau de te libérer de la prise de ton adversaire en te débattant (toujours Force + Bagarre – 3) ou je te permets de tenter de lui foutre un coup de pied (puisque tu es menotté), genre dans les valseuses, en espérant que l’impact soit assez violent pour qu’il te lâche. Le jet : Force + Bagarre – 0 (le gus se contentant de t’étrangler n’a pas de défense).

Une fois encore, mais peut-être la dernière ; Bonne chance !! [/HRP]

Le jeune Cassidy vit sa vie déroulé devant... M'eh! Ce n'était pas le temps de faire le mélodramatique. Il devait agir. Facile à dire quand on est un spectateur dans une salle de cinéma une nuit obscure et qu'on regarde un de ces vieux kung-fu ou encore un film d'action comme seul Hollywood sait les faire. Mais c'était la vraie vie. Terence ne comprenait pas - il n'avait jamais eu à se battre de sa vie et, tout d'un coup, depuis quelques jours, c'était les coups de poings sur la gueule et les flingues sur la tempe et...

Ce pick-up était louche. Très louche - pourquoi agissait-il ainsi? rage au volant? Ou bien étais-ce une machination qui dépassait Terence? Dans le même ordre d'idée, il envoya de toutes ses forces un pied vers le latino - il perdait toute cohérence et tout se chamboulait dans son esprit en anque d'oxygène - il se foutait de savoir lequel de ses pieds était parti en direction de son assaillant, le gros latino, tant qu'il le touchait.

[Hrp] Force: 2 + Bagarre: 0 (-1) + volonté:3 = 4 dés. = 4 8 10(10)(1) 5. Le 1 de la rerelance m'enlève un succès? Sinon, 3 dégâts contondants à ce bougre de latino![/hrp]

Le pied de Terry heurta quelque chose: quelle partie du corps, il n'en avait aucune idée, mais il espérait que ça faisait mal, parce qu'il commençait à avoir l'impression d'être un astrophysicien observant les étoiles... En plein jour.

Étrangement, le jeune blondinet ne criait aucune injure. Bon, ce n'était pas vraiment étrange considérant qu'une poigne d'acier lui écrasait les cordes vocales et tout l'attirail. Il poussa quelques bruits peu élégants de déglutissement et il se promit que s'il devait se suicider, il éviterait la pendaison.

[HRP] Les 1 ne retirent pas de succès, c’était dans la version précédente. [/HRP]


Une fois encore, Terry se débattit de toutes ses forces, forces grandement restreintes par le fait qu’il était menotté et surtout ; étranglé !! Dans un dernier élan de vigueur, le jeune homme envoya un coup de pied à son tortionnaire… qui ne broncha pas, trop occupé qu’il était à lui broyer la gorge ! Cette fois, c’en était fait !

Terence, suffoquant, commença à tourner de l’œil. La dernière vision qu’il allait emporter avec lui était celle du latino au visage figé par la rage……………*!! BANG !!*……………quand la tête du type explosa ! Eclaboussé par la cervelle de son bourreau qui s’écroula, Terry était enfin libre de respirer à nouveau. Agenouillé, il toussa à s’en époumoner, comme pour chasser l’asphyxie qui avait manqué de le terrasser. Il remarqua alors qu’il avait quelque chose dans la bouche, chose qu’il cracha aussitôt. Il s’agissait d’une dent, et ce n’était pas l’une des siennes !! Son regard se posa sur le latino, ou du moins ce qu’il en restait… Ensuite, Terence leva les yeux. Il vit alors un homme qui se tenait dehors, un fusil à pompe encore fumant entre les mains.

_ "Dépêchez-vous Cassidy ! Sortez de là !" lui intima le nouveau venu.

A n’en pas douter, il s’agissait du mystérieux individu qui avait déjà aidé Terry lors de sa première visite au Tomorrow’s Light, celui à la casquette de baseball.

_ "Maintenant !!"

La première chose que Terence senti, après la douleur, fut l'air s'engouffrant dans ses poumons en manque - des vrais accros ceux-là. La sensation avait quelque chose d'exhaltant. Elle l'aurait été si un goût âpre de sang ne l'avait pas accompagné. La dent, les éclaboussures, Terence goûtait, sentait le sang... C'était à en vomir. Pour un humain, du moins.

Il se redressa et sans perdre de temps, tout en titubant, comme tout bon être humain ayant frôlé la mort quelques secondes auparavant, il s'avança en direction du type à la casquette. Il veillait sur lui ou quoi? Tout ce qu'il savait, c'est qu'il lui avait sauvé la mise deux fois en une semaine et Terence croyait très peu aux coïncidences.

Un sillement rauque et étouffé sorti de la gorge de Terence, qui avait une voix étonnamment grave pour sa stature.

_ "Que... srrh... faisons-nous, grrreh... maintenant?"

Cassidy paniquait un peu. Il avait une réputation à entretenir, un avenir... Et être impliqué dans un enlèvement et la mort violente d'un latino, ça avait de quoi faire beaucoup plus de taches sur une réputation que du sang hispanique sur un costume armani.

Un nouveau grognement rauque se fit entendre.

_ " Et, à la fin, qui êtes-vous? Vous me s... suivez?".

_ "Tournez-vous" commanda le type en aidant Terry à sortir du camion, se fichant éperdument de ses questions. Après avoir sorti une clé de sa poche, il lui enleva les menottes en un tour de main. "Montez dans le pick-up, tout de suite !"

Sans plus tarder, le mystérieux personnage réarma son shotgun puis s’engouffra dans la camionnette.

Terence, lui, était un brin confus. Hagard, tout en scrutant les alentours, il recula de quelques pas en direction du pick-up dont le moteur tournait. L’accident avait eu lieu juste après le croisement entre Wortman et Pennsylvania avenue. Il s’agissait d’une zone industrielle heureusement désertée à cette heure-ci. Toutefois, la police n’allait certainement pas tarder à arriver sur les lieux.

Ragaillardit par le froid de la nuit, Terry se demandait ce qu’il allait faire. En face de lui, il pouvait voir son énigmatique samaritain fouiller le corps du latino qu’il avait "décapité" deux minutes plus tôt…

Son coeur battait toujours la chamade. Il était si chaud dans la nuit si froid, le contraste était plutôt comique. Enfin, il l'aurait été si le givre n'avait été recouvert d'un liquide rougeâtre et de particules de cervelle hispanique.

En voyant le moteur tourné, Terence eut un flash: lui en train de voler le pick-up, de rouler à toute vitesse vers il ne savait où, parce que le type au shotgun ne lui inspirait pas nécessairement confiance. Mais ce même type le connaissait, le traquait et l'avait même déjà pris en photo avec son téléphone portable. Quand même bien il fuirait, où irait-il? Et le mec trouverait certainement le moyen de le faire sortir de son trou en s'en prenant à son père ou à Valentina.

Valentina... Elle était partie précipitamment. Un lien? Enfin... Il songeait davantage à fuir à cet instant.

Mais fuir où? S'il fuyait, il ne pourrait réapparaître en plein jour: il serait probablement accusé du meurtre, ou de complicité, ce qui a tendance à détruire une brillante carrière politique - et il perdrait tout ce qu'il avait, y compris la compagnie, ses contacts avec les divers partis et ONG...

Terence ouvrit la porte passagère du pick-up, monta et plaqua son visage contre la fenêtre, observant la scène pittoresque, l'air troublé. Terry s'apprêtait pour la première fois à cacher un secret afin de sauver sa carrière politique et son avenir, lui qui avait toujours réussi à éviter de tels remords.

Il attendait que l'homme à la casquette des Yankees termine, son regard fuyant entre la scène et les alentours, visiblement inquiet.

A l’intérieur du pick-up, Terry remarqua des taches carmines sur le tableau de bord. Il s’agissait de projections de sang ! A y regarder de plus près, cette voiture était trop rutilante pour appartenir à ce type si sinistre. Le volant était doré, ni plus ni moins, et bien d’autres fantaisies se trouvaient ici et là, telles les babioles attachées au rétroviseur ou ce bijou représentant une couronne à cinq "piques" qui pendouillait au bout des clés qui étaient sur le contact. Dernier détail troublant ; Terence vit qu’un pistolet automatique gisait à ses pieds… Quelques secondes plus tard, alors qu’au loin des sirènes se faisaient entendre, le mec à la casquette le rejoignit pour partir sans plus attendre.

_ "Vous n’avez plus rien à craindre Mr Cassidy" lui dit le type sans même le regarder, alors que la voiture avait déjà parcouru une bonne centaine de mètre.

Le mystérieux personnage avait la même dégaine que lors de leur précédente rencontre, dix jours auparavant. La mine sévère et en partie dissimulée sous sa casquette, il semblait on ne peut plus concentré. Ce type savait ce qu’il faisait. Il était d’un calme olympien malgré tout ce qui venait de se passer, ce qui n’était pas pour rassurer Terry.

Ils avaient déjà rejoint Louisiana Avenue quand soudain, ils tournèrent brusquement pour s’engager dans ce qui ressemblait à un bois ! Le pick-up, qui ne se prêtait pas à un rallye, tangua au rythme des cahots dus au terrain de cet "espace vert" avant de piler violemment ! La voiture s’était immobilisée face à un canal. De suite, le samaritain ordonna à Terence de descendre et de l’aider à pousser le véhicule dans les eaux du Fresh Creek Basin, ce qu’ils firent rapidement. Et une fois encore, alors que la guimbarde disparaissait dans la flotte, l'homme à la casquette somma Terry de le suivre… Tandis qu’ils pressaient le pas pour rebrousser chemin en direction de la rue, le type sortit un portable de sa poche pour y pianoter quelque chose. Une petite minute plus tard, deux brefs appels de phares se firent observer non loin de là. D’emblée, le mystérieux personnage invita Terence à le suivre au plus vite jusqu’à la voiture en question qui s’avéra être une vieille Buick Riviera.

_ "Montez à l’avant !" lança le fan des Yankees.

Terry grimpa donc dans la bagnole, toujours côté passager. Le type referma la portière derrière lui avant de s’installer à l’arrière, puis la Buick démarra sans plus tarder.

_ "Vous êtes en sécurité dorénavant" assura l'homme qui se trouvait derrière le volant en hochant la tête à l'intention de Terence.

Le conducteur devait avoir une bonne quarantaine d’années. Il avait les cheveux gris et était rasé de près. Son attitude tranchait radicalement avec le samaritain taciturne. Sa présence se voulait bien plus rassurante, comme en témoigna le léger sourire qu’il adressa au jeune Cassidy dans l’espoir de l’apaiser.

La bagnole s'engagea sur la voie express, et Terry n’avait toujours pas la moindre idée quant à leur destination... Mais qui étaient ces types ?

Le conducteur aurait pu lui offrir des beignets fait maison que Terence n'aurait pas été plus rassuré. S'il résumait la situation, trois mecs l'avaient enlevés, un avait voulu lui faire péter la cervelle, puis ensuite l'étrangler, jusqu'à ce qu'un type qui avait auparavant jailli de nulle part et l'avait sauvé, venait de faire éclater la tête d'un gros latino. Et là, il était en voiture avec deux inconnus qui voulaient "son bien".

L'air dépassé, nerveux, les yeux injectés de sang - vu l'explosion de cervelle, c'était peut-être réellement le cas -, sa chevelure blonde ébouriffée et aux teintes rousses maintenant qu'il était couvert de sang, Terence fixait simultanément ses deux "sauveurs".

_ "Maintenant que je suis en sureté, expliquez-moi ce qui se passe! Vous êtes des flics? Des mercenaires? Des types ne sachant pas quoi faire de leurs samedis soirs?"

Le jeune politicien n'entendait pas à rigoler, son air frôlait l'excentrisme et il semblait au point de péter une crise de nerfs.

Et Baycroft qui était mêlée à tout ça... Il voulait sa peau? Pourquoi donc? Jalousie pure? Ça lui semblait plutôt léger de la part d'un homme aussi posé que Baycroft.

Le jeune Cassidy continua à dévisager les deux hommes, avide de réponses.

_ "Fermez-la Cassidy" dit le type à la casquette d’une voix posée, et qui apparemment n’avait pas le moindre sens de l’humour. "Si vous préférez, on peut vous déposer quelque part : Libre à vous de vous faire descendre ! Car au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, des types veulent votre tête !"
_ "Euh, calmons-nous. La soirée a été longue pour tout le monde" lança le conducteur, gêné par la remarque de son collègue. "Une fois que nous serons en lieu sûr Mr Cassidy, nous répondrons à vos questions…"
_ "Et vous aux nôtres !" reprit celui qui, décidément, avait tout pour plaire.

La Buick Riviera remonta la voie express qui bordait Brooklyn pour finir par rejoindre les docks qui se trouvaient au Nord Ouest. Là, les phares éteints, le véhicule s’engagea entre des entrepôts qui semblaient plus désaffectés les uns que les autres. L’endroit était glauque au possible.




Une bonne heure s’était maintenant écoulée depuis l’accident. A présent, Terry était dans un entrepôt laissé à l’abandon, encore que ses mystérieux sauveurs semblaient y avoir élu domicile. En compagnie de ces derniers, Terence se trouvait dans ce qui avait été les bureaux de la direction du temps où cette vieille usine devait être encore opérationnelle. De là, on surplombait tout le reste du hangar…

Le type à la casquette avait fait asseoir Terry. Un des murs de la pièce était recouvert de papiers, d’articles de journaux et d’une carte de New York, le tout agrémenté de plusieurs notes que Cassidy ne pouvait pas lire d’où il était. Sinon, mis à part un lit de camp, une table et quelques chaises, il n’y avait que des armes ! Revolver, pistolets automatiques, fusils à pompes et même d’assaut, sans oublier les couteaux, machettes et haches qui complétaient tout cet attirail à faire pâlir des terroristes. D’ailleurs, le baseballer avait la gueule de l’emploi. La casquette en moins, le voile fut levé sur son visage. Il était caucasien, châtain et avait les yeux clairs. Le type ne paraissait guère plus vieux que Terence si on occultait sa mine fatiguée qui devait lui rajouter quelques années. Imperturbable, ses traits demeuraient néanmoins sévères, froids comme l’hiver, à l’instar de son regard qui vous transperçait de part en part, débordant de détermination.
L’autre type, lui, s’était présenté. Il s’appelait Peter. Son amabilité tranchait radicalement avec le comportement de son collègue. Il avait donné une serviette à Terry pour qu’il nettoie son visage couvert de sang. Une trousse de soins en mains, ce Peter s’apprêtait à soigner les quelques égratignures de Terence quand le samaritain ouvrit les hostilités :

_ "Les types qui ont essayé de vous tuer ce soir bossaient pour des personnes qui en veulent à votre société" annonça-t-il en s’adressant à Terry. "Ces individus ont manigancé un projet qui implique de vous refroidir, reste à savoir pourquoi. La prostituée que vous vous trimballez depuis quelques jours, ou plutôt depuis quelques nuits, est mêlée à toute cette histoire." Plus glacial que jamais, le type plongea son regard dans celui du jeune Cassidy. "Dites-moi tout ce que vous savez sur cette bonne femme !"

Une fois entré dans cette pièce, l'esprit de Terence se vida d'un trait. Aspiré par un typhon, balayé par un ouragan, il n'y restait que deux choses... Deux choses bien distinctes, deux pensées immuables. La première était bien simple: ces types ne rigolaient pas et n'étaient pas des amateurs - ils avaient déjà descendu des gens, Terry en était témoin, et ils recommenceraient plusieurs fois. Bref, ces mecs allaient avoir ce qu'ils voulaient, peu importe les moyens à emprunter. La seconde pensée était Valentina. L'aimait-il réellement? Il ne pouvait le dire, mais il n'avait jamais eu autant envie de quelque chose, il n'avait jamais été aussi attiré par quelqu'un - il aurait tout abandonné si elle le lui avait demandé, ça il le savait.

Lorsque le mot "prostituée" parvint aux oreilles de Terence, la seconde pensée pris le dessus sur la première et, avec son air glacial et inexpressif le plus parfait - il avait pu reprendre ses idées après s'être torché le visage avec le chiffon - il fit un doigt d'honneur magistral a celui qui avait une casquette de baseball auparavant. Terence était en total contrôle, ce qui ajoutait à l'insulte.

Terence n'était pas tout à fait con, enfin, tant que Valentina ne se trouvait pas sous son regard, il était plutôt sensé même, c'est pourquoi il savait que ces deux mecs n'étaient pas des samaritains - ils avaient un boulot à faire et ce n'était clairement pas de sauver la peau de blondinets multi-millionnaires. Non, s'ils avaient sauvé Terence et risqué leur peau pour lui, c'était qu'il leur était utile, et en sachant cette info, Terence s'était permis d'être un brin... cinglant. Bien que cet enfoiré l'ait mérité.

Il tourna la tête vers celui qui avait une mine bienveillante et, il se mit à parler doucement.

_" Elle se nomme Valentina, conduit une Aston Martin, aide les gens dans le besoin, particulièrement les pauvres, et est assez influente politiquement pour faire tomber des gens de la mairie. C'est tout ce que je sais, enfin, sauf si vous désirez savoir le type de soutifs qu'elle porte et si elle se fait faire l'épilation bikini."

Ah, il adorait être le captif et avoir l'impression de pouvoir, d'arrogance. Ouais, bon, enfin, il ambitionnait un peu, mais avec la soirée qu'il avait eut, les inhibitions habituelle avaient foutues le camp - au pire, il se prendrait un coup de crosse.

_ "Et vous, qu'est-ce que vous me voulez? Vous me traquez simplement pour Valentina?"

Terence, en prononçant ces mots, regretta amèrement d'avoir été arrogant, bien que ça n'aurait rien changé au fond. Eh ouais, le jeune Cassidy venait d'allumer; ces types lui avaient montré leur planque. Soit il était plus impliqué qu'il ne le croyait, soit ils allaient le descendre et alors que les orifices d'entrée des balles fumeraient encore, ils auraient détalés. Ah, nah, pas des balles, trop bruyant, même dans ce quartier pourrit. Un couteau? Un fil de fer?

La tête lui tourna un moment à cette répugnante idée...

Peter hocha la tête quand Terry lui parla brièvement de Valentina. L’autre type, lui, esquissa un sourire face au geste grossier et aux sarcasmes du jeune Cassidy.

_ "Nous n’avons rien contre vous. Vous êtes ici en sécurité, croyez-le" dit Peter qui, à le voir de plus près, semblait plutôt avoisiner les cinquante ans que les quarante, tant ses traits étaient tirés par la fatigue. "Par contre, peut-être devriez-vous vous méfiez de votre amie Valentina car…"
_ "On va tout reprendre à zéro !" déclara soudainement le Samaritain qui avait fait si bonne impression à Terry.

Le type en question se dirigea vers le mur où se trouvait le panneau sur lequel de nombreux papiers étaient épinglés. Il en décrocha une enveloppe puis rebroussa chemin pour poser le tout à l’autre extrémité de la table où était assis Terence.

_ "Nous menons une guerre" reprit-il en désignant l’arsenal d’un signe de tête, la voix toujours posée. "Une guerre contre des ordures de la pire espèce, de celle qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Bouffis de prétention, ces monstres se croient invulnérables et négligent des types comme moi, et ce pour leur plus grand malheur… C’est en remontant les traces ensanglantés qu’ils sèment que j’ai été amené à vous rencontrer la semaine passée, en m’intéressant au Tomorrow’s Light." Le type fit glisser un journal jusqu’à Terry. L’article qu’on pouvait lire relatait le projet du centre et de la Cassidy & Baycroft company à l’occasion de la réception qui s’était tenue ce soir. "Je suis certain que ce projet de réaménagement urbain sert les pourritures que je traque, d’une manière ou d’une autre, et un empire financier tel que le votre ne peut que les intéresser. Ils doivent chercher à avoir une main mise sur votre société, si ce n’est pas déjà fait, et c’est pourquoi vous êtes en danger."

Marquant une courte pause afin que Terry digère ses propos, ce mystérieux personnage avança vers lui pour lui tendre l’enveloppe qu’il avait décroché du mur.

_ "Que vous le vouliez ou non, je suis persuadé que cette Valentina est de mèche avec ceux qui vous ont enlevé ce soir" continua celui qui n’avait plus de casquette. "Une femme passe toutes ses nuits en votre compagnie et le soir où vous manquez d’être tué, comme par hasard, elle n’est plus présente ?"

Terence était troublé. Il avait des clichés en main, ceux-là même qu’il venait de sortir de l’enveloppe. C’était des photos de Valentina et lui lors de soirées qu’ils avaient passé ensembles ces derniers temps. Le polaroïd le plus récent avait été pris la veille au soir. Ce qui était étrange, c’était le fait que Valentina n’apparaissait pas sur certains clichés où elle aurait dû être, alors effacée par une tâche de flou. Il y avait également quelques photographies de Michael Baycroft qui étaient elles aussi à moitié "brouillées". La plupart de ces polaroïds étaient tout bonnement ratées ! C’était à rien n’y comprendre ! A quoi tout cela pouvait donc rimer ? Pourquoi lui montrer ces photos !? Ce qui était sûr, c’est que ce type l’avait espionné…

Terry leva les yeux. Peter et le Samaritain le regardaient, comme s'ils attendaient quelque chose de lui. Le dernier dit alors :
"Vous devez me prendre pour un fou Cassidy, et vous avez probablement raison : Un fou dans un monde qui l’est tout autant !"


[HRP] Un ti’jet de Perception : Astuce + Calme. [/HRP]

[hrp]Astuce+Calme = 5 jet = 9 10(5) 5 2 7.[/hrp]

Terence ne pouvait le croire. Valentina... Et pourtant... Ils n'avaient pas tout à fait tort. Elle était parti promptement... Mais elle devait avoir une bonne excuse!

L'esprit du jeune Cassidy était confus, perdu dans les tumultes de ce monde loufoque qu'il intégrait subitement.

Mais il se resaisit. Il cherchait à démêler tout ceci dans son crâne. Sa petite boîte cranienne lui semblait si insuffisante - il lui aurait un beaucoup plu gros ordinateur pour calculer tout ceci; tout ce qui venait de se passer; ces deux hurluberlus; Valentina; le sang qui maculait encore son costume; les armes qui trônaient à quelques mètres de lui. Après avoir fait le vide et s'être un peu concentré [hrp] j'imagine que c'est ce à quoi servait le jet, sinon suffira de me reprendre[/hrp], il entrouvrit la bouche:

_ "D'accord... Supposons que je veuille admettre que votre hypothèse puisse être véridique. Disons que je vous fais confiance... Qui sont ces ordures que vous pourchassez? Des ripoux? des politiciens bourrés aux pot-de-vin? - Ils le sont tous, croyez-moi. Et le nom de Baycroft vous dit-il quelque chose...?"

Tant de questions erraient sans attaches en Terence... Et si peu de réponses lui étaient dévoilés.

[hrp] Désolé pour le délais et le texte minimaliste, grmbl![ /hrp]

_ "Ce n’est pas vraiment tous ces corrompus que nous traquons mais plutôt ceux qui les on fait ainsi… La gangrène… Après, à nous de savoir où trancher !" déclara le Samaritain, la voix emplie de conviction. "Et oui ils sont nombreux, mais peu importe. Quoi qu’il arrive, ces sangsues sauront que l’impunité n’est de mise pour personne !"

Terry avait écouté ce que venait de dire ce type pour le moins inquiétant, mais les yeux du jeune homme étaient maintenant rivés sur une photo de Baycroft. Ce cliché faisait partie de ceux qui étaient à moitié flou, mais cela n’avait pas empêché Terence de reconnaître la voiture qui apparaissait sur le polaroïd : l’Aston Martin Vanquish de Valentina !

_ "Après que vous m’ayez donné votre carte, je voulais en savoir plus" reprit le fan des Yankees, mettant fin momentanément aux questions que se posaient Terry. Le type avança vers lui et désigna d’un geste de la main la photo de Baycroft. "Je vous ai suivi, ce qui m’a amené à m’interroger sur cette femme que vous côtoyiez assidûment. A son tour, je l’ai prise en filature. Le résultat c'est ce cliché. Je n’ai réussi à la suivre que deux fois, afin de ne pas risquer de me faire repérer, deux fois où elle a rencontré ce Baycroft, toujours après avoir passé une bonne partie de la nuit à vos côtés."

Le Samaritain marque une pause, laissant le temps à Terence d’assimiler ce sac de noeuds et d’en tirer ses propres conclusions.

_ "Je sais que tout ça à un rapport avec le Tomorrow’s Light et tous les blocs avoisinants. Ceux que je traque veulent faire de ces quartiers leur domaine, si ce n’est pas déjà fait, et ce aux détriments de ses habitants. Ces monstres sont prêts aux pires atrocités pour arriver à leur fin (faim ?) ! Maintenant, vous pouvez partir si vous le souhaitez Cassidy, ou alors on peut continuer cette discussion…"

Terence était pantois. Pantois. Le terme était faible. Même l'expression pour dire que le terme était faible était, elle aussi, faible. Il fixait la photo. L'Aston Martin. Le type qui lui révélait tout ceci. Il eût quelques flashs. De ces flashs qu'on a de l'être-aimé à tout instant de la journée, dans leurs manies, les petits gestes leurs étants particuliers leurs expressions faciales à eux, leur odeur... Ah! l'odeur de ceux qu'on aime, parfum maître de tous les parfums. Il inspirait profondément et il avait l'impression d'hûmer un peu de Valentina... De cette nuit glaciale ou ils avaient fait l'amour. De son corps, de sa peau laiteuse et satinée, de sa chevelure plaquée contre son visage...

Comment?... Baycroft? Baycroft avait voulu le faire tuer! Sans ces deux types, le monde aurait perdu un de ses plus prometteurs blanc-bec. Aux deux samaritains, Terence semblait diablement dérangé. Son regard avait perdu un peu de son humanité - il s'imaginait que c'était approximativement le regard qu'il ferait s'il recevait un coup dans ses p'tits cassidy... En pire, en plus douloureux, comme si on lui avait déchiré l'âme.

Et pourtant, il la connaissait depuis peu... Mais elle n'avait pas pu mentir... Non, jamais... Pas Valentina!

_ "J'ai besoin d'un verre, messieux... Plus c'est alcoolisé, mieux c'est. Si vous avez un cigare, des cigarettes, une pipe ou quoique ce soit qui se fume, j'en aurais tout autant besoin..."

Il fixait la photo... Mais au fond, il avait encore ces flashs de Valentina. Il était mordu d'elle. Il ne croyait pas si bien dire. Mais Terence avait toujours été avide de vérité; c'était là une de ses convictions fondamentales... Et il savait qu'il ne pouvait retourner à sa vie - Baycroft le ferait descendre et si Valentina était dans le coup, il n'avait plus d'alliés.

Terence tourna la tête et fixa l'homme qui lui avait sauvé la mise à deux reprises. Son regard, un peu plus éclairci, un peu plus virteux, avait repris de son humanité. Les lèvres tremblantes, sous le choc, l'émotion, cette impression d'être au bord des larmes mais d'être trop désespéré pour pleurer, Terence prononça des mots qu'il savait qu'il regretterait, mais qu'il se devait de dire...

_"Je reste. Je dois savoir la vérité... Je dois connaître le fond de l'histoire... Et j'ai besoin de savoir pourquoi elle le voyait... Il y a une raison et même ce qui est très évident n'est peut-être pas vrai."

Il marqua une pause, attendant la réaction de ses hôtes.